Par le MRAP. Communiqué du 6 décembre 2018.
Le Conseil européen « Justice et affaires intérieures » du 6 décembre va être saisi d’un projet de résolution sur « la lutte contre l’antisémitisme et la protection des communautés juives en Europe ». L’article 2, propose l’adoption de la définition de « IHRA » ( association internationale pour le souvenir de l’holocauste ). Celle-ci implique de considérer l’État d’Israël comme une communauté juive, ce qui permet d’assimiler la critique de l’État d’Israël et de sa politique à l’antisémitisme.
Le MRAP s’inquiète d’une telle confusion.
Le MRAP qui a été fondé, il y a 70 ans avec des résistants et des rescapés des camps d’extermination lutte au quotidien contre l’antisémitisme et pour la mémoire des millions d’hommes, de femmes, d’enfants, exterminés par le nazisme en raison de leur origine. Il n’a jamais accepté, que cette lutte soit instrumentalisée à d’autres fins.
Pour le MRAP, la critique de la politique d’un État relève de la démocratie. C’est un droit et même un devoir !
Assimiler ce droit à une expression antisémite est non seulement une grave atteinte à la liberté d’expression, mais plus encore, constitue une insulte à la mémoire des victimes de l’antisémitisme.
C’est pourquoi le MRAP demande solennellement au gouvernement français d’exiger le retrait de l’article 2.
Paris, le 6 décembre 2018