LES RENCONTRES DU MRAP
Cent soixante ans après l’abolition de l’esclavage, la Loi « Taubira »
du 21 mai 2001, en son article 1, dispose que « La République française
reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan
Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité » tandis que l’article 2 stipule que « Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent. ».
Au vingtième siècle, les luttes contre le colonialisme et pour les indépendances ont longtemps occulté la mémoire de l’esclavage et
freiné la recherche historique, notamment sur les liens entre colonialisme et
esclavagisme.
La départementalisation des Antilles et des îles de l’Océan indien n’a pas suffi à effacer les inégalités issues de l’esclavage qui a accompagné leur
colonisation.
La décolonisation de l’ « Empire » français au sud du Sahara, à l’exception
du bras de fer guinéen, s’est faite sur un mode en apparence moins
conflictuel qu’au Vietnam et, plus encore, en Algérie, mais a légué aux
générations post-indépendance la « Françafrique », héritière de ce passé
complexe – traite négrière vers les Antilles et l’océan Indien et « Empire » du
19ème siècle.
La transmutation des séquelles de la Traite, de l’esclavage et de la colonisation en « partenariat » équilibré et respectueux constitue un nouvel avenir à construire sur des mémoires blessées. Elle sera longue et difficile et exige la reprise en main par le Continent africain de son propre avenir.
Le MRAP souhaite faire de cette journée un temps partagé d’écoute,
d’échange, de réflexion et de débat.