Après la scandaleuse appropriation par Emmanuel Macron du symbole de la journée du 1er mai, nous dénonçons cette imposture, comme l’ont fait toutes celles et ceux qui ont tout de même été dans la rue ce jour-là. Et comme d’habitude, tout en marchant pacifiquement ou, mieux en distribuant de la nourriture à celles et ceux qu’un confinement autoritaire et aveugle condamne à manquer de tout, ils/elles ont été réprimé.es par la violence policière.
L’annonce de la poursuite de l’état d’urgence laisse augurer de plus de violence encore, tant il est vrai que le gouvernement manque tellement de légitimité qu’il ne peut asseoir son autorité que sur son bras armé, la police.
Préparons nous à nous opposer plus que jamais aux contrôles au faciès, au survol de nos quartiers et, bientôt de nos rassemblements, par les drones fournis à la France par Israël.
Préparons nous aussi à exiger des récépissés des contrôles, à exiger l’interdiction des gestes qui tuent largement pratiqués par la police, à exiger une commission d’enquête indépendante sur les crimes de la police, en particulier contre les racisé.es en France et contre les colonisé.es dans les pays de Guyane, Mayotte, Guadeloupe-Saint Martin-Saint Barthélémy, Martinique, La Réunion.
En Palestine, loin de protéger le peuple palestinien dont il occupe la terre, ce à quoi le droit international l’oblige, le pouvoir colonial israélien détruit des installations sanitaires édifiées à Gaza pour soigner les personnes infectées par le COVID-19, jette comme des malpropres des travailleurs venus de Cisjordanie s’ils sont atteints du virus. Et surtout, il poursuit les arrestations et les meurtres.
Des scènes insupportables de groupes de soldats empaquetés dans des tenues blanches et casqués les montrent cassant des portes de maisons en Cisjordanie, réveillant les familles en pleine nuit, mettant à sac les logements en quelques minutes et emmenant le ou les hommes de la maison sans explication, laissant des enfants terrorisés et des femmes démunies. Les Palestinien.nes résistent à ces crimes de guerre et les font connaître plus que jamais par des témoignages envoyés au monde entier, que nous reproduisons par tous nos moyens de communication.
Continuons inlassablement à diffuser ces témoignages et les analyses politiques des organismes tels Al-Shabaka, l’Electronic Intifada, Addameer, Al-Haq, le PCHR, B’Tselem….
Alors que le gouvernement Netanyahu-Gantz se prépare, avec la bénédiction et l’appui actif des États-Unis et des groupes de lobbies sionistes de par le monde, à annexer la Cisjordanie, Fatou Bensouda, la procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) déclare que l’examen de toutes les contributions (dites amicus curiae) reçues à la suite de la conclusion de son enquête préliminaire, valident son analyse. Elle déclare en effet que les observations confirment que la CPI a la compétence territoriale sur le territoire palestinien occupé (Cisjordanie, Jérusalem Est, Gaza), ce qui lui donne toute légitimité pour enquêter sur les crimes de guerre perpétués par Israël, sous réserve que les juges de la chambre préliminaire l’y autorisent.
L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), association juive solidaire du peuple palestinien et mobilisée par la mémoire historique des processus discriminatoires et de fascisation qu’ont vécu les populations juives,
- s’insurge contre la répression en France comme en Palestine
- appelle à développer la solidarité dans les quartiers populaires doublement victimes de la crise
- invite toutes les forces de la société civile à un déconfinement de lutte
- exige la levée du blocus de Gaza et l’annulation de l’annexion de la Cisjordanie
- soutient fermement la poursuite de l’enquête de la CPI sur les crimes de guerre d’Israël en Palestine.
La Commission Palestine-Israël, pour la coordination nationale de l’UJFP, le 8 mai 2020