Tribune de Jean-Claude Lefort contre les propos inacceptables de Manuel Valls
Je dois reprendre aujourd’hui la plume [<*>NDLR : [Voir sur notre site]] car les bornes de l’indécence sont largement atteintes.
A la suite du Conseil des ministres de mercredi, le bruit avait fuité selon lequel Manuel Valls aurait fait amende honorable devant le Conseil et qu’il avait admis avoir commis une « maladresse » en déclarant que « les Roms ont vocation à rester ou repartir » dans leur pays d’origine. Une heure après, on apprenait par son « entourage » que le ministre maintenait ses propos et n’avait jamais admis avoir commis pareille « maladresse ».
De toute façon, ce n’est pas une maladresse qu’il a commise. Il a proféré des propos racistes. Et les propos racistes ne sont pas des « maladresses » car il n’y a pas de racisme « maladroit ». Et ses propos constituent un délit puni par la loi sur la presse de 1881, article 24 deuxième alinéa.
Cette loi est précise et s’applique pleinement en la circonstance.
Lisez vous-même :
« Ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement. »
Manuel Valls a bien provoqué à la discrimination raciale en parlant des Roms. Aucun doute. Des poursuites judiciaires sont recevables.
Un ministre de la République ne peut distiller ou pratiquer le racisme sous quelque forme que ce soit. Il ne peut pas rester en fonction. Il doit démissionner ou être démissionné. La balle est dans les mains du Président de la république.
C’est quand même terrible que Manuel Valls ne comprenne pas, ou ne veuille pas comprendre, que des hommes et des femmes puissent fuir leurs pays d’origine du fait des discriminations qu’ils subissent. Ses parents l’ont fait qui fuyaient le régime franquiste en Espagne.
Albert Einstein, le Juif, s’est réfugié aux Etats-Unis du fait de l’antisémitisme absolu des nazis en Allemagne. Combien de Polonais Juifs l’ont également fait. Dans les Brigades internationales il y avait un bataillon juif. Des Juifs qui avaient fui leurs pays à cause de rafles, des mortels pogroms et de persécutions horribles dont ils étaient l’objet.
Varsovie, te souviens-tu Manuel ?
De toute évidence, « Le ventre est encore fécond d’où sorti la bête immonde. »
On ne peut laisser passer. « No pasaran ! ».
Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Fils de Manouche