Si le gouvernement veut en finir avec les images qui montrent la réalité de sa politique, nous, nous voulons en finir avec ce que ces images montrent. « Quand la société est devenue invivable et que les fascistes ont pris le pouvoir je n’ai rien pu faire. Il n’y avait plus personne pour résister. Jamais ça ! »
Lundi : les images de l’expulsion des migrantEs place de la République.
Jeudi : les images du tabassage d’un homme noir samedi dernier à Paris.
Nous sommes choquéEs bien sûr. Le mot est faible.
Par les images. Parce que cette fois-ci ça a été filmé.
Et ce ne sont pas les images qui sont choquantes mais ce qui s’est passé.
Mais ce n’est pas la première fois. Ça ne date pas de samedi, de lundi. Nous le savons toutes et tous non ?
Tous les cas de violences racistes de la police contre des Noirs et des Arabes et les mêmes images des expulsions violentes de migrantEs expulséEs par la police sur la même place de la République durant l’hiver 2015/2016 ?
Et les images d’un enfant noyé sur les côtes italiennes l’été 2015 ?
La réponse est : toujours la même logique des pouvoirs en place.
Plus de pouvoir à la police, plus de chasse aux migrantEs, plus de stigmatisation des MusulmanEs, plus de racisme. Moins de liberté, moins d’égalité.
Et c’est toute la société qui tourne mal, qui tourne sale.
Alors n’est-il pas temps, après le choc, après l’indignation de passer à l’offensive pour faire tourner la roue dans l’autre sens, celui de l’égalité, de la liberté, de la solidarité ?
La Marche des Solidarités et les collectifs de sans-papiers seront présents aux manifestations contre la loi de sécurité globale ce samedi 29 novembre puis aux côtés du DAL pour la réquisition des logements vides ce dimanche, aux côtés des salariéEs du travail social le 3 décembre, aux côtés des précaires et des chômeurs/chômeuses le 5 décembre, aux manifestations contre la loi séparatisme le 12 décembre.
La Marche des Solidarités et les collectifs de sans-papiers vous appellent toutes et tous à être dans toutes les villes et dans tous les villages du pays dans les manifestations et rassemblements qu’elle appelle le 18 décembre : « Liberté, Egalité, Papiers ! ». (Appel et signataires : 18décembre)
Parce que si le gouvernement veut en finir avec les images qui montrent la réalité de sa politique, nous, nous voulons en finir avec ce que ces images montrent.
Ci-dessous le texte de l’appel que la Marche des Solidarités avait fait pour le 21 mars dernier à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme, hélas plus que jamais d’actualité :
« Quand des milliers de migrantEs sont mortEs chaque année, noyéEs, électrocutéEs, asphyxiéEs sur les routes de la migration à cause du système des frontières et des politiques anti-migratoires je n’ai rien dit. Je n’étais pas migrantE.
Quand les sans-papiers ont été enferméEs dans des centres de rétention je n’ai rien dit. Je n’étais pas sans-papier.
Quand des campements de Rroms ont été expulsés ou attaqués je n’ai rien dit. Je n’étais pas Rrom.
Quand les foyers de travailleurs immigrés ont été détruits, leurs salles collectives fermées, je n’ai rien dit. Je n’étais pas travailleur immigré.
Quand des jeunes des quartiers populaires ont été tués par la police je n’ai rien dit. Je n’étais pas noir ou arabe.
Quand un père de famille chinois a été tué chez lui par la police je n’ai rien dit. Je n’étais pas asiatique.
Quand des jeunes musulmanes ont été exclues de l’école, agressées dans les rues à cause de leur foulard je n’ai rien dit. Je n’étais pas musulmanE.
Quand des mosquées et des synagogues ont été attaquées je n’ai rien dit. Je n’étais ni musulmanE ni juif/juive.
Quand ils s’en sont pris aux Gilets Jaunes et aux grévistes je ne les ai pas soutenuEs. Quand la police a mutilé des manifestantEs, je n’ai rien dit. Je n’étais pas en grève.
Quand la société est devenue invivable et que les fascistes ont pris le pouvoir je n’ai rien pu faire. Il n’y avait plus personne pour résister. »
JAMAIS ÇA !
28 NOV. 2020 | PAR MARCHE DES SOLIDARITÉS | BLOG : LE BLOG DE MARCHE DES SOLIDARITÉS