Le député au Parlement israélien, Jamal Zahalka, a tenu un discours devant le Front de Libération de la Palestine et a appelé l’Autorité à abandonner la ligne officielle de l’OLP.
L’opposition, au sein de la population arabe, contre la définition de l’Etat d’Israël comme Etat juif, monte d’un degré : dans un discours qu’il a tenu hier lors de l’assemblée de l’organisation du « Front de Libération de la Palestine », le député Jamal Zahalka, président du groupe parlementaire Balad [Assemblée Nationale Démocratique], a déclaré que la direction palestinienne devrait laisser tomber le mot d’ordre « deux Etats pour deux peuples ».
La session de commémoration des 40 ans de la création du « Front Populaire de Libération de la Palestine » s’est tenue dans la petite ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie. Y ont participé des personnalités comme le secrétaire adjoint de l’organisation, Abed El-Rahim Malouah, et le président du parti de « l’Initiative nationale démocratique palestinienne », le membre du conseil législatif palestinien, le Dr Moustapha Barghouti.
Le député Jamal Zahalka a profité du discours qu’il a prononcé à cette occasion pour appeler les Palestiniens et leurs dirigeants à ne pas consentir à la solution de deux Etats pour les deux peuples, qui constitue la ligne officielle adoptée par l’OLP au cours des 20 dernières années.
« Nous vous demandons d’effacer le mot d’ordre « Deux Etats pour deux peuples » », a dit Zahalka. « Nous, « à l’intérieur » (en Israël – note d’I. Inbari), nous refusons de reconnaître qu’Israël est un Etat juif, nous refusons de reconnaître le caractère juif de l’Etat. Les Israéliens l’exigent, afin d’acquérir une légitimité permettant de chasser notre peuple et afin de dépouiller de ses droits le peuple palestinien de « l’intérieur ». »
Le président du groupe Balad a également profité de la tribune qui lui était offerte pour appeler les Palestiniens à se réconcilier et à s’unifier. « C’est un appel que nous vous adressons, nous les Arabes palestiniens de « l’intérieur » : préservez l’unité nationale palestinienne qui est la chose la plus précieuse que nous ayons », a-t-il dit.
Le député Jamal Zahalka, l’un des hauts responsables au sein de Balad – un parti qui a exprimé une opposition résolue à la conférence d’Annapolis – a mis en garde contre les conséquences de la conférence internationale. « Ce que nous craignons par-dessus tout, c’est qu’Annapolis n’entraîne une aggravation de la division palestinienne ; et toute démarche politique allant dans ce sens est totalement inacceptable », a-t-il déclaré.
L’appel adressé par le député Jamal Zahalka à la direction de l’Autorité Palestinienne de ne pas accepter la solution de deux Etats pour les deux peuples, est venu deux jours après que le président du parti Hadash, le député Mohamed Barakeh, ait expliqué pourquoi il fallait justement conserver ce mot d’ordre devenu la devise de son parti quasiment depuis sa création.
« Qui a dit que le slogan « deux Etats pour deux peuples », que nous épousons, est le mot d’ordre du Premier Ministre, Ehoud Olmert ? Devons-nous le jeter à la poubelle ? », avait dit Mohamed Barakeh lors d’un discours tenu avant-hier, à la session d’ouverture du septième congrès du parti Hadash qui s’est tenu à Nazareth. « Lorsque nous parlons de deux Etats pour deux peuples, nous parlons de deux Etats avec un droit à l’autodétermination, et pas nécessairement deux Etats ethniques qui sont une invention sioniste-israélienne et que nous refusons », a-t-il dit.
Le député Mohamed Barakeh a ajouté qu’il était opposé à la définition de l’Etat comme Etat juif et il a même qualifié le caractère juif d’Israël comme « une épée posée sur notre cou et sur le cou du peuple palestinien ».
Itamar Inbari
Maariv, 8 décembre 2007
www.nrg.co.il/online/1/ART1/668/809.html
(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys)