En route pour Gaza

Par Politis. Publié le 25 juillet 2018 sur son site.

Trois bateaux appartenant à la flottille de la Liberté devraient arriver dans les eaux contrôlées par Israël le 30 ou le 31 juillet.

Trois bateaux appartenant à la flottille de la Liberté faisaient route le 24 juillet vers Gaza. Partis de Palerme deux jours plus tôt, ils devaient arriver dans les eaux contrôlées par Israël le 30 ou le 31 juillet. Neuf nationalités étaient représentées à bord (Canada, États-Unis, Suède, Norvège, France, Israël, Palestine, Malaisie, Jordanie). Les équipages ont indiqué avoir reçu le soutien de la municipalité de Palerme. Ce qui tranche avec l’attitude française. De passage sur la Seine, deux semaines auparavant, deux bateaux avaient été ridiculement empêchés d’accoster au pied de l’Institut du monde arabe, où Leila Shahid et Jack Lang, président de l’IMA, les attendaient. Signe de la totale soumission de la France au gouvernement israélien et à ses relais dans notre société.

Une nouvelle preuve de cette soumission a été apportée le 22 juillet lorsque le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a utilisé la tribune de la Journée à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites pour attaquer nommément l’historien et journaliste Dominique Vidal, auteur d’un ouvrage réfutant l’amalgame entre antisémitisme et antisionisme. Un « terrorisme intellectuel » dénoncé par Dominique Vidal sur Médiapart. Comme toujours, le CRIF fait feu de tout bois quand la situation se tend au Proche-Orient.

Les flottilles de la Liberté tentent de forcer le blocus israélien pour attirer l’attention du monde sur le sort oublié de Gaza. La flottille partie de Suède le 15 mai poursuit évidemment le même objectif. Mais les circonstances actuelles rendent encore plus nécessaire cette opération. La population de Gaza subit depuis onze ans un blocus terrestre et maritime inhumain. Et comme si ça ne suffisait pas, l’aviation israélienne a bombardé le 20 juillet des cibles militaires du Hamas. Israël entend réprimer le mouvement de protestation qui, chaque vendredi depuis le 30 mars, réclame le « droit au retour » et la fin du blocus. La répression a déjà fait 130 morts et quelque 4 000 blessés, abattus de sang-froid par l’armée israélienne, qui tire sur des manifestants désarmés.

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