Courrier des lecteurs : « Dérive raciste et militariste »

Paru ce 7 mars 2009 dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.

« Yeshayahou Leibowitz, dans son ouvrage « Israël et judaïsme. Ma part de vérité » (1993), écrivait : « (…) il faut souligner que la barbarisation de la conscience révèle la mentalité générale qui domine notre monde, et nous n’en sommes pas nous-mêmes dépourvus. En témoigne, chez nous, (en Israël) l’absence de réaction du public devant les meurtres d’enfants arabes par des forces armées, régulières et irrégulières, juives. Nous n’avons pas construit, et nous ne construirons pas, de camp d’extermination, mais la mentalité qui rend possible leur édification existe chez nous aussi. Quand la nation (dans le langage nazi, « la race ») et la puissance de l’État sont érigées en valeurs suprêmes, il n’existe plus aucun frein aux actes des hommes ».

Nous nous sommes mobilisés à chaque fois que l’extrême droite raciste a été intégrée aux gouvernements occidentaux en Autriche et en Italie ou que les majorités régionales n’ont été possibles, en France à cinq reprises, que grâce à l’alliance entre la droite « démocratique » et le FN.

Sans parler de la présence du FN au second tour de l’élection présidentielle de 2002.

Et nous resterions muets devant la dérive raciste et militariste qui semble happer inexorablement l’État d’ Israël et contre laquelle Y. Leibowitz nous mettait en garde dès 1987 !

Les dernières élections ont donné 15 sièges (sur 120) au parti raciste de M. A. Liebermann (qui porte bien mal son nom !).

Israël Beitenou, autrement dit « Israël est notre maison » (Ça résonne comme notre bon vieux « Ministère de l’Intégration et de l’Identité Nationale ») ose remettre en question la citoyenneté du député arabe à la Knesset, Jamal Zahalka, dont les arrière-arrière-grands-parents vivaient déjà dans ce pays quand ceux de Liebermann ne savaient même pas s’il existait ou n’était rien d’autre qu’un mythe biblique ». Le « notre » de Liebermann est réservé évidemment aux juifs uniquement ».

-Dr Georges Yoram Federmann et Jean-Claude Meyer, Strasbourg