30 NOV. 2020 | PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART | BLOG : LE BLOG DE LES INVITÉS DE MEDIAPART
Cent vingt-deux intellectuels et intellectuelles palestiniens et arabes répondent à la définition de l’antisémitisme promue par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste qui est utilisée, dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique, pour réprimer le soutien aux droits palestiniens. Cette Déclaration est publiée conjointement en arabe par Al-Quds (Londres) et Al-Ayyam (Ramallah), en hébreu par Haaretz (Tel-Aviv), en anglais par The Guardian (Londres), en allemand par Die Tageszeitung (Berlin) et en français par Mediapart.
Plus de 120 intellectuels et intellectuelles palestiniens et arabes répondent dans une déclaration publique à l’adoption croissante de la définition de l’antisémitisme produite par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH) et à la manière dont cette définition est utilisée afin de réprimer le soutien aux droits palestiniens dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Les signataires maintiennent que le combat contre l’antisémitisme est instrumentalisé par le gouvernement israélien et ses partisans dans le but de délégitimer et de réduire au silence la défense des droits palestiniens.
Les signataires de la lettre ouverte reconnaissent que l’antisémitisme est un problème réel et croissant en Europe et en Amérique du Nord, conjointement avec la croissance générale de tous types de racismes et de mouvements d’extrême droite. Ils sont entièrement déterminés à le combattre et le discréditer, tout en étant persuadés que la lutte contre l’antisémitisme bien compris est parfaitement compatible avec la lutte pour que justice soit faite pour les Palestiniens en tant que lutte anticoloniale.
L’utilisation de l’antisémitisme afin de tenter de délégitimer la cause palestinienne pervertit et détourne de son objectif le combat contre la persistance et la résurgence de l’antisémitisme. Les signataires de la Déclaration conçoivent la lutte contre l’antisémitisme comme étant autant une lutte pour l’émancipation humaine et politique que ne l’est la résistance palestinienne à l’occupation et à la spoliation étatique.
Cette Déclaration est publiée conjointement, lundi 30 novembre 2020, en arabe par Al-Quds (Londres) et Al-Ayyam (Ramallah), en hébreu par Haaretz (Tel-Aviv), en anglais par The Guardian (Londres), en allemand par Die Tageszeitung (Berlin) et en français par Mediapart.
Déclaration sur l’antisémitisme et la question de Palestine
Nous, soussignés, universitaires, artistes, journalistes, et intellectuels, Palestiniens et Arabes, affirmons par la présente déclaration notre position au sujet de la définition de l’antisémitisme produite par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH), ainsi que sur son adoption, interprétation et diffusion dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord.
La lutte contre l’antisémitisme a été de plus en plus instrumentalisée ces dernières années par le gouvernement israélien et ses partisans dans un effort systématique visant à délégitimer la cause palestinienne et à réduire au silence les défenseurs des droits des Palestiniens. Détourner ainsi le combat nécessaire contre l’antisémitisme pour le mettre au service d’une telle entreprise menace d’avilir ce combat et partant de le discréditer et de l’affaiblir.
L’antisémitisme doit être combattu et discrédité. La haine des Juifs en tant que Juifs ne saurait nulle part être tolérée, quel qu’en soit le prétexte. L’antisémitisme se manifeste à travers des stéréotypes et des généralisations relatives aux Juifs, sur les thèmes de l’argent et du pouvoir en particulier, ainsi que sous la forme de théories du complot et du négationnisme de la Shoah. Nous estimons légitime et nécessaire de combattre ces tendances. Nous croyons également que les leçons à tirer de la Shoah, comme des autres génocides des temps modernes, doivent être partie intégrante de l’éducation des nouvelles générations contre toute forme d’hostilité et de haine raciales.
Ce combat contre l’antisémitisme doit cependant être fondé sur des principes, faute de quoi il contredirait sa propre finalité. Par certains des « exemples » qu’elle fournit, la définition de l’AIMH présuppose que tout Juif est sioniste et que l’État d’Israël dans sa présente réalité incarne l’auto-détermination de tous les Juifs. Nous sommes en profond désaccord avec ce postulat. Le combat contre l’antisémitisme ne saurait être transformé en stratagème pour délégitimer la lutte contre l’oppression des Palestiniens, contre la négation de leurs droits et l’occupation continue de leur terre.
Nous considérons que les principes qui suivent sont fondamentaux à cet égard.
1. Le combat contre l’antisémitisme doit se dérouler dans le cadre du droit international et des droits humains. Il doit être indissociable de la lutte contre toutes les formes de racisme et de xénophobie, y compris l’islamophobie et les racismes anti-arabe et anti-palestinien. Ce combat doit avoir pour finalité d’assurer la liberté et l’émancipation de tout groupe humain opprimé. Il est donc profondément dénaturé quand on le dévie pour servir à la défense d’un État oppresseur et prédateur.
2. La différence est considérable entre le cas de Juifs discriminés, opprimés et persécutés en tant que minorité par des régimes ou groupes antisémites et celui de l’autodétermination d’une population juive en Palestine accomplie sous la forme d’un État ségrégationniste sur le plan ethnique et expansionniste sur le plan territorial. Tel qu’il est actuellement, l’État d’Israël est fondé sur le déracinement de la grande majorité des autochtones – ce que Palestiniens et Arabes appellent la Nakba –, l’assujettissement de ceux qui résident encore dans le territoire de la Palestine historique, confinés dans un statut de citoyens de second ordre ou de peuple sous occupation, et leur privation de leur droit à l’autodétermination.
3. La définition de l’antisémitisme par l’AIMH, ainsi que les dispositions légales qui en ont découlé dans plusieurs pays, ont été principalement utilisées contre des groupes de gauche et des associations de défense des droits humains solidaires des droits des Palestiniens et contre la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), plutôt que contre la menace très réelle contre les Juifs que constituent les groupes d’extrême-droite nationalistes blancs en Europe et aux États-Unis. Qualifier la campagne BDS d’antisémite est une déformation grossière de ce qui est fondamentalement une forme de lutte non-violente et légitime pour les droits palestiniens.
4. La définition de l’AIMH fournit à titre d’exemple d’antisémitisme « le refus du droit à l’autodétermination des Juifs, en affirmant par exemple que l’existence de l’État d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste ». C’est un bien étrange exemple qui ne s’encombre pas de prendre acte du fait qu’au regard du droit international, l’État d’Israël est une puissance occupante depuis plus d’un demi-siècle, comme cela est reconnu par les gouvernements des pays où la définition de l’AIMH est admise. Tout comme il ne s’encombre pas de juger si ce droit à l’autodétermination inclut celui de créer une majorité juive par voie de purification ethnique et s’il doit être considéré en prenant en compte les droits du peuple palestinien. En outre, la définition de l’AIMH est de nature à disqualifier en tant qu’antisémite toute vision non-sioniste de l’avenir de l’État israélien à l’instar des plaidoyers pour un État binational ou pour un État laïc et démocratique fondé sur l’égalité de tous ses citoyens et citoyennes. L’adhésion sincère au principe du droit des peuples à l’autodétermination ne saurait en exclure la nation palestinienne ou toute autre nation.
5. Nous croyons que le droit à l’autodétermination ne saurait inclure le droit de déraciner un autre peuple et de lui interdire de retourner à son territoire, ou tout autre moyen de s’assurer une majorité démographique au sein de l’État. La revendication palestinienne d’un droit au retour au pays dont eux-mêmes, leurs parents et grands-parents ont été expulsés ne saurait être qualifiée d’antisémite. Le fait qu’une telle demande suscite de l’angoisse chez des Israéliens ne prouve en rien qu’elle soit injuste ou antisémite. Il s’agit là d’un droit reconnu par le droit international, consacré en 1948 par la résolution 194 de l’assemblée générale des Nations unies.
6. Accuser d’antisémitisme quiconque considère que l’État d’Israël actuel est raciste, et cela en dépit des discriminations institutionnelles et constitutionnelles sur lesquelles se fonde cet État, équivaut à gratifier Israël d’une impunité absolue. Israël peut ainsi bannir ses citoyens palestiniens, les dépouiller de leur citoyenneté ou les priver du droit de vote, tout en demeurant immunisé contre toute accusation de racisme. La définition de l’AIMH et la façon dont elle a été utilisée interdisent toute critique de l’État d’Israël comme étant fondé sur une discrimination ethno-religieuse. Ceci est en contradiction avec les principes élémentaires de la justice, des droits humains et du droit international.
7. Nous croyons que la justice requiert un plein appui au droit à l’autodétermination des Palestiniens, y compris leur revendication de mettre fin à l’occupation de leur territoire reconnue internationalement en tant que telle, ainsi qu’à la spoliation infligée aux réfugiés palestiniens. L’oblitération des droits des Palestiniens dans la définition de l’antisémitisme par l’AIMH révèle une attitude qui défend la préséance des Juifs en Palestine plutôt que leurs droits, et leur suprématie sur les Palestiniens plutôt que leur sécurité. Nous croyons que les valeurs et les droits humains sont indivisibles et que la lutte contre l’antisémitisme doit aller de pair avec le soutien de la lutte de tous les peuples et groupes opprimés pour la dignité, l’égalité et l’émancipation.
Liste des signataires (122, par ordre alphabétique)
Samir Abdallah
Cinéaste, Paris, France
Nadia Abu El-Haj
Ann Olin Whitney Professor of Anthropology, Columbia University, USA
Lila Abu-Lughod
Joseph L. Buttenwieser Professor of Social Science, Columbia University, USA
Bashir Abu-Manneh
Reader in Postcolonial Literature, University of Kent, Royaume-Uni
Gilbert Achcar
Professor of Development Studies, SOAS, University of London, Royaume-Uni
Nadia Leila Aissaoui
Sociologue et Auteure féministe, Paris, France
Mamdouh Aker
Board of Trustees, Birzeit University, Palestine
Mohamed Alyahyai
Auteur et romancier, Oman
Suad Amiry
Auteure et Architecte, Ramallah, Palestine
Sinan Antoon
Associate Professor, New York University, Iraq-US
Talal Asad
Emeritus Professor of Anthropology, Graduate Center, CUNY, USA
Hanan Ashrawi
Ex-Professor of Comparative Literature, Birzeit University, Palestine
Aziz Al-Azmeh
University Professor Emeritus, Central European University, Vienne, Autriche
Abdullah Baabood
Universitaire et chercheur en études du Golfe, Oman
Nadia Al-Bagdadi
Professor of History, Central European University, Vienne, Autriche
Sam Bahour
Auteur, Al-Bireh/Ramallah, Palestine
Zainab Bahrani
Edith Porada Professor of Art History and Archaeology, Columbia University, USA
Rana Barakat
Assistant Professor of History, Birzeit University, Palestine
Bashir Bashir
Associate Professor of Political Theory, Open University of Israel, Raanana, État d’Israël
Taysir Batniji
Artiste-Peintre, Gaza, Palestine et Paris, France
Tahar Benjelloun
Auteur, Paris, France
Mohammed Bennis
Poète, Mohammedia, Maroc
Mohammed Berrada
Auteur et critique littéraire, Rabat, Maroc
Omar Berrada
Auteur et conservateur de musée, New York, USA
Amahl Bishara
Associate Professor and Chair, Department of Anthropology, Tufts University, USA
Anouar Brahem
Musicien et compositeur, Tunisie
Salem Brahimi
Cinéaste, Algérie-France
Aboubakr Chraïbi
Professeur en études arabes INALCO, Paris, France
Selma Dabbagh
Auteur, Londres, Royaume-Uni
Izzat Darwazeh
Professor of Communications Engineering, University College London, Royaume-Uni
Marwan Darweish
Associate Professor, Coventry University, Royaume-Uni
Beshara Doumani
Mahmoud Darwish Professor of Palestinian Studies and of History, Brown University, USA
Haidar Eid
Professeur associé de littérature anglaise, Université Al-Aqsa, Gaza, Palestine
Ziad Elmarsafy
Professor of Comparative Literature, King’s College London, Royaume-Uni
Noura Erakat
Assistant Professor, Africana Studies and Criminal Justice, Rutgers University, USA
Samera Esmeir
Associate Professor of Rhetoric, University of California, Berkeley, USA
Khaled Fahmy
FBA, Professor of Modern Arabic Studies, University of Cambridge, Royaume-Uni
Ali Fakhrou
Universitaire et auteur, Bahrain
Randa Farah
Associate Professor, Department of Anthropology, Western University, Canada
Leila Farsakh
Associate Professor of Political Science, University of Massachusetts Boston, USA
Khaled Furani
Associate Professor of Sociology & Anthropology, Tel-Aviv University, État d’Israël
Burhan Ghalioun
Professeur émérite de sociologie, Sorbonne 3, Paris, France
Asad Ghanem
Professor of Political science, Haifa University, État d’Israël
Honaida Ghanim
Directrice générale du Palestinian forum for Israeli Studies Madar, Ramallah, Palestine
George Giacaman
Professor of Philosophy and Cultural Studies, Birzeit University, Palestine
Rita Giacaman
Professor, Institute of Community and Public Health, Birzeit University, Palestine
Amel Grami
Professeure en études du genre, Université de Tunis, Tunisie
Ghassan Hage
Professor of Anthropology and Social theory, University of Melbourne, Australia
Subhi Hadidi
Critique littéraire, Syrie-France
Samira Haj
Emeritus Professor of History, CSI/Graduate Center, CUNY, USA
Yassin Al-Haj Saleh
Auteur, Syrie
Rema Hammami
Associate Professor of Anthropology, Birzeit University, Palestine
Dyala Hamzah
Professeure en histoire arabe, Université de Montréal, Canada
Sari Hanafi
Professor of Sociology, American University of Beyrouth, Liban
Adam Hanieh
Reader in Development Studies, SOAS, University of London, Royaume-Uni
Kadhim Jihad Hassan
Auteur et traducteur, Professeur à l’INALCO-Sorbonne, Paris, France
Nadia Hijab
Auteure et militante des droits humains, Londres, Royaume-Uni
Jamil Hilal
Auteur, Ramallah, Palestine
Serene Hleihleh
Activiste culturelle, Jordanie-Palestine
Bensalim Himmich
Universitaire, romancier et auteur, Maroc
Khaled Hroub
Professor in Residence of Middle Eastern Studies, Northwestern University, Qatar
Mahmoud Hussein
Auteur, Paris, France
Lakhdar Ibrahimi
Paris School of International Affairs, Institut d’Études Politiques, Paris, France
Annemarie Jacir
Cinéaste, Palestine
Islah Jad
Associate Professor of Political Science, Birzeit University, Palestine
Lamia Joreige
Artiste visuelle et cinéaste, Beyrouth, Liban
Amal Al-Jubouri
Auteure, Iraq
Mudar Kassis
Associate Professor of Philosophy, Birzeit University, Palestine
Nabeel Kassis
Ex-professeur de physique et ex-président, Birzeit University, Palestine
Muhammad Ali Khalidi
Presidential Professor of Philosophy, CUNY Graduate Center, USA
Rashid Khalidi
Edward Said Professor of Modern Arab Studies, Columbia University, USA
Michel Khleifi
Cinéaste, Palestine-Belgique
Elias Khoury
Auteur, Beyrouth, Liban
Nadim Khoury
Associate Professor of International Studies, Lillehammer University College, Norvège
Rachid Koreichi
Artiste-Peintre, Paris, France
Adila Laïdi-Hanieh
Directrice générale, The Palestinian Museum, Palestine
Rabah Loucini
Professeur en Histoire, Université d’Oran, Algérie
Rabab El-Mahdi
Associate Professor of Political Science, The American University in Cairo, Egypt
Ziad Majed
Associate Professor of Middle East Studies, American University of Paris, France
Jumana Manna
Artiste, Berlin, Allemagne
Farouk Mardam Bey
Éditeur, Paris, France
Mai Masri
Cinéaste palestinienne, Liban
Mazen Masri
Senior Lecturer in Law, City University of London, Royaume-Uni
Dina Matar
Reader in Political Communication and Media, SOAS, University of London, Royaume-Uni
Hisham Matar
Auteur, Professor at Barnard College, Columbia University, USA
Khaled Mattawa
Poète, William Wilhartz Professor of English Literature, University of Michigan, USA
Karma Nabulsi
Professor of Politics and IR, University of Oxford, Royaume-Uni
Hassan Nafaa
Professeur émérite de science politique, Université du Caire, Égypte
Nadine Naber
Professor, Dept of Gender and Women’s Studies, University of Illinois at Chicago, USA
Issam Nassar
Professor, Illinois State University, USA
Sari Nusseibeh
Professeur émérite de philosophie, Université Al-Quds, Palestine
Najwa Al-Qattan
Emeritus Professor of History, Loyola Marymount University, USA
Omar Al-Qattan
Cinéaste, président du Palestinian Museum et de la A.M. Qattan Foundation, Royaume-Uni
Nadim N. Rouhana
Professor of International Affairs, The Fletcher School, Tufts University, USA
Ahmad Sa’adi
Professeur, Haifa, État d’Israël
Rasha Salti
Conservatrice de musée indépendante, auteure, Allemagne-Liban
Elias Sanbar
Auteur, Paris, France
Farès Sassine
Professeur de philosophie et critique littéraire, Beyrouth, Liban
Sherene Seikaly
Associate Professor of History, University of California, Santa Barbara, USA
Samah Selim
Associate Professor, A, ME & SA Languages & Literatures, Rutgers University, USA
Leila Shahid
Auteure, Beyrouth, Liban
Nadera Shalhoub-Kevorkian
Lawrence D Biele Chair in Law, Hebrew University, État d’Israël
Anton Shammas
Professor of Comparative Literature, University of Michigan, Ann Arbor, USA
Yara Sharif
Senior Lecturer, Architecture and Cities, University of Westminster, Royaume-Uni
Hanan Al-Shaykh
Auteure, Londres, Royaume-Uni
Raja Shehadeh
Avocat et auteur, Ramallah, Palestine
Gilbert Sinoué
Auteur, Paris, France
Ahdaf Soueif
Auteure, Égypte-Royaume-Uni
Mayssoun Sukarieh
Senior Lecturer in Development Studies, King’s College London, Royaume-Uni
Elia Suleiman
Cinéaste, Palestine-France
Nimer Sultany
Reader in Public Law, SOAS, University of London, Royaume-Uni
Jad Tabet
Architecte et auteur, Beyrouth, Liban
Jihan El-Tahri
Cinéaste, Égypte
Salim Tamari
Emeritus Professor of Sociology, Birzeit University, Palestine
Wassyla Tamzali
Auteure, productrice d’art contemporain, Algérie
Fawwaz Traboulsi
Auteur, Beyrouth, Liban
Dominique Vidal
Historien et journaliste, Palestine-France
Haytham El-Wardany
Auteur, Égypte-Allemagne
Said Zeedani
Professeur émérite de philosophie, Université Al-Quds, Palestine
Rafeef Ziadah
Lecturer in Middle East Politics, SOAS, University of London, Royaume-Uni
Raef Zreik
Minerva Humanities Centre, Tel-Aviv University, État d’Israël
Elia Zureik
Professeur émérite, Queen’s University, Canada