Sur Tweeter, des milliers de messages antisémites ont déferlé, exhalant les pires stéréotypes et des appels au meurtre.
Richard Prasquier, président du CRIF, compare « l’islamisme radical » au nazisme.
Jean-François Copé évoque la détresse des petits Français qui se font voler leur pain au chocolat pendant le Ramadan.
Les « identitaires », groupe de l’extrême droite radicale, occupent le chantier de la mosquée de Poitiers pour protester contre « l’islamisation de la France ».
Les médias font un silence quasi total sur l’Estelle, voilier parti des pays scandinaves avec à son bord 30 passager-e-s dont 6 parlementaires pour briser le blocus de Gaza, arraisonné dans les eaux internationales par la marine israélienne.
Le gouvernement israélien annonce la construction de 900 nouveaux logements dans la colonie de Gilo.
L’Union Européenne envisage à nouveau de « rehausser » ses relations économiques avec Israël.
Tous ces événements ont-ils un lien ?
Sur fond de crise économique et d’éclatement du tissu social, on retrouve la vieille tentation d’inciter à la haine raciale, de diviser les individu-e-s selon leurs origines ou leur identité supposée, de pousser au « choc des civilisations » et aux affrontements communautaires.
L’Europe a fabriqué des siècles d’antijudaïsme chrétien puis d’antisémitisme « racial ». Aujourd’hui le CRIF affirme sans relâche que critiquer Israël, c’est être antisémite. Il se comporte en pompier pyromane. Sa démarche a un côté suicidaire pour les Juifs qu’il prétend défendre. Il contribue à transformer chez certains « l’antiisraélisme » en antisémitisme. Que la haine du Juif vienne du dominant ou du dominé, elle est comme toutes les haines racistes une barbarie qui doit être partout combattue. Fort heureusement, les tweets antisémites ont dû être retirés.
Richard Prasquier ne combat pas cette haine, il l’entretient. D’abord sa comparaison entre nazisme et islamisme radical est une scandaleuse banalisation du nazisme. Ensuite, s’il faut analyser ce qui a produit le nazisme, il faut parler du racisme, du mépris de la vie, de la déshumanisation des « êtres inférieurs », de l’essentialisation de « l’autre », des discriminations, du nationalisme qui exclut … Pourquoi M. Prasquier ne compare-t-il pas le « judaïsme radical » des colons du centre d’Hébron au nazisme ? Pourquoi participe-t-il de façon aussi nette au « choc des civilisations », à la « guerre du bien contre le mal », à la désignation du « musulman » comme étant l’ennemi et le danger ?
L’acte — qui risque de se répéter — commis à Poitiers par des fascistes se prenant pour Charles Martel reprend la même logique. Pendant des années, l’antisémitisme a été le dénominateur commun de toutes les idéologies fascistes, racistes et d’exclusion. Désormais, l’islamophobie joue ce rôle.
De façon évidente, ces dérives dangereuses et ces incitations à l’affrontement ethnique trouvent une de leurs origines dans la politique israélienne.
Le soutien qu’un gouvernement israélien de type OAS continue de recevoir de la part de l’Occident, l’impunité incroyable dont il jouit, la fuite en avant coloniale qui lui est octroyée, tout ceci porte en germe l’extension de la haine et du racisme.
Pour l’Ujfp, le refus de tous les racismes et de tous les colonialismes est un engagement majeur.
Face au racisme, au colonialisme et à la barbarie,
en France comme au Proche-Orient,
il n’y a qu’une seule alternative : l’égalité des droits.
Bureau National de l’Ujfp le 22 octobre 2012