Communiqué : Pas de soutien à l’apartheid israélien à Paris 8 !

Le vendredi 14 mars 2014, l’UEJF – Union des étudiants juifs de France – a tenté d’organiser à l’université Paris 8 Saint-Denis
une conférence ayant pour thème « Avoir 20 ans en Israël » avec une
délégation composée d’une dizaine d’étudiant-e-s israélien-ne-s
appartenant à l’association What Israel.

Spontanément, nous, militant-e-s de différentes organisations,
accompagné-e-s de nombreux-ses étudiant-e-s sensibles à la cause
palestinienne, nous sommes rassemblé-e-s face à la table de l’UEJF pour
dénoncer une opération de propagande destinée à banaliser l’Etat
d’Israël et à normaliser le fait colonial que représente l’occupation de
la Palestine.

Communiqué : Pas de soutien à l’apartheid israélien à Paris 8 !

Le vendredi 14 mars 2014, l’UEJF – Union des étudiants juifs de France – a tenté d’organiser à l’université Paris 8 Saint-Denis
une conférence ayant pour thème « Avoir 20 ans en Israël » avec une
délégation composée d’une dizaine d’étudiant-e-s israélien-ne-s
appartenant à l’association What Israel. Cet événement marquait la
dernière étape d’une « tournée » de la délégation israélienne dans
différentes universités françaises. Installé-e-s dans le hall d’entrée
de l’université, les militant-e-s de l’UEJF invitaient les étudiant-e-s à
prendre « une pause café avec un Israélien », autour d’une table
flanquée d’un drapeau israélien. L’initiative avait également pour but
de « rétablir la vérité » suite aux événements organisés par le
Collectif Palestine Paris 8 dans le cadre de la « Israeli Apartheid Week
», une semaine internationale visant à dénoncer la politique
israélienne à l’égard des Palestiniens.

Spontanément, nous,
militant-e-s de différentes organisations (NPA, Collectif Palestine
Paris 8, Solidaires étudiant-e-s, Génération Palestine, …),
accompagné-e-s de nombreux-ses étudiant-e-s sensibles à la cause
palestinienne, nous sommes rassemblé-e-s face à la table de l’UEJF pour
dénoncer une opération de propagande destinée à banaliser l’Etat
d’Israël et à normaliser le fait colonial que représente l’occupation de
la Palestine. Notre action s’inscrivait dans un cadre politique clair :
celui de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement, Sanctions contre
l’Etat d’Israël), lancée en 2005 à l’appel de la société civile
palestinienne.

Outre les actions appelant au boycott des
produits israéliens et à des sanctions (économiques et diplomatiques)
envers les entreprises participant à l’économie israélienne, cette
campagne internationale entend développer des actions de protestations
là où des organisations ou des personnes tentent de blanchir et
banaliser les crimes de l’Etat d’Israël en parlant de « seule démocratie
du Moyen-Orient », de pays où il fait bon vivre ou étudier, tout en
évitant les réalités de l’oppression quotidienne des Palestiniens.

Face à cette tentative désespérée de l’UEJF de déployer leur propagande
de « respectabilité » de l’Etat d’Israël et de l’idéologie sioniste (à
l’origine du projet de colonisation de la Palestine), les étudiant-e-s
n’ont pas été dupes et ont répondu présent-e-s, en affirmant leur
soutien au peuple palestinien et en rappelant la réalité de la politique
de cet Etat envers les Palestinien-ne-s. Face à l’ampleur des
protestations, l’administration de l’université a préféré demander aux
membres de la délégation de l’UEJF d’annuler l’événement.

Mis
en échec par les étudiant-e-s de Paris 8, les membres de l’UEJF et leurs
relais de propagande pro-israélienne (le CRIF, le site CoolIsraël, …)
ont alors brandi l’accusation d’antisémitisme et ont déclenché une
large campagne de désinformation et de victimisation sur le net et dans
les médias, en France et à l’étranger. L’UEJF, qui semble n’avoir
attendu que ces « incidents » pour relancer son actualité, s’est
évertuée à déployer une propagande victimaire sur fond de mensonges afin
de discréditer à tout prix leurs détracteurs.

Ainsi, « les
Juifs sont interdits à l’université de Paris 8 », « la France de la
haine sévit à Paris 8 », peut-on lire sur internet. Toutes ces
accusations visent notamment le Collectif Palestine Paris 8, qui serait
un groupuscule d’agités, d’« islamo-gaucho-fascistes », de censeurs
(alors même que les organisations pro-israéliennes passent leur temps à
demander l’annulation d’événements de soutien aux Palestien-ne-s) et
d’antisémites notoires. Ces mêmes accusations farfelues reviennent
chaque fois qu’est organisé un événement visant à exposer clairement la
politique d’apartheid, de spoliation, d’expulsion mise en place par
l’Etat d’Israël envers les Palestinien-ne-s.

Contrairement aux
organisations sionistes d’une part, et aux groupuscules
d’extrême-droite adeptes du « complot juif » d’autre part, nous refusons
l’amalgame systématiquement établi entre Juif.ve et Israël, qui ne fait
que favoriser l’antisémitisme en France en rendant les Juifs.ves du
monde liés à la politique et aux crimes de guerre israéliens. A aucun
moment, lors de l’action de protestation contre l’événement de l’UEJF à
Paris 8, nous n’avons proféré d’insultes ou de menaces à l’égard de ses
membres ou des Israélien-ne-s. Ces accusations sont hypocrites et
mensongères. Nous réaffirmons avec force et fermeté que notre action ne
visait en aucun cas la présence de personnes de confession juive et de
personnes de citoyenneté israélienne à l’université de Paris 8.

En revanche, les procédés de l’UEJF et des relais sionistes à notre
égard les jours qui ont suivi l’annulation de leur événement à Paris 8
sont bel et bien de l’ordre de la violence. Ainsi, des militant-e-s de
Paris 8 en présence, filmé-e-s contre leur gré, ont vu leurs images
massivement diffusées sur le net, dans les réseaux sociaux et les médias
israéliens, qui n’ont pas hésité à parler de « France de la haine » et à
associer ces visages à l’antisémitisme. Les communiqués publiés en
chaîne sur internet sont du même ordre, mélangeant diffamations et
menaces, et surfant sur la vague médiatique réactionnaire qui fait
l’amalgame entre banlieue, Islam et antisémitisme.

Face aux
pressions qui pèsent sur les militant-e-s et sur le Collectif Palestine
Paris 8, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire et les
forces progressistes à exprimer leur soutien et à refuser l’odieux
chantage à l’antisémitisme quand il s’agit de dénoncer la politique de
l’Etat d’Israël. Nous interpellons également la présidence de
l’université afin qu’elle se positionne clairement sur cette affaire et
qu’elle condamne les procès d’intentions et les graves accusations
proférées à l’égard des étudiant-e-s concerné-e-s. Jusqu’à présent, elle
n’a fait que se décharger de sa responsabilité en s’excusant platement
auprès de l’UEJF et en communiquant de manière opportune et apeurée.

Encore une fois, notre action s’inscrit dans un cadre politique, celui
de la campagne BDS. Cette forme de résistance populaire non-violente est
tout à fait légale et légitime, et s’inscrit dans le combat universel
pour la liberté, la dignité et la justice. Le 14 mars dernier, nous
n’avons fait que prendre notre responsabilité : dénoncer la présence
d’un groupe de personnes qui se font le relais et les défenseurs d’un
Etat criminel. Et nous recommencerons partout où cela se reproduira.

Signataires :
Collectif Palestine Paris 8, Comité NPA Paris8,
Génération Palestine, Solidaires étudiant-e-s Paris 8, Union Juive
Française pour la Paix…

    Tous les dossiers