6 novembre 2017 – Toronto.
L’association des Étudiants Contre l’Apartheid Israélien de l’Université de York (SAIA York) est fière d’annoncer que les enseignants d’Études Environnementales (FES) de la troisième plus importante université du Canada ont boycotté l’Institut Arava d’Études Environnementales (AIES), une institution académique israélienne. Ce geste est une victoire majeure pour le mouvement de Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), étant donné que FES est ainsi le premier corps professoral du Canada à honorer l’appel de la société civile palestinienne pour « le boycott académique des institutions académiques israéliennes complices ».
Le 26 octobre 2017, le FES a boycotté cette institution après le vote d’une motion du Conseil des Professeurs du FES de non-renouvellement d’un partenariat de longue date entre le FES et l’AIES. La motion, présentée par SAIA de York, a obtenu quinze pour, sept contre et une abstention. Alors que l’AIES a fait sa propre promotion comme institution agissant pour la paix et la coopération environnementale, la motion a condamné l’AIES comme institution ayant « une histoire d’injustices en greenwashing (écoblanchiment ou verdissement) et de nuisances environnementales » perpétrées par le gouvernement israélien.
L’AIES est financée par le Fonds National Juif (FNJ). AIES a aussi des partenariats officiels avec le FNJ depuis 2002. En tant qu’association israélienne paragouvernementale, le FNJ a joué un rôle déterminant en faisant avancer le projet colonial d’Israël depuis plus de 100 ans. Ce projet a non seulement eut des effets dévastateurs sur le peuple palestinien indigène, mais il a aussi dévasté l’environnement. Pourtant, l’AIES se vante de ce partenariat sur son site web, louant « le cœur et l’action » du FNJ et ses « innovations écologiques ». Sur son site internet, Arava omet à point nommé l’héritage colonial du FNJ, qui sert à normaliser et à blanchir l’organisation et, par extension, l’histoire coloniale d’Israël.
L’AIES a aussi démarré en 1996, comme un des programmes people-to-people (P2P) apparus à ce moment-là, qui se comptent par centaines. Les programmes P2P étaient fondés sur « des activités de coopération entre Israéliens et Palestiniens pour promouvoir la paix ». Ces programmes ont cependant échoué à créer la paix, au cours des vingt dernières années, parce qu’ils n’ont pas cherché à mettre fin à l’oppression du peuple palestinien par Israël. Ils ont plutôt perpétué l’oppression israélienne en encourageant la « coexistence » davantage que la « co-résistance » contre Israël. En encourageant la coexistence et la coopération environnementale, sans reconnaître le rôle oppressif d’Israël et le besoin de résister contre cette oppression, Arava a servi à normaliser et à verdir l’oppression israélienne.
En boycottant l’AIES, le FES a pris une position courageuse sur le côté juste de l’histoire, pour exercer une pression sur Israël et sur les organisations israéliennes complices, pour mettre fin à leurs injustices contre le peuple palestinien. Ce qui est encore plus stimulant est que le le FES a franchi ce pas historique en considérant les récentes répressions contre BDS au Canada et ailleurs. FES a choisi de rester fidèle aux sources de l’écologie qui sont radicales, pour les droits humains, et anticoloniales, et de soutenir l’engagement de l’Université de York envers la justice sociale dans la mise en œuvre du boycott académique contre Israël. Nous espérons que cette victoire encouragera d’autres enseignants de York et d’autres institutions académiques à mettre en œuvre et soutenir le boycott académique contre Israël dans la lutte pour un monde libéré du colonialisme, de l’apartheid, de l’occupation et de la guerre, et dans la réalisation de la paix, de la justice et de l’égalité pour tous.
Source : Students Against Israeli Apartheid at York University
Traduction SF pour BDS France