Beate et Serge Klarsfeld en pleine dérive.

Serge Klarsfeld, Louis Aliot et Beate Klarsfeld, lors de la cérémonie de remise de légion d'honneur à Philippe Benguigui. © Maxppp - Nicolas Parent
Serge Klarsfeld, Louis Aliot et Beate Klarsfeld, lors de la cérémonie de remise de légion d’honneur à Philippe Benguigui. © Maxppp – Nicolas Parent
Louis Aliot remettant la médaille de la ville de Perpignan aux époux Klarsfeld (@louis_aliot)
Louis Aliot remettant la médaille de la ville de Perpignan aux époux Klarsfeld (@louis_aliot)

Mais que diable sont-ils allés faire sur ce terrain miné aux relents brunâtres. N’ont-ils pas assez amassé de médailles et de récompenses pour aller chercher celle de la ville de Perpignan ? Pourquoi vouloir interférer dans le choix des adhérents du R-Haine, d’où ne cessent de déborder l’antisémitisme, pour l’élection de leur nouveau président ? Un président qui ne sera, de toute façon, qu’une potiche aux ordres de la seule cheffe qui vaille dans cette formation purement verticale où le culte du chef (et de la famille) est indépassable.

Pourquoi couvrir de respectabilité le maire R-Haine de Perpignan, un xénophobe convaincu ? Celui qui brosse dans le sens du poil les nostalgiques les plus ultras de l’Algérie française ?

Louis Aliot, qui s’affirme gaulliste et déclare avoir de nombreux amis juifs (une garantie en béton !), a décidé de rebaptiser une place de « sa » ville au nom de Pierre Sergent, un parmi les pires factieux de l’OAS qui ont tenté par tous les moyens de régler son compte au grand Charles. Un des historiques ayant participé à la création du F-Haine aux côtés d’une cohorte de pétainistes, de collabos, d’anciens de la LVF et d’un Waffen-SS, tous antisémites fanatiques.

Certes, les époux Klarsfeld n’ont jamais été des progressistes. Ils ont toujours été du côté du manche, en France comme en Israël, mais de là à aller se vautrer dans la prétendue dédiabolisation du F-Haine/R-Haine et de s’en faire les hérauts…

La chasse aux Musulmans, qui préoccupe matin, midi et soir toutes les engeances de l’extrême droite – R-Haine compris – et d’une grande partie de la droite qui continue cependant de s’affirmer républicaine, a remplacé la chasse aux Juifs durant l’entre-deux guerres. Pourtant, sur ce « grand remplacement » de la haine et du racisme, on n’a jamais entendu un seul mot de la part de ce couple intransigeant.

Peut-être faut-il voir dans ce véritable naufrage – au sens où l’entendait le grand Charles, quand il évoquait la vieillesse de Pétain – la permanence d’un fantasme redoutable et catastrophique du « moindre mal ». Cette tragique illusion de « limiter la casse » dans l’ordre et la discipline, déjà pratiquée lorsque des notables de la communauté juive acceptèrent de collaborer avec les nazis, du temps de l’UGIF1. Une communauté forcément irréprochable. On en connaît les résultats : si près de 80 % des Juifs en France échappèrent au pire, plus des trois-quarts des victimes des déportations raciales sans retour, entre 1942 et 1944, furent des Juifs immigrés.

Philippe Rajsfus, le 17 octobre 2022


Note-s
  1. Union générale des Israélites de France []