Hatorah : notre combat antiraciste est indivisible !
Le Collectif Palestine Vaincra, membre du réseau international Samidoun, joint sa voix à une vingtaine d’organisations toulousaines afin de rendre hommage aux victimes du crime antisémite de l’école Ozar Hatorah par Mohammed Merah. Trois enfants et un adulte assassinés parce que Juifs le 19 mars 2012 au cœur de Toulouse. 9 ans après, la douleur est toujours aussi vive dans la capitale occitane.
Commémorer leur mémoire, c’est combattre l’antisémitisme !
Au même titre que tous les racismes, l’antisémitisme est à combattre. Mais comme tous les racismes, l’antisémitisme a ses spécificités historiques et politiques. En effet, de tels crimes antisémites sont profondément inscrits dans l’histoire française. De l’affaire Dreyfus à la collaboration du régime vichyste en passant par le duo mortifère Soral/Dieudonné, la France a une longue tradition antisémite profondément ancrée. Aujourd’hui, les chantres réactionnaires de tous poils affirment que les responsables de l’antisémitisme en France seraient les habitant·e·s des quartiers populaires ou plus largement les non-blanc·he·s. C’est un procédé inique ! Les responsables du racisme en France sont celles et ceux qui organisent et gèrent une société profondément inégalitaire. Mohammed Merah est le symptôme de cette société.
Commémorer leur mémoire, c’est aussi combattre le sionisme !
Aujourd’hui, prétendre combattre l’antisémitisme sans combattre le sionisme est une faute politique qui nourrit les pires amalgames et les pires manipulations. En effet, les défenseurs de cette idéologie coloniale et raciste veulent associer les Juifs et Juives du monde à ce projet mortifère pour le peuple palestinien, mais aussi pour les Juifs et Juives eux/elles-mêmes.
Comment ne pas condamner Netanyahu qui au lendemain du massacre de Merah vient à Toulouse appeler les Juifs et Juives de France à venir soutenir l’apartheid israélien ? Comment ne pas condamner l’ensemble des officines pro-israéliennes de France, à commencer par le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), qui instrumentalisent la mémoire des victimes de l’école Ozar Hatorah afin de tenter de réduire au silence leurs opposant·e·s antiracistes ? Comment ne pas condamner les immondes tentatives du gouvernement Macron ou des villes de Nice et Paris d’assimiler l’antisionisme à de l’antisémitisme ? Mettre sous silence ces manœuvres est dangereux.
Nous affirmons avec force qu’il ne peut y avoir de lutte conséquente contre l’antisémitisme sans dénoncer fermement ces instrumentalisations au service d’un projet raciste et colonial.
Parce que notre antiracisme est indivisible, nous rendons hommage aux victimes du crime antisémite de l’école Ozar Hatorah ainsi qu’à toutes les victimes des crimes racistes, ici comme ailleurs.