« Si les droits humains, la morale ont un sens, Gaza est l’endroit où ces valeurs doivent subsister ou mourir. Car si le monde peut nous regarder disparaître sans rien faire, rien de ce qu’il prétend défendre n’est réel. » Nour Elassy, citée par Annie Ernaux
DÉCLINAISON DU GÉNOCIDE (2)
Où est le problème ? Est-ce le génocide en soi ou sa qualification tabou qui pourrait avoir une incidence sur notre estime de nous devant le miroir de la salle de sport ? Qui doute réellement qu’il y ait génocide1 ? Ou bien sommes-nous en présence d’un nouveau « crime sans nom » dès lors que nos dirigeants sont incapables de le nommer malgré les outils pour cela ? Personne n’est en mesure de nier sérieusement l’ampleur des massacres dont les statistiques militaires israéliennes dévoilent qu’ils visent 83 % de civils. Des massacres automatisés par IA, avec le crime de guerre récurrent de la double frappe, voire de la triple frappe2 comme celui du 25 août contre un hôpital et des journalistes ; et des destructions matérielles, cultuelles et culturelles systématiques pour effacer un peuple et son histoire. C’est ce que le journaliste américain Chris Hedges dénonce en parlant d’« atrocités de type nazi ». Mais aussi Jean-Pierre Filiu3 dans la stricte mesure de l’éradication des traces, y compris archéologiques puisque le mythe sioniste ne saurait être démenti par aucune preuve contraire. Alors où est le problème pour une « conscience » occidentale qui s’alimente de son propre mythe démocratique supérieur à toute anthropologie, d’où elle justifie le colonialisme ? Le problème se résout en fait à « gérer » le crime absolu en en retournant les effets, par une violence extrême4, contre les victimes désignées comme coupables… d’antisémitisme. Alors qu’elles meurent aussi de la famine organisée, « entièrement causée par l’homme » dit l’ONU qui a très officiellement déclaré l’état de famine. « Une première au Moyen Orient ». Cette famine est « gérée » comme telle, dans le déni, par Israël et les États-Unis, et c’est un élément indubitable du génocide inavoué. Or la gestion est un signe de normalisation pour nos esprits. Et si la norme raconte que la boue de l’antisémitisme colle à la botte de l’occupant5 malgré tous ses efforts pour assécher Gaza… alors nos sociétés se sentent dégagées de toute responsabilité à l’égard des victimes d’où il est censé suinter à travers les décombres. Les médias officiels se donneront même la peine de mener une enquête sur cette forme nouvelle d’antisémitisme post mortem.
Qu’est-ce qu’un génocidaire ?
C’est un type qui, abusant d’un pouvoir, n’élabore aucun travail de relation et passe à l’acte à la manière métonymique de Ben Gvir, l’« ancien adepte d’une organisation terroriste en Israël », porteur de force brute, menaçant publiquement dans sa cellule un homme sans défense, symbole de son peuple qu’on détruit concrètement. L’Humanité, 15 août 2025 : En Israël, le ministre fasciste Itamar Ben Gvir menace le leader palestinien Marwan Barghouti directement dans sa cellule
C’est aussi son collègue et complice Bezalel Smotrich qui pense « juste et moral » d’affamer deux millions de Palestiniens, qui prône une « annihilation totale » de villes palestiniennes à Gaza et le nettoyage ethnique en Cisjordanie. RFI, 14 août 2025 : Israël approuve un nouveau plan de colonisation dans l’est de Jérusalem
Sans oublier Netanyahou, le premier de ces ministres, « un problème en soi », recherché par la Cour Pénale Internationale…
… Et leurs hommes de main franco-israéliens. Politis, 01 juillet 2025 : Snipers franco-israéliens : « Ce qui est effarant, c’est qu’ils revendiquent leurs crimes de guerre à Gaza »
Un pro-génocidaire ?
C’est sans complexe en France Rachel Khan sur Cnews qui renverse à la fois les effets et les causes, façon Netanyahou. Par des propos tonitruants et des concepts extravagants, elle capte l’attention du public au détriment des victimes sur le terrain, les Palestiniens et les Palestiniennes dont l’expression, les témoignages le prouvent, est particulièrement contenue et digne. Mais c’est aussi le « vulgarisateur de philosophie » Raphaël Enthoven qui ose ce délire odieux : « Il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse » alors même que plus de 150 médias, répartis dans une cinquantaine de pays dans le monde, se mobilisaient le 1er septembre pour les journalistes palestiniens. Enthoven les déshumanise comme l’ont fait avant lui Ben Gvir, Smotrich, Galan, Netanyahou et tant d’autres que soutient l’Occident. Il n’y a pas de plus grande violence que celle-là et elle émane de quelqu’un qui se croit plus civilisé que les autres. La question se pose également pour le pseudo-philosophe BHL, qui a perdu la partie morale et nous « la joue » grotesque. « La mise en scène de soi sur le malheur du monde, c’est depuis toujours la combine à Bernard-Henri, le virtuose du réseautage, ce qui lui ouvre tous les médias toujours béats (1 539 occurrences rien que dans Le Monde depuis 1973). » Là-bas si j’y suis se paye sa tête à l’idée qu’il s’installe en Israël pour compenser par son génie le départ des dizaines de milliers d’Israéliens qui ont quitté le pays. « Des personnes généralement hautement qualifiées (high-tech, santé, enseignement, recherche, etc.). » Là-bas si j’y suis, 08 et 16 août 2025 : BHL s’installe en Israël.
Soit une « guerre génocidaire » dans « l’indifférence du Nord mondial »
Par la seule force de ses véhémentes affirmations – notamment à la télévision, BHL a plusieurs fois tenté de démontrer qu’il n’y a ni génocide ni famine à Gaza, convoquant la guerre et la famine au Soudan pour invalider l’attention portée à Gaza, en misant sur un nombre de morts supérieur. Le problème, s’agissant de la famine, est que le nombre de personnes qui y sont confrontées est plus important à Gaza qu’au Soudan, alors même que « la population du Soudan (environ 50 millions) est vingt-cinq fois supérieure à celle de Gaza (environ 2,2 millions) ». L’autre argument qu’il a forgé à partir de son nombril est qu’on s’intéresse à Gaza plutôt qu’au Soudan parce qu’il n’y a pas de Juifs au Soudan. Mahmoud Darwish, cité par le professeur émérite Gilbert Achcar, avait de longue date renversé la démonstration : « L’intérêt international pour la question palestinienne n’est qu’un reflet de l’intérêt pour la question juive ». Ce n’est ni aux Palestiniens ni aux Soudanais que l’on s’intéresse, c’est aux « Juifs » – la preuve par l’homme blanc, sa chemise blanche, son « cinéma ». Le Club de Mediapart, Gilbert Achcar, 27/ août 2025 : La Palestine, le Soudan et l’indifférence du Nord mondial.
Le contexte
1/ L’expression d’un racisme anti-palestinien spécifique :
« Le racisme anti-palestinien découle principalement de la question coloniale et c’est à cet endroit que le problème se noue. C’est un racisme fondamentalement anti-indigène, contre un peuple qui est colonisé actuellement, là où le racisme anti-arabe s’exprime contre des populations anciennement colonisées et qui, depuis, ont acquis l’indépendance, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. […] Aujourd’hui, le racisme anti-palestinien permet de justifier un génocide en direct. La déshumanisation des Palestiniens, fondamentalement, elle sert à ça. […] La déshumanisation des Palestiniens passe aussi par l’humanisation des soldats qui les tuent. » Une sévère critique de la presse française et du rôle qu’elle joue dans l’acceptation du génocide. Par Acrimed, 28 août 2025 : Palestine : « Le degré de déshumanisation et d’invisibilisation est sidérant »
2/ La légitimation de la tuerie des journalistes à Gaza par les médias de grande audience : « Un terroriste dit Israël, un assassinat selon la chaîne qatarie. » Balle au centre. C’est ainsi que l’on annonce ces meurtres dans le journal de la première matinale de France (France Inter). Même son de cloche sur France Info. Dans le journal de 20 heures de France 2, on tend carrément le micro à Olivier Rafowicz, le porte-parole de l’armée israélienne. » Orient XXI, 12 août 2025 : Journalistes tués à Gaza, légitimation des médias français.
3/ Le rôle des multinationales dans le génocide :
À Gaza, le capitalisme est au coeur d’une économie de génocide. « Plus d’un millier de firmes internationales jouent un rôle moteur dans le processus génocidaire à Gaza, dénonce un rapport de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés. » Alternatives Économiques, 26 août 2025 : À Gaza, le capitalisme au cœur d’une économie de génocide
4/ Une brutalité toujours réinventée : Il est urgent de réagir ici et maintenant contre « l’interpassivité généralisée » et la « violence scopique […] qui fait de nous les cospectateurs impuissants mais consentants d’une brutalité toujours réinventée » (« Le déchaînement du monde / Logique nouvelle de la violence », François Cusset, Ed. La Découverte, 2018, p. 182).
5/ La vie future qu’on assassine :
Il serait illusoire de croire, après Gaza, que les sociétés « démocratiques » ne puissent pas être atteintes par des massacres organisés par un capitalisme « cannibale » (d’où l’intérêt de s’y opposer en masse). ISM-France, 28 août 2025 : « Capitalisme cannibale » : Comment le génocide de Gaza présage un avenir mondial sombre.
Comment la France aggrave son cas
1/ Le pouvoir français se contorsionne… « Emmanuel Macron donne l’illusion d’agir tout en préservant le statu quo. C’est une posture sans volonté d’action réelle. » L’objectif est de « ménager ses alliances tout en répondant à la pression de l’opinion publique. » Macron délivre un message sans effet juridique, nous dit la chercheuse Insaf Rezagui dans Politis, le 27 août 2025 : « La France pourrait être poursuivie pour complicité si elle continue de soutenir Israël »
2/ … pour faire oublier sa complicité active : En 2024, « Avec 21,6 milliards de commandes, l’industrie militaire a connu sa deuxième meilleure année. Dans le même temps, les exportations à destination de l’État hébreu ont atteint un montant inégalé depuis huit ans. Et ce malgré le génocide en cours. » Mediapart, 04 septembre 2025 : Ventes d’armes : le boom des exportations françaises, y compris vers Israël.
3/ Il apporte au plus haut niveau à ce « Cher Monsieur le premier ministre » le gage sioniste qu’il attendait, enfermant les Juifs et Juives français dans la logique israélienne : « Au titre des premières actions menées après mon élection, j’ai tenu, dans l’enceinte tragique du Vel’ d’Hiv […], le 16 juillet 2017, à solennellement endosser – et vous aviez souhaité ce jour-là être à mes côtés – la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) qui condamne l’antisionisme comme un antisémitisme. C’était la première fois qu’un président de la République français allait aussi loin et je l’assume parfaitement. » (extrait de la lettre d’Emmanuel Macron à Benjamin Netanyahou publiée par Le Monde, le 26 août 2025). Il y a dans cette lettre des « motifs de s’en indigner », nous dit Antoine de Ravignan, rédacteur en chef adjoint d’Alternatives Économiques, ce 29 août 2025 : Comment je suis devenu antisémite (sans le savoir).
La promesse d’une glaciation politique
Alors qu’« « Avec le 7-Octobre, la raison d’être de l’Etat hébreu, celle d’assurer la sécurité des juifs, a volé en éclats », le président français, toujours à contretemps, ne trouve rien de mieux que de vouloir lier leur sort à Israël quand même ils sont français. Or, comme Pierre Stambul, bon pédagogue, le dit : « je suis antisioniste parce que juif ». Victor Klemperer lui-même, l’auteur de « LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIè Reich » (1947) « devenu la référence de toute réflexion sur le langage totalitaire » s’interrogeait : « Il devait bien y avoir d’autres gens en Allemagne, à part moi, qui, jusqu’au bout, avaient été complètement étrangers au sionisme ». Et de se méfier de Theodor Herzl : « Mais dès qu’il s’érige en envoyé de Dieu et se sent obligé d’être à la hauteur de sa mission, la ressemblance intellectuelle, morale et linguistique du messie des Juifs avec celui des Allemands atteint un degré tantôt grotesque, tantôt effrayant. »6 C’est sa doctrine que Macron veut imposer en France7[vii]. Pour cela il a une émissaire, la députée Caroline Yadan, une inconditionnelle du génocide en cours. Affublée d’Aurore Bergé qui n’est pas en reste, elle a déposé une proposition de loi, cosignée par des socialistes dont celui qui chantait son amour à Netanyahou en 2013 et qui n’a toujours pas déchanté. La loi qui se prépare contre l’antisionisme instituera, si elle est adoptée, la violence du sionisme comme outil de répression étatique, parfois jusqu’à l’absurde8. Elle confirmera et perpétuera l’héritage colonial de la France, gage néfaste d’un accroissement de la violence sociale et politique contre une majorité de la population. Marianne, 23 juillet 2025 : La députée Caroline Yadan essaie-t-elle vraiment de faire interdire toute mention de « génocide » à Gaza ?
Le sionisme, droite ou gauche ?
Ni l’un ni l’autre, un peu comme le Rassemblement National qui s’y est converti sans avoir à renier son antisémitisme. Le sionisme est un nationalisme qui s’est développé sur une terre qui n’était pas la sienne mais qu’il a faite sienne au XXè siècle en la vidant progressivement mais violemment d’une grande partie de ses habitants. Si, comme l’explique Monique Chemillier-Gendreau, l’État d’Israël bénéficie depuis 1947 de ce qu’on appelle en droit une « effectivité » « dans les limites qui lui ont été données par le droit international », l’attaque des assiégés de Gaza menée le 7 octobre 2023 a été l’occasion de procéder militairement et idéologiquement à l’achèvement de la déportation de tous les Gazaouis. Sans oublier l’annexion déclarée de la Cisjordanie. Et si le sionisme accueille toutes les sensibilités, de droite comme de gauche, toutes contribuent à entretenir son mythe bien au-delà de ce qu’autorisent les relations internationales. Il n’y a entre elles qu’une différence de degré et non de nature. Orient XXI, 27 août 2025 : L’illusion d’une opposition démocratique en Israël.
Jusqu’où ça va :
La même qui aspire à devenir haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), basé à Genève, fait à Paris, la ville qu’elle dirige, tout ce qu’elle peut pour invisibiliser les victimes palestiniennes. Elle s’appelle Anne Hidalgo. Mediapart, 23 juillet 2025 : « J’ai mal à ma ville » : le malaise grandit sur l’absence d’hommage de Paris aux victimes palestiniennes.
« Degauche »
Un petit tour et puis laissent faire.
Delphine Horvilleur, Anne Sinclair ont dénoncé un jour et puis n’ont plus rien dit, ont lavé leur conscience. Dans Politis, Denis Sieffert s’interroge sur la démarche de Eva Illouz : « Mais quel est cet État ultra-militarisé où tout le monde, ou presque, est « réserviste » ? Où la peur est manipulée jusqu’à faire croire toujours à une menace existentielle ? […] De ce pays, dont elle est citoyenne, Eva Illouz parle peu, sinon pour affirmer sa légitimité biblique et prendre une distance salutaire avec « les nostalgies restauratrices », qu’elle impute seulement à un « mouvement messianique et sectaire ». Quand elle approche le « sujet » du bout de la plume, ce n’est pas pour comprendre la colère des colonisés, et leurs révoltes, mais pour dénoncer l’aveuglement d’une gauche qui se trompe à propos du Hamas. Le déni d’Eva Illouz est comme l’éléphant au milieu du salon. […] En cela, elle est assez représentative de ce qu’on appelle « le sionisme de gauche ». » Politis, 25 juillet 2025 : Ce sentiment que l’histoire ne sert à rien est insupportable.
Ce sionisme de gauche, que dit-il ?
Elles sont nombreuses les prises de paroles de « sionistes de gauche » contre l’UJFP et Tsedek. Elles dénoncent « l’exceptionnalité morale » des antisionistes qui en feraient leur « bouclier ». Quand leur bouclier à eux est le « refus de l’injonction géopolitique ». Sauf que les antisionistes n’ont que faire d’une quelconque exceptionnalité dans le contexte d’un génocide qu’ils sont impuissants à enrayer tant les complicités occidentales appuient ce génocide. Le malaise moral des sionistes de gauche les oblige à « sanctifier » les antisionistes pour mieux leur faire obstacle. Pour ça, ils se livrent à des considérations identitaires qui se perdent dans les courants intra-communautaires en vue de déterminer l’authenticité juive, des considérations par conséquent non politiques, qui ne rendent aucun compte de la tragique réalité de ce qui se joue pour le sionisme avec le génocide commis par Israël. Certes une tragédie à ne pas confondre avec celle des Palestiniens et des Palestiniennes. Mais que diraient-ils de l’expression de l’éminente juriste Monique Chemillier-Gendreau désignant « la tombe du sionisme » creusée par son actuel leader ? Une tombe que n’ont creusée ni l’UJFP ni Tsedek. Les plaintifs sionistes de gauche n’ont pas compris que l’UJFP et Tsedek mènent une action politique et n’ont que faire de l’« exceptionnalité » qu’ils leur attribuent.
Vu d’Argentine, « une solitude politico-affective »
« Pour les inconditionnels d’Israël, il n’y a pas de différence entre judaïsme, sionisme et israélisme. Pour les antisémites non plus. » Mais aussi : « après la chute du mur de Berlin, les frontières d’Israël sont devenues les nouvelles frontières mondiales entre l’Occident et le reste du monde. […] Il faudra voir si l’Occident reconnaîtra à un moment donné qu’il aurait dû mettre fin à ce désastre — dont il est partie prenante — bien plus tôt, ou si la vérité qui se construira laissera Israël seul dans le hors-jeu de l’histoire. Toute violence a une dimension symbolique. » Enfin, l’autrice Marcela Perelman, anthropologue et sociologue, émet une hypothèse : « la destruction de Gaza qui a suivi le massacre du 7 octobre expose au monde entier la crise des idées fondatrices d’Israël en tant qu’État juif. Elle jette le doute sur tout ce qui figure sur son drapeau. Elle le montre non pas comme un État de justice, mais comme un État de pouvoir imposé par la force, comme n’importe quel État-nation. Elle montre qu’il n’y a pas d’exception ni de plus d’éthique en raison de l’origine liée à la victimisation des Juifs. Elle contredit les récits sur son origine. Lorsque la légitimité d’Israël est contestée, je comprends cela : non pas la remise en cause de son existence, mais celle de son essence. » Le Club de Mediapart, blog de Carlos Schmerkin, 13 août 2025 : Que signifie être juif argentin après la destruction de Gaza ?

Revista Crisis
https://revistacrisis.com.ar/notas/shoyn-es-basta
Note-s
- À propos : ce podcast du journal Le Monde n’est pas fait pour mobiliser les foules mais il arrive aux mêmes conclusions que s’il devait le faire, constatant que les critères du génocide à Gaza sont réunis. Il met en cause Macron qui « botte en touche » et son « deux poids deux mesures ». Le Monde (rediffusion), 11 août 2025 : Gaza : comment la justice internationale caractérise un génocide [REDIFF][↩]
- « Dans une enquête en juillet 2025, les médias d’investigation israéliens +972 et Local Call avaient accusé l’armée israélienne d’avoir régulièrement recours, dans la bande de Gaza, à des « doubles frappes », visant un même lieu une seconde fois malgré l’arrivée des secours et des médias. « Afin d’augmenter les chances de mort d’une cible, l’armée mène régulièrement des attaques supplémentaires dans la zone d’un bombardement initial, tuant parfois intentionnellement des ambulanciers et d’autres personnes participant aux opérations de secours », écrivait ainsi le journaliste Yuval Abraham. » France Info, 26 août 2025. Quant à lui, le général Vincent Desportes ne peut pas croire qu’Israël recoure intentionnellement à la double frappe, laquelle est dans son esprit un crime de guerre russe par définition (France Info, En direct, 26 août 2025 à la mi-journée). Or Israël a fait pire : une triple frappe. « Une vidéo obtenue par CNN révèle que, lors du bombardement de l’hôpital Nasser de Khan Younès, lundi, la deuxième frappe était en réalité deux frappes quasi simultanées. » (Le Monde, Live, 28 août 2025 à 16h). Un accident, mon général ?[↩]
- Il est dommage et grave que Jean-Pierre Filiu s’adosse aux théories du pouvoir dominant pour développer des poncifs pro-israéliens dans une chronique intitulée « L’écrasante responsabilité du Hamas dans la catastrophe palestinienne » (31 août 2025). À cela l’islamologue et juriste François Burgat a déjà répondu : « La criminalisation du leadership de votre adversaire est la plus vieille recette de la domination coloniale » et « la résistance palestinienne n’a jamais eu besoin d’utiliser le lexique islamique pour être criminalisée. » (Mizane TV, 03 septembre 2025) Le journaliste palestinien Rami Abou Jamous ne dit pas autre chose. Orient XXI, 05 septembre 2025 : « La responsabilité n’est pas celle de l’occupant, c’est celle de l’occupé »[↩]
- On relira avec profit le livre de l’historien des idées François Cusset, « Le déchaînement du monde / Logique nouvelle de la violence »paru en 2018 aux Éditions La Découverte. Il éclaire le processus international de la violence systémique à laquelle la France n’échappe pas, et l’inévitable contre-violence qu’elle engendre. Et ce n’est pas d’aujourd’hui.[↩]
- Aussi absurde que cela puisse paraître, ce mode outrancier de discours encore fictif à ce jour mais pour combien de temps, est proche de la forme lapidaire des propos de Netanyahou qui renverse n’importe quelle vérité pour imposer sa norme. Même Macron en fait les frais.[↩]
- Ouvrage cité, traduit par Elisabeth Guillot, présenté par Sonia Combe et Alain Brossat, Ed. Pocket, 2009, p. 271.[↩]
- « Il faut savoir que [dans] le projet sioniste des origines […] quand Theodor Herzl a ce projet qui prend forme, qui fait l’objet d’études, etc … la carte publiée par les sionistes à la fin du XIXè siècle, qui est la carte de leur projet d’expansion, englobe une partie de la Syrie, une partie du Liban, une partie de la Jordanie actuelle, et de l’Égypte » énonce la juriste Monique Chemillier-Gendreau, qui ajoute : « Les gouvernements occidentaux commencent à comprendre qu’ils sont du mauvais côté de l’Histoire ». Mizane, 19/08/2025 : Monique Chemillier-Gendreau : « Netanyahu a creusé la tombe du sionisme »[↩]
- Ainsi l’objectif de Patrick Klugman, président du comité français Yad Vashem, qu’on ne puisse pas « dénaturer l’accusation de génocide contre ses victimes juives ». Cet homme veut soustraire du lexique juridique la définition internationale de « génocide » lorsqu’elle s’applique à Israël.[↩]