BASEM ABOU RHAME, 29 ANS, ASSASSINÉ PAR LES FORCES D’OCCUPATION
ISRAÉLIENNES
JEUDI 16 AVRIL
Une nuit de plus a Cheikh Jarrah a Jérusalem, avec les familles Palestiniennes, qui sont à ce jour aussi proche que nos véritables familles. Hier soir nous avons fait à manger avec ma camarade de la 149eme mission et avons invité toutes les familles. C’est pour des moments comme cela que l’on voudrait arrêter le temps. Ensuite c’est l’heure de se reposer, a tour de rôle on fait la garde pour surveiller la maison en cas d’arrivée de l’armee israéliennes pour expulser notre famille de chez eux, et j’ai bien dit « notre » famille.
Cette nuit, le calme plat, rien a signaler à Sheikh Jarrah.
VENDREDI 17 AVRIL
Donc avec mes camarades de mission on se dirige vers Ramallah, et puis Bil’in pour y manifester. Jusque là tout va bien. Une fois la prière terminée, avec les gens du village et les internationaux ont se dirige vers le mur, le mur de la honte où nous attendent une trentaine de soldats israéliens armés jusqu’aux dents. Une fois presque arrivés au mur, des jeunes ouvrent le portail, pour que nous puissions passer, car le but de la manifestation est que nous passions de l’autre côte pour être au plus près des soldats et leur manifester la situation dans laquelle vivent les palestiniens.
Suite à cela, les soldats sionistes ont recu l’ordre d’ouvrir les hostilités, gaz lacrymogènes, bombes assourdissantes, balles …. Je suis très près des soldats, mais tirs obligent, je recule, tout en avalant les gaz lacrymogène et me réfugie derrière un rocher. Les soldats sionistes sont sans pitié que se soit avec les internationaux ou bien les journalistes ou les palestiniens, c’est pareil.
10 minutes plus tard, un soldats touche un palestinien au torse, le jeune palestinien est à 3 mètres de moi. Je le vois s’effondrer sur le sol, mais je n’arrive plus a respirer pour aller lui porter secours.Quelques secondes plus tard je me précipite vers lui, bien que l’armée continue a tirer. Le jeune palestinien agé de 29ans perd son sang, on appelle les secours pour l’évacuer au plus vite. En ce moment même ou j’ecris, j’ai cette image du jeune en train d’agoniser devant moi et je suis impuissant devant ça.
Une voiture d’une personne du village arrive et l’emmène a l’hôpital, lui et une amie française qui a été touchée a la tête juste au dessus de l’oreille par un débris de bombe lacrymogène, mais elle n’a rien de grave ( plus de peur que de mal ).
Mais ce n’est toujours pas fini entre l’armée israélienne et les manifestants, on essaye toujours de se rapprocher au maximum. On n’arrivent plus a respirer, on n’y voit plus rien, la plupart des manifestant et journalistes sont accroupis par terre derrière un rocher, pour essayer de trouver de l’air frais, pendant que l’armée sioniste n’hésite pas a tirer. C’est impressionnant on croirait qui y à 2 armées qui se battent, alors que nous n’avons rien fait, nous nous sommes juste présentés en temps que manifestants comme tous les
vendredis. Une demi-heure plus tard nous rentrons vers le village sous l’ordre de l’organisateur de la manifestation.
Trés fatigué, très choqué, très triste, je m’avance vers le village et j’entends par le haut parleur de la mosquée que le jeune palestinien qui s’appelait Bassam est mort en route pour aller a l’hôpital.
La tristesse m’envahit, je ne sait plus ou aller, je ne sait plus quoi faire, donc je m’assoie contre un mur et je pleure. La scène du jeune Bassam en train de mourir devant moi ne cesse de repasser dans mon esprit.
Pour mon dernier jour de mission, sa se termine très mal. Malgré la fin de la mission on décide avec mes camarades de rester a Bil’in, pour l’enterrement du jeune martyr Bassam qui aura lieu demain samedi après la prière du midi.
TOUFIC.
(150è mission, récit de Toufic vendredi 17/04/09 – 20h.)