Par Le Figaro.fr avec AFP Publié le 16/12/2017
Plus de 500 personnes selon la police se sont rassemblées samedi après-midi à Menton (Alpes-Maritimes), ville frontalière avec l’Italie, pour exprimer leur solidarité avec les migrants et réclamer l’ouverture des frontières.
Ce rassemblement, organisé à l’initiative de différents collectifs associatifs de solidarité avec les migrants, a réuni au-delà des frontières du département des manifestants venus, parfois en car, de toute la France, de Strasbourg, Marseille ou Grenoble.
Les manifestants ont défilé de la gare de Menton-Garavan, premier arrêt de la ligne SNCF reliant Vintimille à Nice où les migrants sont systématiquement débarqués du train pour être reconduits en Italie, jusqu’à la frontière terrestre elle-même le long du bord de mer de Menton, où ils ont été stoppés par un impressionnant barrage policier leur interdisant l’accès à l’Italie.
«Solidarité internationale, liberté de circulation», «De l’air, de l’air, ouvrez les frontières» étaient quelques-uns des slogans repris en choeur par des manifestants issus de ces collectifs associatifs mais aussi des partis d’extrême-gauche et de membres de la mouvance anarchiste et «No Border», dont certains masqués.
René Dahon, militant de l’association locale Roya Citoyenne et récemment condamné à 800 euros avec sursis pour son soutien aux migrants, se disait «ému de voir autant de monde et de voir qu’en plus de la présence humanitaire on a maintenant un discours plus politique qui se manifeste, avec des revendications comme le droit à l’installation et à la circulation».
Venu de Lyon, Georges Gumpel, 81 ans, porte-parole de l’Union juive française pour la paix, expliquait que, «en tant que juifs nous soutenons depuis le début nos camarades de la Roya (la vallée frontalière transalpine par laquelle beaucoup de migrants tentent de passer depuis l’Italie, NDLR)». «Nous estimons que l’histoire qui se passe maintenant est une reproduction de ce qui se passait sous Vichy», a ajouté M. Grumpel, lui-même « enfant caché » pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le département des Alpes-Maritimes subit actuellement une pression migratoire sans précédent, les autorités préfectorales estimant que d’ici à la fin de l’année pas moins de 50.000 personnes en situation irrégulière, un record, y auront été interpellées, dont 98 % reconduites en Italie.
Un rassemblement similaire s’est tenu dans le même temps à Briançon (Hautes-Alpes), nouvelle voie de passage des migrants en France de plus en plus fréquentée depuis le renforcement des contrôles sur le littoral méditerranéen.
À Ouistreham, les habitants viennent en aide aux migrants
Ils sont nombreux à attendre à Ouistreham de pouvoir embarquer dans un ferry à destination de l’Angleterre. Sur place, sans abris et sans ressources, les migrants peuvent compter sur la solidarité des habitants.
Le Figaro.fr avec AFP