« Si les droits humains, la morale ont un sens, Gaza est l’endroit où ces valeurs doivent subsister ou mourir. Car si le monde peut nous regarder disparaître sans rien faire, rien de ce qu’il prétend défendre n’est réel. » Nour Elassy, citée par Annie Ernaux
« C’est lorsque le monde dort que naissent les monstres. Et des monstres, nous en avons déjà beaucoup parmi nous. Le premier d’entre eux : notre indifférence. » Francesca Albanese, in « Quand le monde dort / Récits, voix et blessures de la Palestine », Ed. Mémoire d’Encrier, octobre 2025, Montréal (Québec).
« L’univers, sous la personne de M. Durand, est la puissance qui cherche à devenir étale jusqu’au moment de s’effondrer et de l’abandonner. » Pierre Jean Jouve, « Sueur de sang », mars 1933.
Avec le plan Trump, « pas même un cessez-le feu », se confirme un génocide au long cours. La Shoah n’était déjà pas un crime collectif passager. Mais pour ce qui est de la temporalité du crime sans nom1, le projet israélien d’accomplissement du sionisme réel est imbattable2. Planifié en allemand il y a 130 ans, aussitôt activé, financé dès 1901, scellé en 1917 par la Déclaration Balfour, militairement institué dès 1920, acté par la violence terroriste dès 1923, épaulé par le commerce nazi en 1933, renforcé par les massacres de 1939 puis la Nakba de 1948 qui suivit le partage inégal de la Palestine par l’ONU et enfin par les guerres et bombardements ultérieurs mieux connus du public ainsi que l’apartheid, il est sur le point de s’achever bibliquement par le génocide de Gaza et l’annexion programmée de la Cisjordanie… grâce à un autre plan, le Trump, qui nous promet la paix sans même un cessez-le-feu comme le constate l’historienne Stéphanie Latte Abdallah3 ; au « mieux » « une guerre de basse intensité […] Mais […] avec bien plus de morts » selon Laure Stephan. Il a le grand avantage pour tout l’Occident d’avoir instauré une routine du génocide. Il s’impose aux Palestiniens4comme précédemment aux Libanais5 mais nullement à Israël qui se charge de poursuivre la guerre au Liban, et le génocide à Gaza. Car « la guerre n’est pas terminée »6 dit lui-même le génocidaire en chef qui survola deux fois la France officielle qu’il a rendue muette et complice « à l’insu de son plein-gré » . Rien de tel que la routine pour entrer dans les habitudes de celles et ceux qui ne veulent rien savoir ou qui ont mieux à faire que tirer les leçons de la Shoah et du colonialisme ainsi perpétué en Nakba I et Nakba II. Nous verrons dans cette édition comment la participation de la France au perfectionnement économique du génocide permis par le plan Trump consiste à y jouer correctement sa partition dans la périphérie où elle est confinée par les acteurs principaux, à savoir : principalement réprimer sur son sol la solidarité internationale avec les victimes maintenant que l’illusion de la paix est censée désamorcer les marques de réprobation de la population française à l’égard d’Israël. Laquelle semble s’en accommoder. Pourtant, à ne pas se démarquer de l’idéologie mortifère israélienne comme le font les peuples espagnol, irlandais et italien7, la société française pourrait y succomber sans même s’en rendre compte. C’est l’honneur du mouvement de boycott que de s’y opposer, n’en déplaise à la spécialiste franco-israélienne des « émotions blanches » Eva Illouz qui crie à l’antisémitisme contre sa personnalité franco-israélienne exclue par ses pairs d’un colloque aux Pays-Bas. S’est-elle insurgée contre l’interdiction politique en France de tout un colloque scientifique historique sur la Palestine au Collège de France par le pouvoir autoritaire ?
Autrement dit
La reconnaissance de la Palestine par la France est une fable
Ce qu’en septembre on « reconnaît », on l’interdit en novembre. Observateur des mœurs du pouvoir monarchique, La Fontaine aurait pu le dire comme ça. Les autorités françaises font très logiquement partie du peloton de tête occidental de la répression de la solidarité avec la population palestinienne opprimée, où l’on trouve les États les plus impliqués dans le génocide : USA, Allemagne, Angleterre. Partant du faux postulat que le plan Trump serait une « paix », c’est tout l’appareil d’État français (pouvoir exécutif8, Sénat, police9, parquets du pouvoir judiciaire, justice administrative…) qui se positionne contre la société, franchissant les divers paliers de la collaboration avec Israël dans la répression des victimes et de leurs soutiens. Tout ce qui se rapporte à l’exercice politique du pouvoir central est compromis dans l’oppression israélienne et ses relais en France. Jusqu’à réaffirmer de façon éhontément provocatrice à l’égard de la justice internationale sa collaboration militaire avec Israël. L’Humanité, le 13 novembre 2025 : Milipol : Emmanuel Macron change d’avis et invite les entreprises israéliennes, malgré le génocide à Gaza. Et plus précisément : Le guide des entreprises françaises d’armement complices d’Israël.
Le gouvernement français mène sa propre lutte contre les Palestiniens en France et pose des actes de police politique contre leurs soutiens supposés
1/ Une hostilité affichée aux Palestiniens. On se souvient que Macron n’avait pas réussi à mettre sur pied une coalition « antiterroriste » contre Gaza en octobre 2023, Israël ayant préféré mener cette charge à huis clos en perpétrant un génocide au motif énoncé par le président français. Mais notre pays mène lui-même sur son territoire une persécution policière anti-palestinienne qui repose sur « la stigmatisation injustifiée d’individus qualifiés de terroristes ». C’est en ces termes que s’en inquiètent quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU qui relèvent « l’absence d’une menace légitime pour la sécurité publique » de la part de l’association Urgence Palestine que le gouvernement veut dissoudre abusivement. Politis, le 28 novembre 2025 : Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche.
2/ Une enquête de police politique au sein des Universités.
Libération, le 28 novembre 2025 : Sondage sur l’antisémitisme à l’université : un questionnaire mal conçu qui fragilise la cause & Libération, le 02 décembre 2025 : Polémique Le sondage très critiqué sur l’antisémitisme à l’université est finalement retiré.
Le cessez-le-feu et l’acheminement de l’aide sont une fable
Au moins 327 Palestiniens tués (dont 136 enfants) et combien de blessés à Gaza depuis l’entrée en vigueur de ce qu’on appelle « trêve ». Et toujours une majorité de femmes et d’enfants parmi les victimes. « La vie elle-même n’a désormais plus de sens ». France 24, AFP, le 22 novembre 2025 : Bande de Gaza : La Défense civile annonce 21 morts dans des frappes israéliennes
La Cisjordanie, « ligne rouge » pour la France et l’Europe ? Une fable.
Plus de mille Palestiniens tués depuis deux ans. Israël y fait ce qu’il veut, y commet crimes de guerre et exécutions sommaires comme bon lui semble. D’ailleurs, elle est où cette ligne rouge ?
RFI, 26 novembre 2025 : L’armée israélienne lance une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie.
Le soutien des Juifs américains à Israël est devenu une fable
« Une enquête récente indique que 61 % des juifs américains estiment qu’Israël commet des crimes de guerre et 40 % pensent qu’un génocide est perpétré contre les Palestiniens. » Mais aussi « 82 % des électeurs démocrates sont favorables à des restrictions commerciales sur les armes et les logiciels de cybersécurité fabriqués en Israël. Par ailleurs, 62 % se prononcent pour l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les responsables et les soldats israéliens. » Là-bas si j’y suis, le 07 novembre 2025 : BHL et Trump: même combat ! Confirmé par Le Monde Diplomatique, décembre 2025 : Même les Américains se lassent d’Israël. Le pays en est réduit à verser des millions de dollars pour les évangéliques sionistes antisémites et une propagande robotisée aux États-Unis. Haaretz, le 09 novembre 2025 : Losing the Republican base, Israel pours millions to target evangelicals and churchgoers.
Et Macron affabule
Que le président Macron ait finalement permis à Israël – huit jours avant l’échéance d’un an accordé par la Cour Internationale de Justice pour que cet État se conforme à la loi – d’échapper à un vote contraignant de l’Assemblée Générale des Nations Unies, c’était le sens du plan franco-saoudien de reconnaissance symbolique de la Palestine, inefficient pour son peuple dont les droits inaliénables n’y sont pas reconnus, nous dit l’ancien directeur du bureau de New York du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Craig Mokhiber, qui dénonce également un « génocide par excellence ». Il ne lui a pas échappé non plus qu’en France le président Macron entendait « punir la dissidence envers son régime pro-israélien ». À lire sur le site de Foreign Policy in Focus, le 30 octobre 2025 : Terms of Surrender: The Conspiracy to Obstruct Justice in Palestine.
Une pierre de Gaza dans le jardin européen
L’Europe aussi bien que la France se retrouvent prises au piège de leur rhétorique du deux poids deux mesures. Elles ne peuvent décemment – c’est-à-dire aux yeux du reste du monde et hors le droit international qu’elles transgressent – refuser pour l’Ukraine ce qu’elles ont accepté pour Gaza. Sous la puissance de Trump, elles ne peuvent s’indigner contre lui, à peine contre Poutine. Le président américain aurait beau jeu de rétorquer : je fais pour l’Ukraine la paix que j’ai faite pour Gaza. Il n’y a bien que Jean Quatremer et ses amis pour n’avoir rien vu de tel dans l’Histoire, peut-être parce qu’elle est trop récente et que Gaza ne compte pas pour eux. Libération, le 21 novembre 2025 : Plan de paix américain pour l’Ukraine : « Il n’y a jamais eu quelque chose d’équivalent dans l’histoire ».
Un contexte à méditer
Ce que fait Israël sous l’égide de Netanyahou est de plus en plus angoissant pour l’esprit humain qui s’abolit aussi en France dans la préfiguration du fascisme comme s’en inquiète l’historien Johann Chapoutot à l’occasion d’un entretien sur son livre « Les irresponsables » à la Librairie Mollat (Bordeaux). Sommes-nous en 1932 ? La question s’est posée pour lui. Après réexamen d’archives tels les protocoles du Reichtag, les minutes du conseil des ministres, la presse, les journaux intimes de l’époque, il conclut : « ce qui était dit des arguments, des raisonnements, des thèmes, des obsessions, des peurs, était sidérant d’élucidation pour nous aujourd’hui ». Ce ne sont pas les sondages qui lui donneront tort. Courrier International, le 26 novembre 2025 : Vu de Belgique. Bardella à l’Élysée : un électrochoc, enfin ?
Misère et Grand’peur de la Philharmonie
La Philarmonie de Paris avait une autre solution que de faire entendre là encore à l’insu de son plein gré un symbole du génocide de Gaza, à savoir l’hymne israélien dans une salle du service public en partie remplie par des négationnistes. Si ce n’est pas un soutien à l’élan génocidaire israélien, qu’est-ce que c’est ? Il lui aurait suffi d’agir comme d’autres en Europe qui ont annulé des concerts du même type. Elle a fait tout le contraire en programmant une nouvelle fois le chef israélien Lahav Shani. La Croix, le 29 novembre 2025 : La Philharmonie de Paris à nouveau sous tension avec le retour du chef israélien Lahav Shani.
Les musiciens ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas.
Le pianiste Adam Laloum, éduqué comme « sioniste de gauche », prend le parti de la justice. Orient XXI, le 31 octobre 2025 : Décoloniser la musique classique, un devoir de justice.
Paris promeut Israël génocidaire et la négation du Droit. « Sous l’égide d’Anne Hidalgo, un sommet des maires européens a réuni à l’Hôtel de Ville des élus locaux et des responsables gouvernementaux, aux côtés d’organisations pro-israéliennes. Un énième exemple d’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme, où les mêmes cibles sont visées et où la diabolisation du boycott revient en force, alors même que la Cour de cassation vient d’en reconnaître la légalité. » Orient XXI, le 24 novembre 2025 : À Paris, une mise en scène rabâchée de la lutte contre l’antisémitisme.
Et Hidalgo combine tous les culots. En plein story-washing promotionnel elle ose se définir comme une « migrante » ! Il faudrait qu’elle nous décrive ses conditions d’accueil pour que nous pleurions avec elle.
Ce n’est pas du cannibalisme mais…
Françaises, Français, il faudra sacrifier vos enfants, a dit aux maires (et mères?) de France le chef d’État major des armées. RFI, le 20 novembre 2025 : La France doit «accepter de perdre ses enfants»: les propos du chef d’état-major des armées font polémique.
Médias : leur zone de pondération10 opacifie le génocide
Les médias de l’industrie de l’information font comme si tout était rentré dans l’ordre le 10 octobre dernier ; dans l’ordre définitif d’une guerre génocidaire qui les dispense désormais d’avoir des cas de conscience. Laissant de côté la presse de droite en phase avec l’extrême-droite et le suprémacisme, voyons ce que les prétendus médias objectifs racontent, à commencer par Le Monde et France Culture.
Le journal Le Monde victime d’un blocage émotionnel identitaire ?
Il défend des « valeurs » sans principes qui font une doxa où la pensée n’est plus11.
1/ Contrairement à la guerre russe dans laquelle il prend parti pour l’Ukraine, s’agissant de Gaza et de la Cisjordanie le journal Le Monde procède à une banalisation peu honorable des crimes israéliens, laquelle fait de lui un contrefort médiatique du génocide. Pour une même affaire avec une même source (l’AFP) Le Monde en ses bureaux introduit dès le titre un doute sur la reddition de deux victimes d’exécution sommaire là où L’Orient-Le-Jour (trop proche du terrain ?) titre sur la « déshumanisation » et le « tollé » provoqué par le crime de guerre du 27 novembre en Cisjordanie. Autre ambiguïté tendancieuse de son titre, Le Monde met d’abord l’accent sur le fait que les soldats étaient filmés comme si c’était la circonstance la plus sérieuse de cette affaire. À croire que s’ils ne l’avaient pas été, l’affaire eût été plus simple selon ce journal qui trois jours après entretient toujours le flou interprétatif. Aucune ambiguïté en revanche dans les propos de Sylvie Kauffmann (du Monde) qui dit son « coup de coeur » pour le dernier livre d’Isabelle Lasserre sa collègue du Figaro plaidant avec enthousiasme pour la militarisation (France Culture, le 30 novembre 2025), et qui « porte la voix des marchands de canon » contre la Russie, nous dit Le Monde Diplomatique : Psychose.
2/ Autre cas de désinformation, dans son fil info du 09 novembre 2025 à 17h22, Le Monde s’est suffisamment éloigné de la réalité et de la sémantique pour qualifier de « détracteurs » les personnes qui dénoncent la démolition des maisons palestiniennes « relevant du châtiment collectif et affectant des familles qui se retrouvent à la rue ». « Détracteurs » ! Comme si la qualification de ces crimes relevaient d’une libre et légitime appréciation alors qu’ils sont formellement interdits par la Convention de Genève et le Droit international humanitaire ! « Détracteurs » ! Et pourquoi pas « trouble-fête » ou « rabat-joie » ?
3/ Le Monde agit aussi comme un organe de censure en refusant à la population palestinienne le droit de résister à l’oppression et à un chercheur palestinien d’exprimer son point de vue. Mieux, il revendique cette « manière d’aborder les choses » peu conforme au Droit international. Il ne lui viendrait pas à l’idée de refuser pareils droits aux Ukrainiens… Orient XXI, le 13 novembre 2025 : La tribune sur le lendemain de Gaza que « Le Monde » a refusée.
4/ Une doxa tragiquement contraire à la réalité. En agissant comme il le fait Le Monde pratique malheureusement la rétention d’information sur Gaza dans un contexte demeuré inchangé d’interdiction du territoire à tout journaliste étranger. C’est là jouer avec le feu. « Celui qui cible les journalistes le fait volontairement pour cacher la vérité au monde. […] L’inaction de la communauté internationale sur le ciblage des journalistes et des civils est un avertissement. […] Cela va se reproduire dans n’importe quelle zone de conflit. » dit l’un des journalistes palestiniens protagoniste du film « Dans Gaza » de Hélène Lam Trong diffusé le 02 décembre 2025 sur Arte.
Erner et les mouches de l’Histoire : « Vous savez, je suis journaliste! »
Guillaume Erner qui dit être journaliste recevait sur France Culture Josep Borrel, ancien représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères, dans son émission du 14 novembre. Mesure pour mesure, il considérait l’interdiction du colloque du Collège de France comme une simple « polémique » là où Borrel dénonçait un « scandale ». Puis la pensée d’Erner sur la réalité courait d’effondrement en effondrement. Sans être apparemment troublé de ce qui lui passe au-dessus de la tête.
Borrel : « Au fur et à mesure que la réponse israélienne devenait un massacre – il y a presque 70 000 morts, je ne sais pas si vous savez ce que c’est que 70 000 morts dans un territoire très petit…
Erner : Bien sûr je… je sais, vous savez…
Borrel : Non non vous savez pas ce que c’est 70 000 morts, personne sait qu’est-ce que c’est 70 000 morts dont deux tiers sont des femmes et des enfants […] On est capable de mesurer ce que c’est 60 morts, 700, 7 000 ; 70 000 morts ! ça échappe à l’imagination. »
Erner : Parce qu’on pourrait parler du Soudan […] on pourrait parler aussi d’autres cas où …
Borrel : … On peut passer en revue tous les malheurs du monde […] Un malheur n’en justifie pas un autre, une horreur n’en justifie pas une autre […] Vous ne pouvez pas regarder à la fois tous les malheurs du monde et dire Ah ! comme je fais rien pour les Ouïghours, et je fais rien pour toi, eh bien je ferai rien non plus pour personne. Non. Ça c’est un peu se cacher la tête sous le sable.
[…]
Erner : … Les Allemands aussi ont leur histoire en tête, les Français en ont une autre et les Palestiniens en ont également une autre.
Borrel : Oui évidemment tout le monde a son histoire en tête, je dis que cette histoire-là ne justifie pas les actions du présent. C’est pas parce que vous avez tué six millions de Juifs que vous devez permettre aux Israéliens d’aujourd’hui…
Erner : Évidemment.
Borrel : Bon « évidemment » c’est de ça qu’on parle, non ?!
[…]
Borrel : Avec un an et demi de retard et avec 40 000 morts de plus, finalement la présidente de la Commission [Européenne] a proposé […] qu’elle allait restreindre les rapports commerciaux avec Israël – ne vous affolez pas ! – pour une valeur de 200 millions d’euros par an. Pas terrible, pas terrible. Un tout petit peu. Je vous dis tout simplement que trois mois plus tard rien ne se fait. Bon alors, jugez vous-même.
Erner : […] Vous dites que cette somme était insuffisante à vos yeux…
Borrel : Ah ! Monsieur, « à vos yeux » ?
Erner : Vous savez je suis journaliste.
Borrel : Vous êtes journaliste, vous avez la capacité de juger. Est-ce que vous croyez que le commerce entre l’Union Européenne et Israël vaut 200 millions d’euros ?
La semaine suivante, Erner ni neutre ni objectif mais dilettante en remet une couche avec la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese : Politis, le 24 novembre 2025 : Erner face à Albanese : retour sur une interview « radicale ».
France Culture à la censure. Orient XXI, le 07 novembre 2025 : Quand l’Angleterre inventait le sionisme.
Les radios sionistes communautaristes, avant-garde idéologique du soutien au génocide
Sur 94.8, de Radio J à Radio Shalom on peut écouter tout ce que les génocidaires veulent entendre, de la négation ici et maintenant de la Cisjordanie qualifiée tous les jours de Judée-Samarie au droit historique d’extension d’Israël jusqu’à l’Algérie (Radio J, le 11 novembre 2025) en passant par le rejet de l’état de droit en Israël et pour le soutien au premier de ses criminels de guerre inculpé par la CPI lors d’émissions ouvertes sans filtre et sans contradiction à la parole des auditeurs – Radio Shalom, le 02 décembre 2025. Vous avez dit « séparatisme » ?
Culture à coeur battant
Quand Chantal chantait le terrorisme
– Le terrorisme, mon enfant, c’est quand les lapins cachés dans les fourrés se mettent à tuer les chasseurs. Écoute :
Ce matin un lapin
A tué un chasseur
C’était un lapin qui
C’était un lapin qui
Ce matin un lapin
A tué un chasseur
C’était un lapin qui
Avait un fusil12
– Les lapins palestiniens aussi ?
– Non mon chéri, les lapins palestiniens vivent en cage, ils n’ont pas comme toi où se cacher. Si tu veux en savoir plus, écoute Radio lapin ! avec Antoine Chao, Sacha Ribeiro et Alice Vannier au théâtre et à la radio.
L’antisionisme, c’est quoi Gérard ?!
L’antisionisme est un précepte de Moïse. Tu me suis ? Une très haute recommandation qui n’a tué personne, contrairement au sionisme réel, mais les bourreaux veulent croire que c’est trop d’obligations pour eux. Tu vois un peu ? Comme leurs agissements systématiques contre les populations qu’ils agressent et le droit international font l’objet de graves critiques et accusations, ils ont besoin d’en faire un crime de lèse-majesté sioniste pour les juguler. Un crime qui n’existe pas en droit français. Mais ce n’est pas la première fois qu’une tribu juive s’en prend à une autre tribu juive. Et celle-là cherche à contrer tout particulièrement Moïse et la Torah par un projet de loi scélérate. Car« n’a-t-il pas osé écrire dans son Lévitique [19:33] que « si un étranger vient séjourner avec vous, ne le molestez point, il sera pour vous comme un de vos compatriotes … et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte »? (…) Voilà un texte hautement antisioniste, donc antisémite si l’on en croit l’actuelle doxa, qu’il faudrait de toute urgence mettre à l’index. Notre Torah serait donc, logiquement, antisémite pour des judéo-fascistes conséquents. » « Éloge de la trahison / Lettres enflammées sur le devenir d’Israël » Gérard Haddad, Ed. Le Passeur, Paris, 2025
« Une voix qui pouvait faire pleurer la pierre »
Ce propos d’un journaliste palestinien à propos d’un enfant découvrant le cadavre de sa sœur Musc, dans le film « Dans Gaza », nous l’appliquons sans réserve au film de Kaouter Ben Hania « La voix de Hind Rajab » actuellement sur les écrans. Si cette révélation de la Mostra de Venise pouvait réveiller une société française inconsciente de ce qu’elle tolère de l’intolérable génocide 2.0 et lui restituer le ressort archaïque de la défense de son humanité, elle contribuerait à lui redonner une « boussole éthique »13. France Culture, le 29 novembre 2025 : Des images du néant, avec Kaouther Ben Hania et Guillaume Ribot.
<hr><p style="font-weight:bold;">Note-s</p>- Pas un génocide ? Alors le crime collectif universel auquel nous assistons n’a pas de nom. Ce faisant, il a le même statut que l’extermination des Juifs pendant la 2e Guerre mondiale au moment où Churchill en parlait, en 1941 et en 1943 selon les sources. Le génocide au Rwanda n’a pas déclassé la Shoah. Que craignent les négationnistes ? Si la rabbin Horvilleur redoute comme d’autres « l’avalanche » du mot « génocide » elle devrait redouter plus encore que Gaza soit placé hors catégorie. Il s’agirait alors du crime majeur du XXIe siècle. Il viendrait éclipser la Shoah à l’aune de l’histoire universelle.[↩]
- Le fait que l’Holocauste ou Shoah ait été constitué par Israël et les États-Unis en « mètre étalon du mal humain, au détriment de l’histoire planétaire » n’y change rien.[↩]
- Le Monde, le 06 novembre 2025 : « Le plan “de paix” de Trump a imposé une vision du futur de Gaza fondée sur la logique coloniale »[↩]
- 241 morts depuis le « cessez-le-feu » à Gaza (Le Monde, le 09 novembre 2025).[↩]
- L’Orient-Le Jour, le 08 novembre 2025 : L’UE condamne les frappes israéliennes, exige le respect du cessez-le-feu[↩]
- Le Monde, Direct, le 10 novembre 2025 à 18h02.[↩]
- Malgré Meloni. En France, l’opinion publique est tentée de « ne rien y comprendre ». Politis, le 26 novembre 2025 : « À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »[↩]
- Par exemple Rachida Dati, symbole de corruption, ne cesse de lancer à la moindre occasion les formules les plus bêtes, lapidaires et éculées sur « l’antisémitisme » sa formule magique, comme l’autre la « racaille » dont il faisait partie.[↩]
- De Sainte-Soline à Bobigny en passant par Marseille, Paris et sa périphérie les preuves de dérive de la police et de la gendarmerie abondent. Impossible d’y trouver une trace quelconque d’esprit républicain. Dans la version papier du journal Le Monde des 9 et 10 novembre 2025, l’entretien avec le spécialiste Sébastian Roché titre sur des « violences policières systémiques ». De son côté, Mediapart a mis en ligne une vidéo police, gendarmerie: la fabrique de l’impunité. Dans un autre registre, l’humoriste Pierre Emmanuel Barré – inspiré, qui sait, par « Le roman du terrorisme » du juge Trévidic qui établit lui aussi des comparaisons entre militaires et terroristes – trouve des avantages matériels à être dans la police ou la gendarmerie plutôt que membre de Daesh.[↩]
- Voir Renaud Marie, Orient XXI, le 18 septembre 2025 : Gaza. La zone de pondération[↩]
- Qu’il soit précisé une nouvelle fois que d’autres organes de presse font pire.[↩]
- Interprété par Chantal Goya, paroles de Roger Dumas, musique de Jean-Jacques Debout.[↩]
- Là encore une expression tirée du film « Dans Gaza ».[↩]
