Aujourd’hui, la position adoptée par la communauté internationale, traduire les puissances occidentales, à la suite de l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre, donne un nouveau blanc seing au gouvernement israélien, dans un moment crucial. On connaît le but recherché depuis longtemps, clairement formulé et traduit dans les actes en Cisjordanie ces derniers mois par le régime israélien : le moins possible de Palestiniens sur un maximum de territoire annexé de la mer au Jourdain. En d’autres termes, une terre vidée de ses habitants palestiniens et ouverte à la colonisation, un véritable « grand remplacement » selon l’expression de certains, d’autres parlent de colonialisme de peuplement, et les Palestiniens appellent ce moment une seconde Nakba.
L’exigence israélienne d’évacuer la ville de Gaza (un million d’habitants) vers le sud doit se lire dans ce paradigme de l’expulsion vers l’Égypte (ou du génocide). Les pressions occidentales sur l’Égypte pour qu’elle accepte d’ouvrir un « corridor humanitaire» vers le Sinaï, confirment une vision commune avec Israël. Pourtant ne serait-il pas temps d’imposer un cessez-le feu et l’échange des otages encore vivants contre les prisonniers palestiniens? Des otages que le régime israélien a visiblement décidé de sacrifier, et c’est une grande première. Aider à sortir du chaos plutôt que de l’entretenir ne serait pas le rôle attendu de la communauté internationale ?
Cette dernière a cumulé les responsabilités lors de toutes les opérations israéliennes contre Gaza.
1ere responsabilité : n’avoir jamais accepté de prendre en compte les rapports de l’ONU sur les crimes de guerre commis contre la population civile de Gaza par Israël, lors des opérations « plomb durci » en 2009, et « bordure de protection » en 2014, se contentant d’émettre des réserves sur la « proportionnalité des réponses israéliennes » à ce qu’elle considérait comme des agressions du Hamas. Ce maintien de l’impunité et ce refus d’arrêter les offensives israéliennes par la menace de sanctions, a conforté chez les Israéliens, gouvernement après gouvernement, la certitude qu’il n’y a pas de limite à ce qu’on peut faire à Gaza, et qu’ils ne risquent rien à y exercer tous les dépassements possibles à commencer par l’usage d’armes chimiques interdites comme le phosphore blanc, mais aussi l’usage de boucliers humains, les tirs et bombardements de zones lourdement chargées en population.. . Rappelons-nous la phrase de Gantz se vantant d’avoir ramené Gaza à l’âge de pierre après l’opération Bordure protectrice de 2014.
2e responsabilité : garantir le maintien du siège de ce territoire depuis 2006, 17 ans ! En n’exerçant aucune pression sur Israël pour qu’il cesse, et en se contentant d’inscrire le Hamas sur la liste des organisations terroristes, la communauté internationale a pris la responsabilité de l’isolement et la diabolisation de toute cette enclave de 2 millions 300 000 habitants, hommes femmes et enfants, ne leur laissant d’autre choix que la survie et une immense colère contre l’injustice et la violence exercée sur eux, qui enfle de jour en jour. Le silence constant de cette communauté sur les exactions commises par les colons et l’armée en Cisjordanie, montre d’ailleurs qu’il ne s’agit pas simplement du Hamas, et de Gaza, mais qu’elle abandonne à leur sort tous les Palestiniens.
De ces deux responsabilités découle une troisième : celle de la réponse israélienne « sauvage » elle aussi à l’attaque du Hamas.
La posture adoptée par cette communauté internationale, au lieu d’imposer la protection de toutes les populations concernées et la recherche d’une solution pacifique et juste a permis et favorisé l’attaque palestinienne du 7 octobre et le sang de toutes les victimes du conflit qui oppose Israël à Gaza est aussi sur ses mains.
Il faudra étudier (l’histoire le dira) ce que signifie d’avoir poussé encouragé et soutenu l’État juif à commettre de tels crimes… A titre personnel, j’appelle cela de l’antisémitisme.