Témoignage de Abu Amir le 9 mai : « Exacerber la catastrophe humanitaire »

Le 9 mai au soir, Abu Amir partage avec nous des analyses qu’il trouve pertinentes et à l’écriture desquelles il a d’ailleurs largement participé, regroupées sous un titre plus qu’éloquent…

Le terminal de Rafah représente le principal débouché des habitants de la bande de Gaza vers le monde extérieur et le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël. C’était également le principal port d’entrée de l’aide depuis le début de la guerre, avant que le passage de Kerem Shalom n’entre récemment dans l’approvisionnement de l’aide.

Hier mercredi, Israël a annoncé l’ouverture du passage de Kerem Shalom pour l’entrée de l’aide à Gaza, mais étant donné le contrôle israélien sur tout ce qui passe par Kerem Shalom, les organisations humanitaires se plaignent que les conditions de sécurité ne soient plus réunies, ce qui entrave l’entrée de l’aide.

Enas Hamdan, directeur par intérim du bureau de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Gaza, a déclaré que la fermeture des deux principaux points de passage pour l’acheminement des fournitures vers Gaza, en raison de l’intensification des opérations militaires à l’est de Rafah, « entrave l’opération humanitaire et coupe la bouée de sauvetage des populations ».

Hamdan a souligné que « la situation laisse présager une catastrophe humanitaire plus grande que celle qui existe déjà », notant qu’il n’y a pas de plans clairs pour l’UNRWA pour faire face à cette situation. L’Office de secours a averti que ses opérations et ses responsabilités humanitaires dans ce secteur, où vivent environ 2,3 millions de personnes, sont sur le point de s’effondrer.

Hamdan a confirmé que la Fondation des Nations Unies continuerait à distribuer l’aide dans ses entrepôts, mais elle a exprimé ses craintes que cette fermeture se poursuive pendant une longue période et que les approvisionnements diminuent.

Les Nations Unies ont déclaré mardi que leur stock de carburant à Gaza n’était suffisant que pour une journée seulement après que les forces israéliennes ont fermé le poste frontière de Rafah avec l’Égypte côté palestinien, après en avoir pris le contrôle.

La région de Rafah est le théâtre d’intenses attaques israéliennes depuis lundi dernier, et Israël a ordonné aux habitants des zones orientales de Rafah d’évacuer de force et de se diriger vers la région de Mawasi à Khan Yunis et le centre de la bande de Gaza dans le cadre de ce qu’Israël a décrit comme une opération militaire limitée.

Le contrôle de l’armée d’occupation sur le côté palestinien du passage de Rafah et la poursuite de ses opérations militaires malgré l’annonce par le mouvement Hamas de son approbation de la proposition de cessez-le-feu égyptien, confirment que l’occupation insiste pour poursuivre sa guerre d’extermination contre la population de la bande de Gaza.

Le 7 mai, l’occupation a bombardé une mosquée à Rafah pendant la prière de midi 

Cela laisse présager une nouvelle catastrophe humanitaire contre le peuple palestinien. Il s’agit d’une violation flagrante du droit humanitaire international et un défi évident à la volonté de la communauté internationale.

Une migration inverse du sud vers le centre de la bande de Gaza a entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes qui sont arrivées dans les régions de Khan Yunis, Deir al-Balah et Nuseirat dans des circonstances extrêmement tragiques. Avec la hausse insensée des prix du carburant, ils atteignent désormais 40 shekels par litre de diesel, ce qui équivaut à 10 euros le litre, et 120 shekels par litre d’essence, ce qui équivaut à 30 euros le litre. Cela a entraîné une augmentation du prix du transport, le prix d’un véhicule semi-transport de Rafah à Nuseirat oscille entre 200 et 300 euros pour une distance d’environ 25 kilomètres. Qui parmi les déplacés dispose de ce montant après 216 jours de déplacement ? »

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