B’Tselem et Physicians for Human Rights Israel : Israël commet un génocide dans la bande de Gaza

Genocide a Gaza B’Tselem et Physicians for Human Rights Israel : Israël commet un génocide dans la bande de Gaza

Dans un nouveau rapport, l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, membre de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), décrit la mise en place d’un « régime génocidaire en Israël, œuvrant à la destruction de la société palestinienne à Gaza ».

L’ONG Physicians for Human Rights-Israel (PHRI) publie une analyse médico-légale documentant la destruction délibérée et systématique du système de santé gazaoui.

Les deux organisations israéliennes appellent la population israélienne et la communauté internationale à agir immédiatement pour mettre un terme au génocide, en mobilisant tous les instruments juridiques du droit international.

B’Tselem – The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories, est une organisation non gouvernementale israélienne, fondée en 1989 et basée à Jérusalem. Elle a pour mission de documenter les violations des droits humains dans les territoires palestiniens occupés par Israël, de contrer les tentatives de négation de ces violations, et de promouvoir une culture des droits humains au sein de la société israélienne.

Jérusalem, Paris, 28 juillet 2025. Dans son nouveau rapport publié le 28 juillet 2025, B’Tselem déclare :
« L’examen de la politique israélienne dans la bande de Gaza et de ses conséquences terrifiantes, ainsi que les déclarations de haut·es responsables politiques et militaires israélien·nes concernant les objectifs de l’offensive, nous amènent à la conclusion sans équivoque qu’Israël mène une action coordonnée visant intentionnellement à détruire la société palestinienne à Gaza. »

Le rapport s’appuie sur des données chiffrées, des témoignages et des éléments de documentation qui dressent un tableau accablant d’une politique israélienne délibérée de destruction de la société palestinienne dans la bande de Gaza. Il met en lumière une incitation généralisée au génocide, portée tant par des responsables politiques et militaires que par une partie du discours public israélien. B’Tselem alerte sur le fait que les schémas de destruction et d’anéantissement actuellement à l’œuvre à Gaza sont déjà en train d’être reproduits en Cisjordanie, à une échelle moindre, et que le risque de propagation du génocide au-delà de Gaza est réel.

« Rien ne vous prépare à découvrir que vous faites partie d’une société qui commet un génocide. C’est un moment d’une douleur profonde », déclare Yuli Novak, directrice exécutive de B’Tselem. « Mais en tant que personnes israéliennes et palestiniennes qui vivent ici et sont témoins de la réalité chaque jour, nous avons le devoir de dire la vérité avec clarté : Israël commet un génocide contre les Palestinien·nes. »

« Ce génocide a un contexte », poursuit Novak. « Après des décennies de séparation et de déshumanisation des Palestinien·nes, les horreurs de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 ont engendré une peur existentielle profonde au sein de la société israélienne. Le gouvernement extrémiste, messianique et d’extrême droite instrumentalise cette peur pour mettre en œuvre un agenda de destruction et d’expulsion. La vie de tou·tes les Palestinien·nes, du Jourdain à la Méditerranée, est considérée comme sans valeur. On peut les affamer, les tuer, les déplacer – et la situation ne cesse d’empirer. Le monde doit mettre un terme aux crimes actuellement commis par Israël. »

Le rapport de PHRI propose une analyse médico-légale approfondie de l’assaut militaire israélien en cours à Gaza. Il conclut que cette offensive répond aux critères du génocide, tels que définis dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, à laquelle Israël est partie.

L’organisation appelle également les communautés médicales et humanitaires du monde entier à agir de toute urgence face à cette catastrophe humanitaire, qui exige une intervention immédiate et une solidarité mondiale.

« Les preuves démontrent un démantèlement délibéré et systématique du système de santé à Gaza, ainsi que d’autres infrastructures vitales indispensables à la survie de la population », indique le rapport de PHRI.
« Cela inclut des attaques directes contre les hôpitaux, l’entrave à l’acheminement de l’aide médicale et aux évacuations, ainsi que l’assassinat et l’arrestation de membres du personnel soignant. Il ne s’agit pas de dommages collatéraux liés à la guerre – c’est une politique délibérée visant à nuire à la population palestinienne en tant que groupe. »

« Israël détruit en toute connaissance de cause le système de santé de Gaza », affirme le Dr Guy Shalev, directeur exécutif de Physicians for Human Rights-Israel. « En tant que personnes attachées à la valeur sacrée de la vie, nous avons l’obligation de dire la vérité : c’est un génocide, et nous devons le combattre. Depuis 22 mois, les hôpitaux sont attaqués les uns après les autres, les patient·es se voient refuser des traitements vitaux, l’aide humanitaire est bloquée. Il s’agit d’un schéma clair et constant de destruction. En tant que professionnel·les de santé, et par solidarité avec nos collègues à Gaza qui risquent leur vie pour en sauver d’autres dans des conditions impossibles, nous avons le devoir de faire face à cette vérité et d’agir pour les protéger.  »

Les deux organisations condamnent avec force l’attitude de la communauté internationale, qui, par son soutien actif ou son inaction, se rend complice des attaques israéliennes contre Gaza. Elles appellent les dirigeant·es du monde entier à user de tous les moyens juridiques prévus par le droit international pour mettre un terme au génocide commis par Israël contre le peuple palestinien.

La FIDH soutient l’ensemble de ses organisations membres en Israël, en Palestine et dans le monde entier.
La FIDH exprime sa pleine solidarité avec B’Tselem, ses chercheur·euses et son personnel, qui demeurent fermement attaché·es à leurs valeurs et à leur travail, dans un contexte de plus en plus tendu et un espace civique en constante régression.
Co-signataires Physicians for Human Rights-Israel (PHRI)
Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
B’Tselem, The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories

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