Initiative d’autonomisation des agriculteurs de Deir al-Balah : Un soutien continu pour redonner vie aux terres agricoles
Afin de renforcer la résilience agricole dans la bande de Gaza, nous avons lancé l’initiative « autonomisation des paysans » en octobre [2024] dernier, dans le but d’aider les agriculteurs à retourner sur leurs terres et à les cultiver à nouveau après une année de déplacement et de guerre. Cette initiative s’est concentrée sur la ville de Deir al-Balah, où nous avons distribué des semis, des graines et du matériel agricole aux agriculteurs, en réponse à leurs besoins urgents dans des conditions financières et sécuritaires difficiles qui les empêchaient de reprendre la profession d’agriculteur avant cette initiative. Cette mesure a été très appréciée par les agriculteurs qui attendaient depuis longtemps de pouvoir cultiver les terres dont ils avaient été chassés par la force.
Les agriculteurs ont vu cette initiative comme une lueur d’espoir, en voyant leurs collègues revenir sur leurs terres et commencer à les cultiver, bénéficiant de cette initiative lancée par l’UJFP, croyant en leur droit de cultiver leurs terres et renforçant leur esprit de résilience. Cet esprit a commencé à se propager d’un agriculteur à l’autre, car la réussite de leurs collègues a enthousiasmé les agriculteurs qui étaient initialement hésitants en raison des défis, mais ils ont commencé à préparer leurs terres pour la culture, espérant bénéficier de ce soutien qui leur a fait sentir qu’ils ne sont pas seuls, mais qu’il y a ceux qui les soutiennent et qui croient en leur droit à une vie décente et à un travail dans la profession agricole.
Grâce à mon long travail dans ce domaine et à des années de partenariat avec les agriculteurs, je sais que ces hommes et ces femmes sont capables de faire face à l’impossible s’ils bénéficient d’un minimum de soutien et d’assistance. J’ai pu constater de visu que les agriculteurs sont capables de résister et d’endurer les difficultés, surtout lorsqu’ils sentent que quelqu’un se tient à leurs côtés et leur tend une main secourable. J’ai vu en eux la capacité de transformer les difficultés en opportunités et d’atteindre l’autosuffisance si on leur fournit quelques ressources et outils.
Dans ce contexte, et afin de répondre aux besoins des agriculteurs et de continuer à les soutenir, nous avons répondu à leurs appels pour leur fournir du matériel agricole de base qui les aiderait dans leurs activités, comme des pompes de pulvérisation et du matériel d’irrigation. Au cours de cette semaine, nous avons fourni aux agriculteurs une pompe de pulvérisation pour les pesticides agricoles, une pompe à eau et de nouvelles semences pour les aider à faire pousser leurs cultures. Ces outils constituaient un chaînon manquant pour eux, car de nombreux équipements avaient été endommagés ou perdus lors du déplacement.
Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large visant à redonner vie aux terres agricoles sévèrement touchées par la guerre. Il ne s’agit pas d’une simple assistance temporaire, mais plutôt d’une extension d’une longue relation de confiance et de soutien mutuel entre nous et les agriculteurs que nous avons toujours soutenus dans le passé. Nous pensons que soutenir l’agriculture, c’est soutenir l’ensemble de la communauté, car l’agriculture n’est pas seulement une profession, mais fait partie de l’identité et de la culture du peuple palestinien.
Cette initiative n’est pas la fin du chemin, mais plutôt le début d’une longue route de soutien et d’insistance sur la construction d’une communauté agricole forte et durable. À chaque pas que nous faisons, nous nous sentons plus responsables envers les agriculteurs et nous les assurons que nous resterons à leurs côtés, en leur fournissant ce dont ils ont besoin pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et préserver leurs terres et leur patrimoine agricole, en particulier à la lumière des circonstances difficiles dans lesquelles ils vivent.
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Programme de soutien psychologique pour les femmes
Le programme de soutien psychologique pour les femmes, qui est entré dans la deuxième semaine du septième mois, a vu la mise en œuvre de quatre sessions auxquelles ont participé 43 femmes des camps d’Al-Aruba et d’Al-Kahlout. Ces femmes sont venues aux ateliers pour échapper aux conditions difficiles, à la recherche de moments de sécurité et de réconfort psychologique, et dans le désir d’alléger les pressions qu’elles subissent.
Depuis le début de la guerre, Gaza a subi d’importantes destructions de ses infrastructures, notamment des écoles, des théâtres et des musées, institutions qui représentent une part importante de l’identité culturelle palestinienne. Ces destructions ne se limitent pas à des dégâts matériels, mais s’étendent également à la perte de lieux de pratique d’activités culturelles et artistiques, ce qui a un impact significatif sur la vie quotidienne et la cohésion sociale. L’une des sessions de soutien psychologique a abordé le thème du « rôle des femmes dans la préservation de l’identité culturelle et de la mémoire collective pendant la guerre » et a examiné comment les femmes de Gaza ont contribué à la transmission et à la documentation de la culture palestinienne pendant la guerre.
La session a commencé par une simple introduction et une activité interactive pour faire tomber les barrières entre les femmes participantes et les encourager à participer activement. La formatrice s’est présentée et a expliqué l’objectif de la session, en soulignant le rôle essentiel des femmes dans la société palestinienne, car elles sont les piliers de la famille et les porteuses de la culture. Les femmes de Gaza transmettent les traditions et les coutumes populaires aux nouvelles générations, par le biais d’histoires, de musique et de folklore, et même pendant la guerre, elles préservent ces héritages et les transmettent à leurs enfants, ce qui contribue à la continuité de la culture malgré les difficultés.
Les femmes de Gaza sont plus que de simples victimes de la guerre. Elles sont les gardiennes de la mémoire collective et de l’identité culturelle. Malgré la souffrance et la douleur auxquelles elles sont confrontées, leur rôle reste essentiel dans la transmission d’une culture de résilience et la promotion de la dignité nationale. Grâce à leurs activités quotidiennes et à la documentation orale, elles contribuent à transmettre des récits de résilience et d’espoir, soutenant ainsi l’identité culturelle palestinienne et lui permettant de faire face aux défis actuels.
En l’absence d’espaces culturels traditionnels, certaines femmes de Gaza ont pris l’initiative de reconstruire l’espace culturel par des moyens simples, tels que l’organisation d’ateliers dans les maisons ou les lieux publics, et l’utilisation des médias communautaires pour transmettre la culture palestinienne. Certaines d’entre elles s’emploient à dispenser un enseignement aux enfants dans les tentes de déplacés, afin de compenser l’absence d’écoles, et elles enseignent l’arabe et l’histoire pour renforcer l’identité et l’appartenance nationales.
La session a été très interactive, les femmes exprimant leur volonté de préserver leur culture et de documenter les récits de guerre malgré les circonstances difficiles. Les animateurs ont discuté avec les participantes des moyens de s’adapter au changement soudain d’environnement, où elles ont reçu une formation sur l’adaptation psychologique et les techniques de gestion du stress, telles que la respiration profonde et la pleine conscience. Les femmes ont également été guidées vers l’amélioration de leur autonomie, en apprenant de nouvelles compétences telles que l’agriculture ou l’artisanat, et des exercices leur ont été proposés pour améliorer leur confiance en elles et renforcer le soutien social entre elles.
La session s’est terminée par une discussion sur les stratégies d’élaboration de plans d’adaptation à long terme et sur la recherche d’un avenir meilleur malgré les défis. Les facilitateurs ont également abordé la question de l’accès à l’aide, les femmes se plaignant de l’injustice de la distribution de l’aide, qui repose souvent sur la médiation et les connaissances, alors que tout le monde à Gaza a un besoin urgent d’aide en raison de l’aggravation des conditions de vie.
Au cours de la session, une des participantes, une femme âgée, a parlé de son expérience de déplacement avec sa fille et ses petits-enfants, et de la difficulté de s’adapter à la vie dans le camp, mais elle a trouvé un soutien psychologique en faisant la connaissance d’un groupe de femmes qui partageaient ses préoccupations, ce qui l’a aidée à s’adapter et à atténuer le sentiment de faiblesse et d’impuissance.
À la fin de la session, l’importance de la résilience et de la flexibilité psychologique et sociale a été soulignée, et les participantes ont été remerciées pour leur interaction, soulignant la nécessité de poursuivre ce soutien psychologique afin d’améliorer les conditions psychologiques et sociales des femmes à Gaza. »
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Programme éducatif à Khan Younis et Deir al Balah
Le processus de reconstruction du système éducatif à Gaza devrait prendre de nombreuses années, car le secteur doit reconstruire les écoles, fournir du matériel éducatif et réhabiliter le personnel enseignant qui souffre également de pressions psychologiques et d’un manque de ressources. En outre, le rétablissement de la stabilité de l’environnement éducatif nécessitera beaucoup de temps et des investissements importants, car les établissements d’enseignement modernes ont besoin d’infrastructures avancées, ce qui constitue un défi majeur compte tenu de la situation sécuritaire difficile et du blocus en cours.
De ce point de vue, l’UJFP joue un rôle essentiel pour combler les lacunes en matière d’éducation en créant des centres éducatifs dans les camps de déplacés de Gaza, afin d’aider les enfants à retrouver et à compenser les connaissances et les compétences qu’ils ont perdues pendant la guerre et l’interruption de leur scolarité. Ces centres proposent un programme d’études complet axé sur l’éducation et l’instruction des enfants de manière à équilibrer les aspects scolaires et psychologiques.
Les centres éducatifs de l’UJFP s’attachent également à mettre en place des activités récréatives et sportives qui renforcent les capacités mentales et physiques des enfants. Les activités sportives ne sont pas seulement un moyen d’améliorer la condition physique, elles contribuent également à renforcer l’esprit de coopération et de travail d’équipe chez les enfants et les encouragent à développer des compétences sociales qu’ils n’ont pas eu l’occasion de développer en raison de circonstances difficiles. Ces activités comprennent également des jeux qui développent la pensée créative et renforcent la confiance en soi, ce qui est un aspect essentiel pour aider l’enfant à retrouver son équilibre émotionnel et psychologique.
Outre l’éducation et les activités récréatives, ces centres s’attachent à fournir un soutien psychologique aux enfants. Des équipes spécialisées guident les enfants et leur proposent des séances psychologiques visant à les aider à gérer les tensions et les pressions psychologiques qui les accompagnent en raison de la guerre et des déplacements de population. Ce soutien psychologique offre un environnement sûr qui éloigne les enfants de l’atmosphère de violence et de pression qui règne à l’extérieur de ces centres et qui résulte de l’augmentation de la pauvreté, de la faim et du chômage dans la région.
Grâce à ces centres, l’UJFP contribue à offrir aux enfants des lieux sûrs où ils peuvent vivre et apprendre loin de l’atmosphère de peur et d’anxiété qui les entoure, leur donnant ainsi la possibilité de construire leur vie et d’achever leur éducation à l’abri des menaces extérieures. Ces centres agissent comme des ponts qui relient les enfants à leur ancien monde et restaurent une partie de leur enfance volée, où ils grandissent, apprennent et se forment à de nouvelles compétences qui les préparent à un avenir meilleur. Ces centres contribuent également à établir des valeurs humaines et morales chez les enfants, et renforcent leur capacité à faire face aux défis futurs avec un esprit de persévérance et une forte détermination.
À la lumière de ces efforts, l’UJFP espère que ses centres contribueront à construire une génération de jeunes gens capables de terminer leurs études et de réaliser leurs ambitions, quelles que soient les difficultés imposées par les guerres et les conflits. Bien que ces centres éducatifs représentent une lueur d’espoir au milieu des ténèbres, ils ont toujours besoin d’un soutien continu pour étendre la portée de leurs services et offrir un avenir meilleur aux générations futures de Gaza. »
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Travail humanitaire : toujours trois repas par semaine distribués
De nombreuses familles vivant dans des camps de déplacés souffrent de conditions de vie difficiles et de souffrances indicibles, des milliers d’individus se trouvant confrontés à une pénurie aiguë de produits de première nécessité, notamment de nourriture. On peut voir la scène douloureuse de longues files d’attente de femmes et d’enfants se rassemblant pendant de longues heures devant les quelques centres de distribution de nourriture, qui sont devenus rares et limités, ce qui rend l’obtention de nourriture plus difficile. Ces points sont limités à un nombre très restreint de camps disséminés, dont la plupart ne disposent pas d’un soutien suffisant pour répondre aux besoins des personnes déplacées.
Cette crise humanitaire dans la bande de Gaza a été considérablement exacerbée par le blocus sévère et la fermeture continue des points de passage frontaliers imposés par le gouvernement israélien. Ce blocus a entraîné une réduction des fournitures de base dont dépendent les centres de distribution alimentaire et les civils, y compris la nourriture, ce qui a exacerbé la situation humanitaire à Gaza et entraîné une baisse sans précédent du niveau de vie. La difficulté d’accès à la nourriture de base et aux besoins quotidiens accroît la souffrance des familles déplacées, qui vivent dans des conditions difficiles et sont confrontées quotidiennement au spectre de la famine.
Alors que le temps passe et que la situation s’aggrave, la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer. Avec le nombre croissant de personnes déplacées en raison de l’agression en cours sur la bande et le déplacement de milliers de familles du nord de la bande vers le sud, la question de l’approvisionnement en nourriture est devenue une priorité absolue et nécessite une réponse urgente et durable. Le nombre croissant de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire a mis à rude épreuve les organisations humanitaires opérant dans la région, qui se trouvent dans une course constante pour répondre aux besoins croissants, malgré le manque de ressources et les difficultés d’accès.
Dans ces circonstances difficiles, les équipes de l’UJFP poursuivent leurs efforts pour fournir une aide alimentaire aux familles déplacées dans le camp des paysans, par le biais d’un programme d’alimentation mis en œuvre depuis la création du camp.
Ce programme vise à fournir une variété de repas qui contribuent à satisfaire les besoins quotidiens des familles déplacées et à soulager leurs souffrances dues à la faim. Ce programme est l’un des piliers humanitaires de base qui vise à combattre le spectre de la famine qui menace la vie des résidents du camp. Ces repas sont un facteur important qui aide plus de 1 800 familles à survivre face à la rareté des ressources disponibles, car le programme s’efforce d’apporter un soutien régulier qui garantit que la nourriture parvient aux familles les plus démunies.
La fourniture régulière et continue de nourriture aux familles du camp des paysans a un impact positif significatif sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et contribue à réduire les tensions qui peuvent survenir en raison des pénuries alimentaires, qui peuvent parfois conduire à des conflits ou des querelles entre les résidents en raison de la concurrence pour des ressources limitées. Ce programme joue également un rôle dans le renforcement de l’esprit de coopération et de cohésion entre les membres de la communauté au sein du camp, car il contribue à créer un environnement de solidarité et de cohésion qui améliore la capacité de chacun à s’adapter et à coopérer pour faire face aux défis de la vie quotidienne.
L’approvisionnement continu en nourriture des camps de déplacés est une responsabilité humanitaire urgente et une nécessité qui ne peut être négligée. La situation difficile vécue par les résidents de ces camps exige une consolidation continue et permanente des efforts humanitaires et communautaires afin d’alléger les souffrances des familles déplacées et d’améliorer leurs conditions de vie. Tous les efforts possibles doivent être combinés pour s’assurer que les besoins de ces résidents qui font face à des défis quotidiens de survie dans des conditions difficiles soient satisfaits.
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(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’ Altermidi« , et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)
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