La compagnie nationale israélienne des eaux, Mekorot, a purement et simplement coupé l’approvisionnement en eau d’importantes parties de la Cisjordanie occupée. Une décision qui prive des dizaines de milliers de Palestiniens d’accès à l’eau potable, ce en plein mois du Ramadan.
Les localités de Salfit, Naplouse ou encore la ville de Jénine et ses 40 000 habitants sont touchés par cette décision de les priver d’eau.
Un homme transporte de l’eau à dos d’âne, devant des militaires de l’armée d’occupation en opération, dans un village de Cisjordanie.
Des familles contraintes de vivre sans le minimum d’eau requis par les Nations unies.
La chaîne d’information Al Jazeera a interrogé le directeur du Palestinian Hydrology Group, une ONG qui lutte pour offrir un accès à l’eau et en contrôler la qualité dans les territoires palestiniens.
« Des familles vivent avec un, deux ou dix litres d’eau par jour par personne », explique Ayman Rabi. A titre de comparaison, en Belgique, nous utilisons en moyenne environ… 120 litres d’eau par personne et par jour. Ayman Rami précise que dans certains endroits, les gens n’ont plus d’eau depuis plus de 40 jours.
Les Nations unies ont fixé à 7,5 litres d’eau par personne et par jour le minimum requis, dans des conditions climatiques classiques. Dans les endroits concernés par les pénuries issues de l’arrêt de l’approvisionnement, les températures peuvent excéder les 35°. Des conditions dans lesquels le minimum requis devient nettement plus important.
Dans ces conditions, les autorités de la ville de Jénine ont d’ores et déjà annoncé qu’elles tiendraient Mekorot pour seul responsable de toute tragédie qui résulterait des pénuries d’eau provoquées pendant l’été.
Sollicité par Al Jazeera, Mekorot n’a pas souhaité faire de commentaire.
Officiellement, la raison de ces coupes claires dans l’accès des Palestiniens à leur eau serait un manque d’eau disponible.
Pour rappel, courant février, la publication d’un rapport de l’Assemblée nationale française qui dénonçait « Un nouvel apartheid de l’eau » dans les territoires palestiniens occupés avait fâché les autorités israéliennes. Le député français Jean Glavany avait alors souligné auprès du journal Le Monde que « les 450 000 colons israéliens en Cisjordanie utilisent plus d’eau que 2,3 millions de Palestiniens ». Pour rappel, les colons sont implantés dans des territoires palestiniens, en contradiction avec le droit international.
Depuis 1967, Israël a limité l’accès à l’eau des Palestiniens de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza. L’occupation israélienne a pour résultat que les Palestiniens n’ont pas le contrôle sur l’approvisionnement de leur propre eau.
D’après un rapport d’Amnesty, 200 000 Palestiniens de Cisjordanie n’ont pas accès à l’eau courante et doivent obtenir une permission pour pouvoir collecter de l’eau eux-mêmes.