Depuis des semaines à présent, les partis d’extrême droite ont lancé leurs nervis dans ce qu’il faut bien appeler de véritables pogroms aux cris de « mort aux arabes » dans Jérusalem, avec l’accord tacite du gouvernement et la complicité passive ou active de la police. Depuis des semaines, un nouveau cycle d’expulsions dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah à Jérusalem vient s’ajouter aux précédents pour parachever l’épuration ethnique concertée de la vieille ville.
Ces expropriations de familles palestiniennes ne relèvent pas d’une simple « bataille judiciaire », comme souhaitent le faire croire les autorités israéliennes, relayées par les médias occidentaux, dans l’indifférence des États-Unis et de l’Europe. Il s’agit, au contraire, de la normalité sioniste. La Nakba de 1948 et la Naksa de 1967, qui ont abouti à l’exode de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens, ne sont pas des accidents de l’histoire, pas plus d’ailleurs que les dépossessions des communautés palestiniennes de Galilée ou bédouines du Neguev-Naqab. Comme le soulignait le leader de la Liste unifiée Ayman Odeh il y a quelques années déjà – et avec lui, tant d’autres Palestiniens de 1948 : « « La pierre angulaire du sionisme, en pratique, est contenue dans cette phrase simple : « emparez-vous d’autant de terres que possible, avec le moins d’Arabes possible dedans » ».
Les pogroms de Jérusalem ne sont pas, des « échanges violents » ou des « affrontements entre Israéliens et Palestiniens » autour de la mosquée d’Al Aqsa. Il y a ici un oppresseur et un opprimé ! Et l’oppresseur, le régime israélien, permet à ces hordes fascistes de provoquer des Palestiniens en plein jeûne ; la police les aide.
Non content d’avoir chassé les fidèles des marches de la porte de Jaffa, le pouvoir répressif les attaque sur l’esplanade de la mosquée d’Al-Aqsa : plus de 500 blessés.
Nous ne connaissons que trop bien ce cycle de violence : le régime israélien parvient à imposer son récit, et ce sont les Palestiniens de Gaza qui paient le prix fort. Déjà une trentaine de morts, dont 10 enfants. Combien les jours qui viennent ?
La révolte qui s’étend à toutes les parties de la Palestine fragmentée, déchirée est légitime. Ce qui est illégitime et scandaleux c’est le silence ou l’inversion radicale des significations et de la vérité.
La spoliation et la dépossession de la Palestine, assorties d’un discours cynique et mensonger nous sont insupportables.
La loi du plus fort, l’injustice et l’inégalité érigées en système nous sont insupportables.
Parce que nous refusons la haine, nous soutenons qu’une société juste et respectueuse des droits de tous ses citoyens est possible sur le territoire de la Palestine historique, qu’un monde meilleur est possible. C’est le fondement de notre antisionisme.
Face à au déchainement de violence orchestré par un régime israélien en pleine crise politique, porté par un Netanyahou à bout de souffle et prêt à sacrifier les Palestiniens pour assurer sa pérennité au pouvoir, les condamnations timorées – ou pire, les déclarations renvoyant Israéliens et Palestiniens dos à dos – ne suffisent pas. Le droit international doit être appliqué.
Les sanctions auxquelles se refuse jusqu’à présent la communauté internationale sont ce qu’attendent les Palestiniens et tous ceux qui dans le monde défendent leurs droits inaliénables et doivent enfin être mises en œuvre. Le boycott, le désinvestissement et les sanctions envers Israël, appelés par la société civile palestinienne, doivent s’imposer partout et largement.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 11 mai 2021