Union juive française pour la paix

BRÈVES DE PRESSE #25, le 25 octobre 2025 – Déclinaison du génocide (3), dystopie et écran de fumée

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« Si les droits humains, la morale ont un sens, Gaza est l’endroit où ces valeurs doivent subsister ou mourir. Car si le monde peut nous regarder disparaître sans rien faire, rien de ce qu’il prétend défendre n’est réel. »  Nour Elassy, citée par Annie Ernaux 

Passé le soir du 29 septembre, toute la presse laissait de côté les allocutions de Trump et Netanyahou pour ne s’intéresser qu’au « plan » auquel il fallait immédiatement apporter du crédit sous peine d’être exclu de la zone d’influence états-unienne. Pourtant la déclaration commune des deux plus grands acteurs de la violence dans le monde1, destinée à parfaire sans plus de contradiction le génocide engagé depuis deux ans, était ahurissante. Proprement dystopique. Netanyahou remerciait Trump pour son « plan de paix qui permet d’atteindre nos2 objectifs de guerre »3. Un plan à la tête duquel on plaçait, pour achever la colonisation, le britannique Tony Blair. « Mauvaise pioche » disait aussitôt la journaliste Patricia Allémonière sur France Info (« Les Informés », le 29 septembre 2025), tant la Grande-Bretagne a échoué en Palestine depuis la déclaration Balfour en 1917 et tant Blair lui-même a échoué à la tête du « Quartet pour le Moyen-Orient » de 2007 à 2015. Trump s’auto-congratulait d’y imposer une paix « pour l’éternité », en collaboration avec des dirigeants arabes et musulmans tous plus « extraordinaires », « formidables » et « fantastiques » les uns que les autres. En se lavant les mains de toute réalité historique, afin d’étendre les accords économiques Abraham sur tout le cimetière de Gaza. Un peu comme si on construisait un « chouette »4 centre commercial à Auschwitz. Alors que Trump, menaçant les victimes, se félicitait de mettre ainsi fin à une guerre qui dure depuis des « milliers d’années », Netanyahou invoquait la violence de la Bible contre les ennemis d’Israël qui tous seraient « maudits » tandis qu’il bénirait lui-même ses alliés5. C’est ce que l’on pouvait écouter en direct de cette « conférence de presse » de la part de ces deux messianistes de la mort. Les mentalités « françaises » identitaires qui se réclament de Voltaire n’ont rien à opposer au fanatisme de leur « performance » parce qu’elle leur agrée. De quoi toutefois, pour les 156 pays qui reconnaissent un État palestinien, s’inquiéter furieusement. Voilà comment, ce 29 septembre 2025, jour historique d’un délire extrême où l’on n’évoquait que le sort économique des ruines de Gaza6 – avec achèvement du génocide si le Hamas s’y opposait, et sans même nommer la Cisjordanie – les deux plus violents dirigeants actuels de l’humanité ont éclipsé l’Assemblée Générale de l’ONU qui s’était tenue la semaine précédente. Ont-ils fait semblant d’y croire, la France officielle, comme tant d’autres États y compris l’Espagne, ont salué le plan Trump !7. Soixante-cinq ans après la condamnation du colonialisme par l’ONU comme un « déni des droits fondamentaux de l’homme […] contraire à la Charte des Nations unies »,  le mauvais côté de l’Histoire se renforce sous nos yeux aveuglés.

Et Israël entend ne pas respecter ce plan, auquel la presse israélienne ne croit pas :

France Info, le 30 septembre 2025 : Plan de paix à Gaza : Benyamin Netanyahou affirme que l’armée israélienne « restera dans la majeure partie » de l’enclave palestinienne.

« À l’instar de la majorité des titres israéliens, “Ha’Aretz” est sceptique à l’égard de la proposition du président américain. » Courrier International, 30 septembre 2025 :  Vu d’Israël. Netanyahou va-t-il faire dérailler le plan de Trump ?

Alors quel besoin une certaine presse française a-t-elle eu d’apporter son crédit à cette tonitruante mascarade ?

Tel le Nouvel Obs qui le 29 au soir, mis à jour le 30 au matin, titrait complaisamment sur les illusions lancées aux Gazaouis « Gaza : pas de départ forcé de la population, transition politique… Ce que contient le plan de paix de Trump ». Laissant croire au lecteur à la réalité des mesures floues qu’il « prévoit » et conjuguant son article au futur affirmatif … Le 30 à 14h25, le journal se ravisait :« On avait tellement envie d’y croire ». Le Nouvel Obs fait du journalisme à dormir debout8.

La leçon de lucidité sur ce fameux « plan » nous est venue de deux jeunes femmes, palestinienne et israélienne, autrices du livre « Nos coeurs invincibles », interviewées sur France Inter le 3 octobre :

Michelle Amzalak (Israël) : « Je ne pense pas que ce soit un plan pour la paix. Quand j’ai pris connaissance des détails de ce plan, il ne me paraissait pas juste. Ce n’est pas un plan pour la paix. »

Tala Albanna (Gaza) : « Il n’y a pas de représentation palestinienne dans cet accord, et il n’y a aucune garantie qu’après la libération des otages il y ait un véritable cessez-le-feu ou une véritable paix. »

Dérisoires en conséquence étaient les exhortations faites au Hamas par le ministre français Jean-Noël Barrot, de capituler face à Israël.

Ce faisant, il éclairait la duplicité française à l’ONU sur la reconnaissance d’un État palestinien. Paradoxal et cependant cruel pour lui, c’est d’Israël que l’on dira dix jours après qu’il a capitulé : Courrier International, le 10 octobre 2025 : Accord pour Gaza : comment le rouleau compresseur américain a fait capituler Nétanyahou.

Deux semaines plus tard, les effets médiatiques du triomphe trumpien

L’écran de fumée trumpien, tout en réjouissances dont certaines ne sont que soulagement dans l’horreur, permet de ne plus rien interroger. Faut-il faire un dessin ? Toute la pratique de Trump relève de la dystopie9 ou de ce qu’on pourra bientôt qualifier de fascisme ouvertement intégré à ce qui reste de démocratie. Sa diplomatie à succès repose sur la menace d’abord, la violence ensuite, et la menace d’une violence extrême pour finir. Autrement dit, la terreur. Il l’exerce contre ses voisins d’Amérique latine (Brésil, Mexique, Vénézuéla, Argentine), contre le Groënland, et dans une moindre mesure même contre l’Europe. Quoi de plus facile que de l’appliquer à Gaza anéantie par Israël ? Et c’est cela qu’on appelle avidement « paix », une violence avec laquelle les gouvernements composent, mais aussi le FMI ou le comité Nobel10. Le cessez-le-feu actuel présente moins de garanties que celui de janvier 2025, rompu par Israël fin février. Si « paix » il y a, elle s’appelle encore et toujours domination, elle s’appelle encore et toujours « pacification » coloniale. Les allocutions dystopiques du 29 septembre, de Trump faisant des « sur-promesses »,11 et du « voyou génocidaire »12 Benjamin Netanyahou, sont à lire comme le très violent exposé des motifs de leur plan. Or la presse s’y est fort peu intéressée. Mediapart, le 09 octobre 2025 : Plan Trump pour Gaza : « Au mieux de la pensée magique, au pire une planification cynique ».

Et déjà, comme au Liban, la reprise des bombardements à Gaza parce que Trump le veut bien

Reprendre les bombardements six jours après la glorieuse mise en scène de Charm-el-Cheikh pour une « paix éternelle », c’est tout le sens d’un « cessez-le-feu » décidé par les États-Unis, appliqué à sa guise par Israël comme au Liban et dont le Qatar dénonce la violation par Israël. On est prié de ne voir aucune contradiction dans cette paix guerrière, sachant que Trump menace tout simplement d’« éradiquer » le Hamas, autrement dit de bombarder les Palestiniens et les Palestiniennes. C’est pourquoi il est inutile de perdre son temps à suivre les méandres de sa politique moyen-orientale, tant les objectifs affichés sont négateurs du peuple de Gaza et de Cisjordanie, trompeurs pour le reste de la planète, et manipulatoires des intentions criminelles israéliennes13.

Emmanuel Todd n’a peut-être pas tort d’envisager Netanyahou comme un objet de Trump plutôt que l’inverse

« “Nous n’avons pas été choisis pour être du côté des puissants. L’histoire n’en finit pas de nous tendre ce piège“. Combien de fois les Juifs se sont crus sauvés par les forts, par les puissants, par le pouvoir, par un empire, désignés même par un privilège – le succès financier, intellectuel, l’importance dans le parti bolchévique – pour être finalement jetés en pâture à des peuples furieux… Mon cœur saigne quand je vois tant de Juifs français, qui se croient aujourd’hui du côté du manche, justifier la politique de Netanyahou. Mais ce sont bien les mâchoires d’un piège qui sont en train de s’ouvrir. Par la grâce de Trump, la planète entière devient antisémite. »14

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Dès lors qu’il est impossible de rendre compte de la somme des exactions israéliennes et des manœuvres des États-Unis complices, voyons plutôt comment le génocide se normalise à l’ombre du plan Trump dans la société française

– Dans le contexte d’une démocratie française « en décrochage » qui multiplie les « entraves à l’exercice des libertés associatives et de la liberté de manifester » … : C’est en toutes lettres dans un rapport de 75 pages de la Fédération Internationale pour les Droits Humains, publié le 25 septembre 2025 : « une dégradation alarmante des libertés publiques en France ».

  et qui réprime particulièrement le mouvement de solidarité avec la Palestine … : En toutes lettres également dans un autre rapport de la FIDH, en date du 14 octobre. « Les défenseur·es des droits humains tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années sur le recours croissant aux lois antiterroristes15 dans le but de restreindre la liberté d’expression en France. »

… avec la « pondération » active des médias pour étouffer cette solidarité : Idéal pour une grande partie de la presse, le plan Trump a permis de désamorcer dans l’opinion l’indignation face aux crimes israéliens. Dans un excellent article analytique, Renaud Marie décrit le cadre de pensée des principaux médias français qui dès avant cela pesait sur la dénonciation du crime sans nom. Orient XXI, le 18 septembre 2025 : Gaza. La zone de pondération.

– « Si la justice punissait enfin les responsables de la tragédie en cours, les médias français, qui continuent de fabriquer le consentement à l’une des pages les plus noires de l’histoire comparaîtraient devant un tribunal international. » Contre-Attaque, le 15 octobre 2025 : Gaza : l’opération génocidaire israélo-américaine en pause ?

Le Figaro entre autres ? À la veille de la reconnaissance par la France d’un État palestinien, il franchissait les limites de la décence à l’égard du peuple martyrisé en colportant une idée réductrice terriblement offensante qui appelle sans vergogne à l’interdiction du drapeau palestinien redéfini en « appel au pogrom ». Même Retailleau n’allait pas jusque là.

– Analogie : Si la BNP Paribas a été reconnue complice d’exactions au Soudan et pour cela condamnée le 17 octobre à New York, il est permis d’espérer qu’il en ira de même avec les complicités actuelles de crimes israéliens. RFI, le 18 octobre 2025 : BNP Paribas reconnue complice d’exactions au Soudan sous Omar el-Béchir.

Ces voix chères qui portent à faux

– Charlotte Gainsbourg n’est pas Blanche : La star signataire d’une tribune négationniste dans Le Figaro a reçu le soutien de Michel Guerrin du Monde et de Luc Le Vaillant de Libération qui s’émeuvent l’un et l’autre d’une pétition qui met en cause le fait que l’actrice puisse incarner à l’écran Gisèle Halimi qui, elle, défendait les droits du peuple palestinien. Leur offensive en soutien à la star est d’autant plus complaisante que le film est déjà tourné et qu’elle ne court aucun risque de ne plus pouvoir travailler, contrairement à Blanche Gardin pour qui les deux compères n’ont pas mobilisé leur argument massue : « toute actrice a le droit à « une double vie », publique et privée. » Pas si simple. Politis, le 08 octobre 2025 : Charlotte Gainsbourg qui incarne Gisèle Halimi : un choix politique.

– Delphine Horvilleur n’est pas Abraham : D’ailleurs on ne lui demande pas de l’être. Mais tout de même, pour quelqu’un qui prétend à un certain « œcuménisme »16, il est dommage et philosophiquement sinon moralement condamnable qu’elle réduise sa pensée au bornage d’un sionisme confondant à dessein l’antisionisme et l’antisémitisme. Elle a accordé un long entretien au Nouvel Obs (01 octobre 2025), « Les vérités de Delphine Horvilleur » . Pour elle, l’« idéologie assassine avec laquelle il sera toujours impossible de transiger », c’est le Hamas qui n’est pourtant pas une idéologie en soi, comme chacun sait. Or, depuis au moins le bombardement au Qatar visant le Hamas, la preuve a été apportée que la manière de ne pas transiger d’Israël est de développer une doctrine et des moyens exclusivement assassins. Et avant cela, qu’une idéologie assassine – pire17 – génocidaire très partagée a bien été construite en Israël même et repérée comme telle par la Cour Pénale Internationale. Ce qui fait que des intellectuels israéliens – critère auquel elle tient – très au fait de la situation, ne sont pas hélas de l’avis de Delphine, tels l’historien Avi Shlaim, le journaliste Gidéon Lévy, le poète romancier et critique Yitzhak Laor. Autre chose : elle réfute le terme de génocide au nom de ce qu’il serait un « mot avalanche »18 de haine assimilant les Israéliens et les Juifs à des nazis. Il ne lui vient même pas à l’idée que l’avalanche soit celle des crimes du sionisme israélien amassés dans l’armoire de la colonisation dont la porte s’est ouverte aux yeux du monde sous la poussée du génocide, qui n’est pas un secret de famille. Elle se défend de « masquer le réel » mais elle en vide la coquille pour n’en plus retenir qu’un élan du cœur apparemment sans histoire, « un lien à cette terre » de Palestine qu’elle évite de nommer. Ça fait partie de son langage idéalisé de « rabbin, d’exégète, d’écrivain » qui ne peut s’« empêcher de [se] demander où nous emmène le langage ». Une réponse lui est apportée par Muzna Shihabi : « Dans cette France qui chérit la clarté du verbe et la rigueur de la langue comme des trésors nationaux, la phrase perd soudain son axe dès que la Palestine s’y glisse. » Mais alors qui est cet Abraham que la rabbin n’est pas ? Nous voulons parler du grand Serfaty, juif marocain antisioniste qualifié d’extrême-gauche – tout ce que Delphine déteste –  emprisonné pendant 17 ans par notre ami le roi Hassan II et dont les « Écrits sur la Palestine » viennent d’être réédités aux Éditions Syllepse. Eh oui, l’antisionisme politique s’est élevé dans la conscience juive longtemps, très longtemps avant que Delphine fût née.

– Éclairage : Sionisme de gauche, sionisme de droite, mêmes fondements ? Ils sont au nombre de trois, indistinctement de droite ou de gauche : l’élément national, l’élément religieux (la Bible comme légitimité) et l’élément colonial ; selon Nitzan Perelman, docteure en sociologie politique. France Culture, le 29 septembre 2025 : Où va Israël ?

Mise au point : Bien avant le 7 octobre, la redéfinition opportuniste et fallacieuse de l’antisémitisme en critique d’Israël a été une aubaine pour l’extrême-droite et demeure un carburant du sionisme. D’une part elle ouvrait la voie au révisionnisme dans l’histoire de la Shoah –  promu entre autres par Meloni aujourd’hui – d’autre part elle a « fait gonfler artificiellement l’impression d’un antisémitisme débridé qui exploserait ». France Culture, le 20 octobre 2025 : Non, l’antisémitisme, ce n’était pas mieux avant.

– À lire : Antisémitisme – Métamorphoses et controverses, par Mark Mazower, La Découverte, Paris, septembre 2025.

Quoi d’autre ? La répression à discrétion

– Mieux vaut s’appeler Bétharram. Des fermetures islamophobes sanctionnées en appel et devant le juge des référés. En appel c’est le Collège Avicenne qui obtient gain de cause face à l’État qui voulait sa perte. Mizane, le 10 ocotbre 2025 : Nice : la justice tranche en faveur du collège musulman Avicenne. Et à Marseille c’est la mosquée des Bleuets qui retrouve, devant le juge des référés, sa liberté de culte confisquée par le préfet. Le Monde, le 11 octobre 2025 : À Marseille, la justice suspend la fermeture de la mosquée des Bleuets. Avant cela, les représentants de la République officielle avaient réservé un sort semblable au lycée Averroès (meilleur lycée de Lille en 2022). Là encore leur abus de pouvoir a été sanctionné par la justice. Le Monde, le 23 avril 2025 : Lycée Averroès : une décision de justice rétablit le contrat liant l’établissement musulman lillois à l’État.

« Apologie du terrorisme », feu de tout bois. Rappel : selon l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic « la définition française du terrorisme [est] volontairement large et floue ». Celle d’apologie est comme laissée à l’appréciation d’officines françaises pro-israéliennes engagées dans le soutien au génocide de Gaza et dans la répression de la solidarité avec la Palestine. Elles en ont fait une procédure bâillon. C’est sur cette base que l’UJFP est poursuivie et que le domicile du directeur de publication de son site internet a été perquisitionné le 11 septembre. Une autre accusation de ce type vient de tomber à l’eau. Elle visait le président de la mosquée de Pessac, mais elle a été recalée par la Cour d’Appel de Paris le 21 octobre. Blast, Le président de la mosquée de Pessac relaxé des accusations d’« apologie du terrorisme »

– « C’est extrêmement grave » dit leur avocat. En l’absence d’infractions, 7 militants interpellés sur des motifs fallacieux sont relaxés par la justice. Le Média, 15/09/2025 : Solidarité avec Gaza : 7 militants traînés en justice, puis relaxés.

Même les banques.

– Le Crédit Coopératif est désormais une banque à éviter par les gens honnêtes sincèrement engagés pour « un monde plus durable et plus solidaire ». Car elle se fait auxiliaire de police administrative. Elle a fermé sans motif ni justification, donc illégalement, le compte de l’UJFP. Informée, la Confédération Nationale du Travail l’a très pertinemment interrogée par écrit en développant un argumentaire très utile pour les titulaires de comptes confrontés à sa mauvaise foi. Info Libertaire, le 04 octobre 2025 : Le Crédit coopératif ferme le compte de l’Union juive française pour la paix.

Le Crédit Mutuel de Bretagne est tout aussi compromis que le Crédit Coopératif. La docteure Catherine Le Scolan-Quéré, qui sauve courageusement des blessés de Gaza, se voit fermer son compte en banque ainsi que son mari le sien. Aurdip, le 15 octobre 2025 : Cette médecin rennaise engagée auprès des blessés à Gaza se voit fermer ses comptes en banque.

Un peu d’air

Là où ça bouge :

– Pays basque espagnol : Orient XXI, le 22 septembre 2025 : Au Pays basque, le déferlement de la solidarité avec la Palestine.

– Espagne, embargo sur les armes (avec les guillemets du journal Le Monde) : Le Monde, le 08 octobre 2025 : Espagne : les députés approuvent un embargo sur l’exportation d’armes en Israël pour « arrêter le génocide » à Gaza;

– Le 22 en Italie mieux que le 10 en France. Blocchiamo tutto ! : lundimatin, le 01 octobre 2025 : Que reste-t-il du 10 septembre ?

Flottille pour Gaza. L’Espagne et l’Italie escortent, la France livre ses ressortissants aux exactions israéliennes dans les eaux internationales : TV5 Monde, le 25 septembre 2025 : Flottille pour Gaza : l’Italie et l’Espagne envoient une escorte après des frappes de drones, la France interpellée.

– Hollywood : Courrier International, le 10 septembre 2025 : Watermelon Pictures, la boîte de prod qui veut changer l’image des Palestiniens.

– Boycott culturel : RFI, le 09septembre 2025 : Gaza: 1500 acteurs et réalisateurs de cinéma appellent au boycott culturel d’Israël ; Ouest France, le 11 septembre 2025 : Cinq chercheurs boycottent un colloque sur l’histoire des Juifs de France en soutien à Gaza.

– Boycott sportif : RFI, le 05 septembre 2025 : Avec Israël-Premier Tech, la guerre à Gaza s’invite sur le bord des routes du Tour d’Espagne ; France 24, le 27 septembre 2025 : Cyclisme : l’équipe Israel Premier Tech écartée du Tour d’Émilie pour « raisons de sécurité ».

Pétitions

Jusqu’au 31 décembre. Amnesty International : Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël !

Netanyahou, on se voit à La Haye. Avaaz : déjà plus de 1 million de signatures.


Note-s

  1. « Israël est certainement l’État au monde qui a le plus souvent et le plus systématiquement violé le Droit international » dit la juriste Monique Chemillier-Gendreau dans un entretien sur Élucid, le 06 septembre 2025 : Origines du sionisme et mensonges d’Israël : 75 ans de déshonneur.[]
  2. Lorsque Netanyahou dit « nos » objectifs de guerre, on conçoit sans difficulté que la France officielle les partage. La preuve en a été rapportée, y compris lors de la reconnaissance d’un État palestinien sous conditions exorbitantes exprimées par Macron ; « une provocation verbale incroyable » que dénonce Monique Chermillier-Gendreau (entretien cité).[]
  3. Un plan de paix qui réalise des objectifs de guerre est un « excellent » concept dont la Russie n’a plus qu’à s’inspirer pour ses affaires européennes.[]
  4. Le point 10 du plan Trump annonce des « projets immobiliers excitants » tandis que les habitants continuent de compter leurs morts qui ne sont pas tous arrivés à la morgue des hôpitaux et dont certains sont passés sous les bulldozers israéliens, d’autres pulvérisés par les drones.[]
  5. Tout aussi obscurantiste est l’expression de Trump : « Le Hamas « expiera en enfer » s’il rejette le plan de paix pour Gaza », France Culture, le 30 septembre 2025 : Donald Trump promet « l’enfer » au Hamas s’il rejette son plan de paix pour Gaza.[]
  6. Libération, le 20 octobre 2025 : Bulldozers. Reconstruction de Gaza : l’Egypte et ses géants du BTP se rêvent en chefs de chantier.[]
  7. « Pas d’autre choix que d’applaudir », dit sur France-Culture, le 18 octobre, Christine Okrent à propos de l’Union Européenne face à la rencontre (annoncée mais finalement annulée) de Trump et Poutine à Budapest. Il en va probablement de même pour Gaza. La différence est que si « la paix ne peut pas se faire sans l’Ukraine et sans l’Europe » comme dit Marie-Christine Vallet sur France-Info le lendemain, on a bien compris qu’elle pouvait se faire sans les Palestiniens, sans Gaza, sans la Cisjordanie et que ce n’est toujours pas un problème pour nos dirigeants.[]
  8. Quand le même jour sur France Inter on entendait parler de la « méthode Coué » de Trump dont le plan était un « produit de son imagination » doublé d’une « terminologie trompeuse » ; ou quand sur France-Culture Thomas Cluzel, avec la gravité constante due au sujet, est l’un des rares à qualifier correctement la politique et les exactions israéliennes, parlant par exemple d’une « doctrine d’anéantissement » (journal du 18 septembre 2025) ; ou évoquant les « 153 tonnes de bombes pour venger la mort au combat » de deux soldats israéliens (journal du 21 octobre 2025).[]
  9. Emmanuel Todd définit ainsi la dystopie :  « un monde négatif où se mêlent puissance, fragmentation, hiérarchie, violence, pauvreté et perversité »[]
  10. « Ont-ils voulu éviter d’éventuelles représailles de Trump ? » demande le journal Le Monde dans son édition des 12 et 13 octobre, à propos de l’attribution du Prix Nobel de la Paix, tout en précisant que la lauréate 2025 « a participé à des forums régionaux d’extrême-droite, fait l’éloge de l’ultralibéral argentin Javier Milei et a été félicitée […] par le président du parti espagnol d’extrême-droite Vox. »  : Maria Corina Machado, un prix Nobel de la paix très politique pour une opposante au président vénézuélien, Nicolas Maduro.[]
  11. Selon l’expression de Jérôme Viala-Gaudefroy sur France Info le 10 octobre 2025.[]
  12. Selon l’expression de Joseph Confavreux (Mediapart, le 09 octobre 2025). Quant à Emmanuel Todd, il établit, dans « Une approche comparative et expressionniste » (en effet) un lien évident avec le nazisme : « Le seul populisme occidental qui passerait aujourd’hui à 100 % le test de l’expansionnisme serait celui de Netanyahou. Colonies de Cisjordanie, génocide de Gaza : établir un lien entre hitlérisme et netanyah(u)isme – est inévitable. »[]
  13. « Et l’on apprend à l’instant par l’AFP que Tsahal a lancé une attaque contre Gaza, deux frappes vraisemblablement israéliennes, selon des témoins et des médias israéliens. On va voir donc si cela signifie la fin du cessez-le-feu. Je vois vos mines effarées à tous les quatre. » Les mines effarées sont celles d’analystes qui sans doute ont cru comme il n’est pas permis, au plan Trump. Ils participaient à l’émission L’esprit public de France Culture, le 19 octobre 2025.[]
  14. Article de blog du 13 octobre 2025 cité dans la note 11 : Hitlérisme, trumpisme, netanyahisme, lepénisme, macronisme – Une approche comparative et expressionniste.[]
  15. « La définition française du terrorisme [est] volontairement large et floue » écrit l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic dans « Le roman du terrorisme », Le Livre de Poche, Paris, 2022, p. 32.[]
  16. Un « œcuménisme » sélectif qui l’a autorisée à accabler Blanche Gardin, comme le relève la FIDH dans son rapport « Criminalisation et contrôle du récit : la solidarité avec la Palestine en ligne de mire » : « La polémique a pris de l’ampleur dans les mois suivants, culminant avec la résurgence d’une comparaison entre Gardin et l’humoriste controversé Dieudonné — publiée initialement sur le site Akadem le 5 mars 2025, puis relayée par la rabbin Delphine Horvilleur le 8 mars 2025. » Mais est-ce bien le rôle d’une rabbin ?[]
  17. Plus qu’une idéologie, une « doctrine d’anéantissement » selon Thomas Cluzel (France Culture, 18 septembre 2025). La rabbin Horvilleur serait bien inspirée de reconsidérer son manichéisme convenu à la lecture du livre de Marc Trévidic « Le roman du terrorisme » (déjà cité) : page 28, le dirigeant israélien « Menahem Begin justifia ses actions passées en définissant le terrorisme comme une forme de guerre d’autant plus acceptable qu’elle fait moins de victimes que la guerre conventionnelle. »[]
  18. Selon une expression de David Grossman qui, lui, reconnaît le génocide.[]
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