Le 24 mars dernier, un soldat de l’armée israélienne d’occupation assassinait de sang-froid un militant palestinien blessé, gisant au sol et qui ne présentait manifestement aucun danger pour les Rambo qui l’entouraient.
Il appliquait ainsi les directives du parlement israélien qui, dès le début de ce qu’il appelle « l’Intifada des couteaux », autorisait à tirer quasiment à vue, à ne faire aucun prisonnier, indifférent aux victimes collatérales palestiniennes de cette barbarie.
L’acte n’était pas le premier du genre de la part de l’armée « la plus morale qui soit » comme le répètent en boucle les responsables israéliens. Sauf que cette fois des militants de l’association B’Tsélem, présents sur les lieux, avaient filmé la scène et mis leurs vidéos sur internet, provoquant – tant en Israël qu’à travers le monde – une émotion considérable, obligeant l’armée à accepter que ce jeune assassin soit déféré devant un tribunal militaire qui l’a inculpé d’homicide involontaire !
Depuis, une campagne menée par la droite israélienne et les colons extrémistes tente de faire libérer ce jeune assassin franco-israélien, enrôlé comme tant d’autres pour mener la guerre sainte contre le peuple palestinien, au vu et au su des autorités françaises qui ferment les yeux sur les agissements des sergents recruteurs lorsqu’ils viennent jusque dans des synagogues effectuer leur sale besogne sans que ces agents de la radicalisation sioniste soient poursuivis.
L’assassinat des Palestiniens n’est pas chose nouvelle, au jour le jour ou en masse, au cours des agressions régulières perpétrées sur Gaza, dans tous les Territoires Occupés, en Israël. La « communauté internationale » le sait et ne dit rien. La plupart des Israéliens le savent, ne bronchent pas et aujourd’hui, transforment cet assassin en héros.
Aujourd’hui, le visage ordinaire de ce jeune criminel est connu, il pourrait être celui de n’importe quel jeune, celui de nos propres enfants. Sa nationalité importe peu, il est le produit d’une époque, permissive, raciste, islamophobe, violente vis à vis de l’Autre. C’est en ce sens que l’attitude de l’armée et du gouvernement israélien vis à vis de ce jeune assassin est pour toutes et tous, là et ailleurs, non pas incompréhensible mais, très exactement, parfaitement immorale.
L’alibi de la fête de Pessah – fête de la sortie d’Egypte et de la libération du peuple Juif selon la Bible – pour accorder une libération exceptionnelle à ce jeune criminel afin de célébrer en famille cette fête, est une perversion de la religion juive, une insulte vis à vis des mères et de tous les parents palestiniens dont les enfants croupissent dans les geôles israéliennes sans espoir de bénéficier un jour de la moindre libération temporaire pour les fêtes musulmanes.
Un deux poids deux mesures honteux qui illustre le mépris dans lequel Israël maintient l’Autre, le Palestinien, à qui son humanité est refusée, bafouée en permanence, criminalisée.
En ces jours de fêtes de Pessah, l’UJFP condamne fermement cette libération provisoire honteuse qui jette un voile d’opprobre sur toutes les valeurs juives qui nous animent, elle exige de la justice française de mettre tout en œuvre pour que ce mercenaire criminel soit traduit devant les juridictions françaises compétentes et condamné comme le droit international l’exige.
L’UJFP s’incline avec respect devant toutes les mères palestiniennes à qui ces prévenances israéliennes sont refusées, devant tous les prisonniers politiques palestiniens enfermés – les enfants palestiniens principalement – devant tous les opprimés – en Palestine et ailleurs – auprès de qui elle se tient.
Le Bureau national de l’UJFP le 24 avril 2016