Cinq ans déjà, fin décembre 2008, fin décembre 2013, comme si c’était hier, un événement terrible en Palestine, une vraie guerre à Gaza menée par la cinquième armée du monde contre une population civile dans une région sous blocus.
Difficile d’oublier, même après des années et des années, difficile de sortir de nos mémoires ces images bouleversantes, de vrais massacres contre les enfants de Gaza.
Ces jours-ci, les Palestiniens en général, les habitants de la bande de Gaza en particulier et avec eux, tous les solidaires internationaux, commémorent le cinquième anniversaire de l’agression israélienne de fin décembre 2008 contre la population civile, un carnage israélien qui a fait des centaines de morts et de milliers de blessés, sans oublier la destruction massive de toute une région déjà bombardée et attaquée.
C’était en décembre 2008, cinq ans déjà, cinq années se sont écoulées, mais il est difficile pour nous Palestiniens de Gaza d’oublier la guerre, les massacres et les crimes commis par cette armée d’occupation, contre nos femmes et nos enfants, contre nos maisons et nos écoles, contre nos usines et nos routes, contre notre volonté et notre résistance, contre notre avenir et notre existence.
Comment pourrait-on effacer les événements dramatiques de cette guerre israélienne contre la population civile gazaouite ? Lequel d’entre nous pourrait oublier les pertes humaines, la destruction massive de nos infrastructures civiles ? Y-a-il un seul Gazaoui qui n’ait été touché directement ou indirectement par les attaques sanglantes d’une armée d’occupation qui visait avant tout les civils ?
Cette année, la commémoration est particulière, car les attaques et les agressions israéliennes se poursuivent jour et nuit provoquant la mort de civils et des dégâts importants. Et cela se poursuivra tant que les crimes israéliens resteront impunis, et tant qu’Israël ne sera pas jugé pour les crimes contre l’humanité commis contre les enfants de Gaza.
En cinq ans, beaucoup d’événements se sont passés en Palestine et dans la région, mais pour la population civile de cette prison à ciel ouvert, rien n’a changé.
Cinq ans après la fin de ce carnage, la situation stagne, rien ne bouge et les gens, sur place, attendent et attendent, ils attendent une ouverture, ils attendent la levée de ce blocus inhumain, ils attendent une vraie réaction internationale afin de mettre fin à l’impunité d’Israël et fin à leur souffrance.
Ces événements, en dépit de leur importance, n’ont pas eu d’influence sur la vie difficile de 1,7 millions de Gazaouis qui continuent de vivre dans des conditions précaires, ils n’ont pas changé l’existence de ces jeunes qui vivent l’occupation, l’isolement, la pauvreté, le chômage et la souffrance.
L’aspect le plus grave de toute cette situation difficile
L’aspect le plus grave de toute cette situation difficile des habitants de la bande de Gaza et qui marque l’esprit de la majorité des habitants, c’est l’absence de perspectives pour ces gens qui ne voient aucun changement, qui constatent que les choses n’avancent pas, ne bougent pas, à tous les niveaux : réconciliation et fin de la division, amélioration de leur condition de vie, ouverture, fin de l’occupation, sentiment horrible qui va influencer l’avenir de cette génération, surtout celle des jeunes, qui commencent à perdre espoir en un avenir immédiat meilleur.
Cinq ans après
Gaza la blessée, Gaza la martyre, et Gaza la meurtrie existe, persiste, et résiste, elle continue de souffrir, elle est toujours sous blocus, elle subit les bombardements et les raids israéliens, Gaza est toujours et plus que jamais une prison à ciel ouvert.
Mais la vie continue, ses habitants s’adaptent et montrent une patience extraordinaire devant le silence complice d’une communauté internationale impuissante qui n’arrive pas à mettre fin à cette agression israélienne et n’ose pas dénoncer les différentes mesures israéliennes illégales, en particulier le blocus inhumain contre Gaza.
Les Gazaouis attendent toujours, ils n’ont pas d’autre choix que d’attendre, ils attendent avec un courage à toute épreuve, une sérénité exemplaire et une volonté remarquable. Mais surtout avec un message simple et clair : « Non, nous n’oublierons pas », et une seule question : « Jusqu’à quand l’impunité d’Israël ? »
En attendant, ils tiennent bon, persistent, patientent, résistent, mais surtout, ils continuent d’espérer en un lendemain meilleur, un lendemain de liberté, de paix, mais, avant tout et surtout, en un lendemain de justice.