Dimanche 29 mai
Nous n’avions, lors dans notre entrée à Erez, que le permis de séjour habituel à Gaza soit 7 jours. D’autre part il avait fallu fortement insister pour que cette mission, comme la précédente, puisse rentrer à Gaza. Nous sommes donc allés à la Sécurité, accompagnés de notre référent, le président de l’UAWC. La Sécurité qui s’était montrée cassante lors des démarches de nos amis pour que nous puissions rentrer, nous a accueilli avec le sourire, a posé un nombre vraiment minimum de questions, nous a donné la prolongation de notre séjour et a envisagé positivement la venue de nouvelles missions semblables à la nôtre.
Nous sommes reçus au PCHR (Centre Palestinien des Droits Humains) par Hamdi Shaqqura, vice-directeur.
« Israël semble souhaiter le maintien de la situation actuelle pour des générations, c’est-à-dire un blocus hermétique et l’échange « tranquillité contre tranquillité ». Ils ont besoin de cette tranquillité à Gaza, pour le reste, ils se fichent de savoir qui dirige Gaza. Ils pourraient même souhaiter que ce soit Daesh à partir du moment où ils se conforment à cette règle. Ce serait même mieux pour eux puisqu’ils souhaitent entretenir la peur du terrorisme.
C’était cela la guerre de 2014 : »si vous cassez la tranquillité, alors la réponse est la destruction totale, c’est le prix à payer ».
Les bénévoles constituent une grande partie de la capacité à résister. On en est arrivé en Cisjordanie à ce qu’il n’y ait plus d’espace pour une négociation. Qu’est-ce qui est sorti d’Oslo ?
Pourtant, au moment de la publication de la déclaration des principes d’Oslo, la population était descendue dans la rue pour crier sa joie et lançait des fleurs aux soldats israéliens. L’espoir était que ces accords mettent fin au conflit et ouvrent un nouveau chapitre.
20 ans plus tard, tout est détruit : les droits, l’autodétermination, le droit au retour, il n’en reste rien. Le « processus de paix » est mort. Après le rapport de l’ONU intitulé Gaza 2020, un nouveau rapport a été publié par une autre agence de l’ONU concluant de même à une situation désastreuse et affirmant que les principaux indicateurs actuels son tombés en dessous du niveau de 1967. Le nombre de colons a été multiplié par 5.
C’est cela le résultat d’Oslo.
J’étais pourtant tout à fait d’accord avec un article d’Oslo : l’intégration de la Cisjordanie et Gaza en une seule entité avec libre passage entre les deux. Car la liberté de mouvement, c’est la pierre angulaire de l’identité palestinienne et cela, Israël le sait. Avec l’intégration des 3 composantes (Cisjordanie, Gaza, Palestiniens d’Israël), une identité politique moderne émergeait en liaison avec la montée en puissance de l’OLP. Les Israéliens ont senti ce nouvel esprit et compris que son moteur essentiel était la liberté de mouvement. Immédiatement après Oslo, ils ont mis des barrières entre Gaza et la Cisjordanie pour aboutir à la situation actuelle.
En réalité Israël veut que l’État palestinien à venir soit réduit à Gaza. C’est cela leur stratégie mais pour les 20 ans à venir, ils ne le diront pas. Ils continuent à grignoter systématiquement la Cisjordanie. »
Hamdi réaffirme le soutien du PCHR au BDS, le refus de sa criminalisation et la défense d’Omar Barghouti.
Pour ce dimanche 29 mai, nous sommes les invités de Ziad Medoukh pour son émission hebdomadaire en français « Gaza la vie ». L’émission sera visible très rapidement sur Youtube.
Ziad a terminé l’émission par un remerciement appuyé à l’UJFP pour son rôle dans le mouvement de solidarité. Il a insisté sur le fait que les Palestiniens n’ont de problème de cohabitation avec personne : « regardez-moi, je suis assis entre deux Juifs, c’est parfait ! »
NDLR
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