Communiqué du Collectif antifasciste et antiraciste de Corse du Sud suite à l’incendie de la salle de prière de Mezzavia

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Le samedi 30 avril, à l’aube, un incendie détruisait la salle de prière de Mezzavia. Dans les heures qui ont suivi, le Préfet confirmait qu’il s’agissait d’un acte criminel. Le Collectif antifasciste et antiraciste de Corse, dont des représentants se sont rendus sur place immédiatement après les événements, s’est réuni dans l’après-midi de samedi.

Lors de la conférence de presse tenue le mardi 3 mai, le soutien de l’UJFP à sa démarche a été indiqué.

Ajaccio, le lundi 2 mai 2016

L’incendie de la salle de prière de Mezzavia ne doit pas resté impuni !

Nous, organisations associatives, syndicales et politiques [note]<*>Organisations signataires : Association populaire des Tunisien de Corse (APTC), Cercle Communiste Révolutionnaire Sambucucciu, CGT 2a2b, Corsica Palestina, EELV, FSU 2a2b, Jeunes communistes de Corse, A Manca, Manca Alternativa / Ensemble, Parti Communiste Français, Per a Pace, RESF, Réseau VIA, Tarra d’accolta, Utopia.]], militants et citoyens engagés, membres du Collectif antifasciste et antiraciste de Corse, dénonçons avec fermeté l’incendie criminel, raciste et islamophobe de la salle de prière de Mezzavia. En s’attaquant à ce lieu, les auteurs de cet acte visent tous nos concitoyens de confession musulmane et, au-delà, tous les démocrates.

En effet, quand un lieu de culte, quel qu’il soit, est saccagé, ce sont les valeurs et principes républicains qui sont mis à mal. Alors que la laïcité garantit à tous la liberté de conscience et de culte, il n’est pas tolérable que quiconque soit empêché de pratiquer sa religion, dès lors que la pratique de celle-ci s’inscrit dans le cadre de la Loi.

L’incendie de ce samedi s’ajoute à une longue liste d’actes racistes survenus ces derniers mois, encouragés par des groupuscules fascistes qui tentent de se structurer en Corse comme ailleurs. Ces actes s’inscrivent dans une logique de haine de l’autre ; ils sont le poison distillé par les extrémistes de tous bords, qui divise le peuple et fissure le vivre ensemble. En Corse comme ailleurs, il est temps de construire une société qui nous rassemble, au-delà des origines et des croyances. Nous affirmons que les identités de chacun, toujours plurielles, sont une source de richesse.

Par ailleurs, alors que les auteurs des exactions commises aux Jardins de l’Empereur et à la salle de prière de Saint-Jean, en décembre dernier, n’ont toujours pas été arrêtés et encore moins jugés, nous nous interrogeons sur la responsabilité politique de l’État. En effet, faute d’une réponse à la hauteur des enjeux, tout se passe comme s’il était permis de s’en prendre aux lieux de cultes musulmans ainsi qu’aux personnes supposées pratiquer l’Islam. Même si les coupables de l’incendie survenu samedi ne sont pas encore identifiés, il ne fait aucun doute qu’ils ne pouvaient qu’être encouragés par le sentiment d’impunité qui règne depuis quelques mois.

*Organisations signataires : Association populaire des Tunisien de Corse (APTC), Cercle Communiste Révolutionnaire Sambucucciu, CGT 2a2b, Corsica Palestina, EELV, FSU 2a2b, Jeunes communistes de Corse, A Manca, Manca Alternativa / Ensemble, Parti Communiste Français, Per a Pace, RESF, Réseau VIA, Tarra d’accolta, Utopia.