Par Wac-Maan, le 4 décembre 2021
Dimanche 5 décembre, une grève démarrera à l’Usine de produits alimentaires Ta’Aman. Les grévistes ont rejoint l’Association de Travailleurs de MAAN en octobre, réclamant de meilleurs salaires et de meilleures conditions. Ils veulent faire reconnaître leur droit à se syndiquer et à négocier une convention collective.
La société a refusé de reconnaître le syndicat et a utilisé différentes tactiques pour arrêter les travailleurs dans leur quête de représentation syndicale.
Les travailleurs palestiniens de l’usine de produits alimentaires de Ta’aman dans la Zone industrielle de Mishor Adumim (en Zone C) entameront une grève dimanche 5 décembre 2021. Ils demandent à la société qu’elle reconnaisse leur droit de s’organiser et de négocier une convention collective.
Ta’aman est une société très rentable. Elle a installé son usine à Mishor Adumim en 1995 et l’a récemment agrandie pour y inclure un centre logistique moderne de 12.000 mètres carrés. D’après son site internet, la société distribue ses produits dans 1.500 magasins en Israël et les exporte dans 30 pays. En 2000, les propriétaires ont créé une filiale qui investit dans l’immobilier et, en 2020, ils se sont joints au supermarché Mogul Rami Levi pour acheter une part de 51 % dans Israir Airlines.
La réussite de la société ne s’est traduit dans aucune augmentation des salaires ni aucun des avantages sociaux pour les ouvriers de la production, qui sont tous Palestiniens. La plupart d’entre eux travaillent pour le salaire minimum et n’ont jamais reçu d’augmentation, même en arrivant à des postes professionnels et après des années d’ancienneté (certains travaillent là depuis plus de dix ans). La société ne leur a pas ouvert de régime de retraite et ils font aussi remarquer de nombreux problèmes liés aux vacances et aux congés payés.
En octobre dernier, tous les ouvriers de la production ont rejoint MAAN pour se battre pour leurs droits. Bien que MAAN se soit déclaré le 17 octobre 2021 comme étant le syndicat représentatif, la société refuse de le reconnaître, déclarant que les 27 ouvriers qui ont rejoint MAAN ne constituent pas le tiers du nombre total des employés requis par la loi.
Cependant, avec l’aide des travailleurs, MAAN a effectué un décompte minutieux et en a conclu que le tiers requis était atteint. Le syndicat est convaincu que la déclaration de la société est fausse et qu’elle cherche à empêcher les travailleurs de s’organiser.
Compte tenu de la tentative de la société de remettre à plus tard la reconnaissance et le refus de fournir des détails sur le nombre d’employés, MAAN a décidé de déclarer un conflit de travail et une grève. Le 18 novembre, un avis officiel a été envoyé au Commissaire au Relations de Travail au ministère du Travail ainsi qu’à la direction de la société. À la fin du délai de réflexion de 15 jours requis par la loi, une grève commencera dimanche 5 décembre.
MAAN est représenté dans son combat par l’avocate Irit Ullman de la Clinique du Droit du Travail de la Faculté de Droit de l’université de Tel Aviv, en collaboration avec l’avocate Aya Bartenstein, Conseillère Juridique de MAAN.
MAAN a lancé un meeting de solidarité avec les travailleurs en grève qui se tiendra lundi 6 décembre 2021.
Pour rejoindre le meeting et pour plus de détails : veuillez contacter Yoav Gal Tamir, Porte-parole, 050-7859475.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : Wac-Maan