Flottille de la Liberté 2018 pour Gaza – Message de Sarah, sur le Al-Awda
Unique équipière française sur la Flottille de la Liberté 2018, j’adresse, à quelques jours de la dernière étape qui nous conduira à Gaza en traversant la Méditerranée, ce court mémorandum à toutes celles et tous ceux qui partagent notre volonté de voir le peuple palestinien respecté dans ses droits.
Pourquoi rejoindre Gaza par la mer ?
Parce que Gaza est une cage au sens strict du terme, un grand camp strictement fermé qui concentre, sur une bande de terre de 40 kms de long sur 10 kms de large, plus de 2 millions de personnes. Collectivement punis d’être Palestiniens, privés du droit élémentaire de se déplacer, soumis à des vagues de bombardements, abattus lorsqu’ils manifestent. L’essentiel de la ligne de séparation terrestre est constamment surveillée par les tanks de la puissance occupante, Israël. Et la petite portion qui lui échappe, donnant sur l’Égypte, est aujourd’hui maintenue strictement close pour les solidaires par le gouvernement du maréchal Sissi.
Qu’est-ce qu’une Flottille de la Liberté ?
Il y a dix ans, des solidaires ont pu rejoindre Gaza par la mer : la première Flottille de la Liberté prouvait concrètement que par la mer peut venir l’aide matérielle interdite par Israël, et portait surtout ce message essentiel aux encagés : vous n’êtes pas seuls.
La réaction israélienne a été d’une brutalité inouïe, se vengeant sur la flottille suivante en assassinant 10 solidaires sur son navire leader, le Mavi Marmara. Depuis, la marine militaire israélienne a arraisonné toutes les flottilles successives en eaux internationales (acte de piraterie incontestable), volé les bateaux, emprisonné puis expulsé les équipages.
La Coalition Internationale pour les Flottilles de la Liberté (https://freedomflotilla.org/) réussit néanmoins à rassembler, tous les deux ans environ, des bateaux et des équipages qui voguent vers Gaza. Tant que durera le blocus, nous refuserons d’accepter cette violation flagrante du droit international et retournerons vers Gaza.
La Flottille de la Liberté 2018 : un futur juste pour la Palestine
Quatre bateaux vont quitter la Sicile aux alentours du 19 juillet, trois voiliers battant pavillon suédois (le Mairead, le Falestine et le Freedom) et un ancien bateau de pêche reconverti, sous pavillon norvégien, le Al-Awda (le retour). Nous portons les médicaments indispensables aux hôpitaux de Gaza, et nous voulons donc fermement passer. Les bateaux seront donnés aux pêcheurs de Gaza, ils appartiennent d’ores et déjà à la Palestine. Le droit est avec nous, et nous nous appuyons sur le fait qu’en dix ans de piraterie, pas une seule fois la marine israélienne n’a trouvé sur les bateaux saisis autre chose que ce que les organisateurs avaient déclaré porter. Nous voulons entrer dans le port de Gaza !
Si l’on n’est pas sur la mer avec la Flottille, peut-on faire quelque chose ?
C’est de vous qui êtes à terre que dépend le sort de la Flottille. Seule la vigilance citoyenne, seule la protection des populations civiles du monde entier permettront à la flottille d’aller au bout de sa route. Du Al-Awda, j’enverrai quotidiennement des informations, sur la route bien sûr, mais aussi sur les volontaires présents sur les bateaux, leurs raisons d’y être et leurs espoirs.
Suivez-nous régulièrement (https://www.facebook.com/FlottilleGazaFrance/), et surtout interpellez vos élus, faites connaître la flottille, diffusez son message d’espoir. Tout ensemble nous devons passer.
Le 11 juillet 2018, Sarah Katz