En hommage à Lucie Aubrac

Lucie Aubrac n’est plus.

La grande Dame n’ira plus rencontrer les jeunes, les étudiants, celles et ceux auprès de qui elle s’employait à faire vivre le message de la Résistance.

Pour nous, elle n’était pas seulement la grande résistante que tout le monde connaît, elle était aussi la femme de Raymond Aubrac, notre ami, notre camarade, membre fidèle depuis des années de l’UJFP.
L’un et l’autre ont toujours été de fidèles amis du Peuple Palestinien, ont toujours dénoncé avec fermeté la guerre que mène l’Etat hébreu en Palestine.

Lucie Aubrac incarnait la Résistance:
La Résistance au temps de l’occupation et de la collaboration;
La Résistance ensuite, sans relâche contre les guerres coloniales, contre toutes les injustices

Ici, en France.

La Résistance érigée en principe.

Avec quelques autres de ses pairs, elle avait signé à l’occasion des 60 ans du programme du C.N.R. l’Appel des Résistants .
En préambule de ce texte figurait l’Article 35 de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 24 Juin 1793:
«Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le droit le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.»
Le point deux de cet appel indique:
«Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la résistance à dépasser les enjeux sectoriels et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau «Programme de la Résistance» pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux mêmes se nourrissent des injustices sociales».

A l’heure où un ancien ministre de la république se fait le chantre de la soumission, de la fidélité à l’Etat – fût-il félon comme le gouvernement de Vichy- reniant, de fait, l’héroïsme de Jean Moulin, de Lucie et Raymond Aubrac ses compagnons de combat et de tant d’autres, cet Appel des Résistants est pour nous d’une actualité essentielle.
Il nous trace nos lignes de conduite, nos lignes de travail, ici en France face au racisme, à la xénophobie, au rejet de l’Autre; là bas, dans notre soutien aux Palestiniens, notre fraternité de combat avec les anti-colonialistes israéliens.

L’Appel des Résistants se terminait ainsi:
Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire notre affection:
«Créer c’est résister, résister c’est créer.»

Merci Madame Lucie Aubrac de l’héritage que vous nous léguez.

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