Organisé par : EXPERICE – université Paris 8 – IRIS – CNRS
Ce colloque accueille des participant-e-s peu entendu-e-s en France et se propose de penser en anglais et en français des questions trop souvent occultées ou minimisées, en mobilisant la Palestine comme prisme de lecture de la colonialité au présent et ses modes de redéploiement.
Programme
Jour I : vendredi 13 décembre 2019
– 11h-13h A Marxist Perspective on Settler-Colonialism: Legalizing the Illegal
Modération : Véronique Bontemps, (CR, CNRS, IRIS)
Ahmad Qatamish (Palestinian Marxist intellectual and writer), The Political Economy of Settler Colonialism in Palestine
Saïd Bouamama (Sociologue à l’IFAR et militant associatif, Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires) : La colonisation d’extermination: base matérielle et superstructure idéologique d’une violence génocidaire totale
Munir Fasheh – (Scholar, PhD in Mathematics) Reclaiming What has been Invisible
Baptiste Sellier (Doctorant CMH/EHESS) – Légitimer l’ordre social Israélien dans l’espace face au fait Palestinien : la réification d’un rapport social ethno- national et colonial par l’aménagement contemporain de Jaffa et Jérusalem-Est
– 13h-14h Déjeuner libre
– 14h-16h15 Sumud and Spaces of Resistance in and out of Prison
Modération : Hadeel Karkar (Université Paris 3)
Salah Hammouri (Researcher, Al Dameer for Prisoners’ Rights): Les tribunaux judiciaires et les prisons Israéliens un moyen de destruction de la société palestinienne
Asja Zaino (chercheure, autrice) : La lutte des prisonnier-es palestinien-es pour subvertir le système carcéral israélien
Issam Hijawi, (Activist) Palestinian Dispossession, Exile and Diaspora
Anna-Esther Younes, (Post-doctorate – Amsterdam University): Frames of Repression. Jew-Facing, BDS, and Racism in Times of Security Politics.
Nicholas Rowe, (Associate Professor – University of Auckland): Arts and the politics of marginalization: The evolution of the BDS Movement from PACBI and grassroots arts activism
– 16h15-16h30 Pause
– 16h30 – 17h30 Keynote & Questions Shawan Jabarin- (Director of Al Haq: Defending Human Rights), Colonial Occupation between International Law and Actual Practice
– 17h30 – 18h30 Keynote & Questions: Hope Siihasin, (activist, The Red Nation), From Turtle Island (USA) to Palestine, Indigenous (Autochtone) Solidarity Now
– 18h45 – 19h30 Concert : Naïssam Jalal & Osloob
JOUR II: Samedi 14 décembre – Lieu-Dit, 6 rue du Sorbier 75020 Paris
– 11h-13h Table-ronde: La Palestine dans la conscience populaire
Modération : Nacira Guénif-Souilamas (Université Paris 8)
Laila Ghanem (Université Paris Descartes)
Marc Everbecq (Politiste, militant pro-palestinien)
Alain Pojolat (Militant anti-impérialiste)
Olivier Besancenot (Militant syndical et politique, co-fondateur du NPA)
– 13h – 14h Déjeuner libre
– 14h- 16h ‘Land Grab’ and Silent Landscapes – Gaza-wasteland
Modération: Hanine Hassan (Columbia University)
Leopold Lambert (Architect, Editor of the Funambulist): Maps of shrinking landscape and état d’urgence
Kahena Sanaâ (Maître de Conférences, Université de Strasbourg) : Expérience exilique et sujet postcolonial : redessiner sa cartographie
Rana Bishara (artivist) : Resisting Art
ATTENTION
Étant donnée l’actualité sociale en France ainsi que notre soutien et participation active au mouvement de grève, il s’impose, pratiquement mais surtout éthiquement, de repenser le format de la conférence de sorte qu’elle soit alliée du mouvement social. Nous espérons et luttons pour que la grève dure et impose un rapport de force favorable aux travailleur.ses, précaires, chômeur.ses, grévistes au gouvernement.
Les transports seront bloqués toute la semaine. Il sera donc très difficile d’accéder aux sites prévus. Par conséquent, la journée de jeudi 12 est ANNULÉE.
Les interventions prévues seront ramassées sur deux demi-journées, et organisées dans les espaces plus centraux et alliés du mouvement social.
Vendredi 13 : de 11h à 19h30
Samedi 14 : de 11h à 17h30
@ Le Lieu Dit
6 Rue Sorbier, 75020 Paris
Les intervenant.es sont invité.es à présenter leur intervention sous le format qu’elles.ils souhaitent, des temps de discussion pour mettre les thématiques de la conférence en lien avec l’actualité en France seront prévus.
Ainsi, nous aurons une belle conférence révolutionnaire, anticapitaliste et de grève !
Texte de présentation en français
L’objectif du colonialisme de « peuplement » (traduction usuelle de « settler-colonialism » à laquelle on suggèrera durant le colloque de substituer un nouveau terme) est de contribuer à l’élimination des peuples autochtones en s’appropriant leurs terres et leurs moyens de subsistance. Ces politiques coloniales ont des ramifications qui se manifestent par le nettoyage ethnique et la dépossession d’un côté, et la lutte pour continuer à exister du côté des opprimés. Le terme « settler-colonialism » a été forgé pour décrire les stratégies et les politiques d’expansion mises en œuvre aux fins de s’approprier des terres, en procédant à l’expropriation de populations entières. Les nouveaux arrivants, historiquement européens, se sont employés à mettre en œuvre les pratiques barbares des régimes coloniaux afin d’effacer toute trace d’altérité. Le « settler-colonialism » n’est pas uniquement une pratique qui structure les relations de pouvoir : il définit aussi des rapports historiquement et culturellement divers. Ses méthodes, ironiquement, prennent les atours de la légalité pour déposséder et justifier l’oppression, la pauvreté et réprimer toute forme de résistance indigène.
Les populations des « Amériques » ont été les premières à subir un génocide de masse sous le joug de colons européens : des terres entières ont été dépeuplées, des atrocités ont été commises et des dommages écologiques irréversibles ont été perpétrés. Ce qui est dépeint dans les récits de l’histoire « blanche » comme l’aventure d’un navigateur découvrant de nouvelles terres, est en fait le début en 1492 de l’anéantissement de terres et de populations entières.
Le « settler-colonialism » ainsi, est une structure et non un événement (Wolf) : c’est un processus continu d’éradication qui doit être compris dans son actualité globale (Veracini). Comprendre le sionisme et sa colonisation de la Palestine est une façon de lire l’histoire à partir du présent. Aujourd’hui, la Palestine peut servir de point de vue pour lire les tragédies de populations indigènes déracinées, piégées par la traite négrière et la domination coloniale qui sont les deux faces de la même médaille impérialiste et capitaliste, pour ainsi considérer son présent et son futur. La Palestinisation est ainsi comprise comme un espace global, dans toutes les régions du monde, où des lois iniques, des politiques de contrôle par la brutalité policière et le racisme d’État, sont mises en œuvre par le biais de politiques publiques. La France, où se tiendra le colloque, ne fait pas exception à cet état de fait.
Ce colloque rassemble des universitaires, des étudiants, des militants et des artivistes afin d’offrir une lecture de la situation coloniale en termes de structures et d’agencements militaires, économiques, institutionnels, et politiques et ainsi lire les situations coloniales depuis un point où le passé et le présent se rencontrent.
Texte de présentation en anglais
Understanding the history and nature of Zionist colonialism in Palestine necessitates tracing the origins of settler-colonialism and its driving rationale in the wake of its inception in 1492. Significant commonalities persist between the situation of Palestinians and the rest of world’s population who had firsthand experience with settler-colonialism and its ramifications manifest in ethnic cleansing, dispossession, on the one hand, and the combat for continuity and existence, on the other.
The term, settler-colonialism, describes the expansive strategies and policies implemented to steal land and erase entire populations. View the atrocious executions carried out against the ‘people of the land’, it became imperative to combat the barbarity of the colonial order and its methods which, ironically, take on a legal cover in most cases. Combating racial oppression, poverty, and dispossession remain at the core of resistance. The mission of the colonized became, simply, to survive all forms of genocide : memory, history and society. To do so, the colonized Palestinian today has to combat an integrated global matrix of brutal weaponry and strategies for eradication.
Analyzing the Zionist colonization of Palestine can be implemented as a method to reading history from the position of the present. At this point in time we have Palestine as a lens through which we read the tragedy of the indigenous anywhere else in the world ; and from the experience of the indigenous — 400 years of continuous genocide, including millions of indigenous people uprooted from their land to be enslaved, slave trade and colonial rule being the two sides of the same imperialist and capitalist coin — we look ahead and extrapolate an understanding of the present and future of Palestine. But not only Palestine, as it resonates with the situation of second-class citizens, exposed to illiberal states and laws, to police brutality and State racism through public policies, in all regions of the world, France, where the conference will be held, being no exception to that matter of fact.
In this conference, we bring together academic scholars, students, activists and artivists who are willing to offer a reading of the colonial situation in terms of its economic, institutional, penal and political structures and agencies as it is read from the standpoint where past and present meet.
Ne pas oublier les concerts :
– le 12 décembre à 18h00 – Nagham Houdafia & Mohammad Nijem
– le 13 décembre à 19h30 – Naïssam Jalal & Osloob
– le 14 décembre – Conférence/performance – Keynote/Performance -Rana Bishara