Que l’université Dauphine, le temple de l’enseignement de l’économie libérale recule devant la présence au colloque Historical Materialism des Soulèvements de la Terre (SdT), de l’Action Antifasciste Paris Banlieue (AFA) et d’Houria Bouteldja n’est pas totalement surprenant. Mais que la CGT accueille les SdT et l’AFA, tout en refusant la présence d’Houria est proprement révoltant.
Pour des raisons non expliquées, il est venu une interdiction par un représentant de l’UD CGT Paris de la participation d’Houria Bouteldja.
Nous dénonçons cette manœuvre qui n’empêchera pas le QG décolonial de s’exprimer, même si les autres membres du groupe prévus dans des ateliers du colloque se sont retirés par solidarité avec leur camarade.
On sait que la droite, le centre et même une partie de la gauche sont exaspérés par les analyses politiques avancées par Houria Bouteldja, sur des perceptions totalement biaisées de ce qu’elle dit et écrit. Comment comprendre pourquoi l’Union Départementale de Paris de la CGT rejoint les frilosités bien pensantes de tout ce milieu ?
Qu’y a-t-il derrière cette censure ? Une adhésion aux vieilles accusations infondées d’antisémitisme qui datent de la parution du premier livre d’Houria et qui ont été clairement démolies depuis ? Plus profondément, si l’on passe sur les tares d’une lecture engluée dans un premier degré, la CGT Paris resterait-elle réticente (euphémisme) à intégrer l’antiracisme dans la lutte des classes ? S’agit-il d’une décision consensuelle ?
Quoi qu’il en soit, l’UJFP s’élève contre cette mesure raciste et apporte son soutien à Houria Bouteldja et au QG Décolonial dont certains des apports théoriques sont importants dans l’époque fascisante que nous vivons.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 13 juillet 2025
P.S. : Pour information, voici le lien vers le débat UJFP-Tsedek à la fête de l’huma 2024, « Combattre l’antisémitisme et ses instrumentalisations », auquel Houria Bouteldja participait. Le programme du colloque Historical Materialism et le communiqué des organisateurs suite à la censure de l’université Dauphine.