Par Gideon Levy, 17 juin 2018. Traduction : CG pour l’Agence Média Palestine
Source : Haaretz.
La Knesset pourrait agir non seulement contre la presse, mais aussi contre les groupes pour les droits humains et contre les Palestiniens, les derniers témoins dans les poursuites contre l’occupation.
Nous violerons cette loi fièrement. Nous avons l’obligation de violer cette loi, comme toute loi sur laquelle flotte un drapeau noir. Nous n’arrêterons pas de documenter. Nous n’arrêterons pas de photographier. Nous n’arrêterons pas d’écrire – de toutes nos forces.
Par Gideon Levy.
Il n’y a pas UN homme d’État israélien qui ait l’intention aujourd’hui de s’excuser pour la Nakba, pour le nettoyage ethnique, pour l’exil. Mais Mahmoud Abbas, pour sa part, n’a eu d’autre choix que de s’excuser pour sa remarque sur l’Holocauste[Devant le “Conseil National Palestinien” (le parlement de l’OLP, réuni pour la première fois en séance plénière depuis 1996, Mahmoud Abbas s’est livré à des “réflexions” historiques qui ont aussitôt été exploitées par la propagande israélienne, trop heureuse de saisir l’occasion qui lui était offerte de chercher à démontrer que tous les Palestiniens sont d’horribles antisémites, puisque le patron finissant (83 ans, dont le mandat s’est achevé en 2009 et qui n’a plus une once de légitimité démocratique, n’étant maintenu en place que par la volonté de l’occupant israélien et des puissances occidentales) de l’Autorité Palestinienne de Ramallah en affiche tous les symptômes. Récit selon [Libération : «Les Juifs qui se sont installés en Europe ont été massacrés par un pays ou un autre tous les dix-quinze ans, du XIe siècle à l’Holocauste en Allemagne. Pourquoi ce genre de chose arrivait ?» a-t-il fait-il mine de s’interroger. Avant de donner sa réponse, il assure s’appuyer sur les ouvrages de «trois Juifs», dont «Joseph Staline, que tout le monde connaît», jusqu’à ce qu’on lui chuchote que le leader soviétique n’était pas juif. «Ah, c’était Karl Marx, pardon, se reprend le raïs palestinien. Donc, ces trois-là disaient que la haine des Juifs n’avait rien à voir avec la religion, mais leur fonction dans la société […], l’usure, la banque, etc.» Alors que dans les pays arabes, continue-t-il, «en 1.400 ans, il n’y a pas eu un seul incident contre un Juif parce qu’il était juif». Les condamnations des propos d’Abbas ont fusé de toutes les capitales occidentales, comme si elles constituaient un fait politique majeur. Évidemment, médias et réseaux sociaux n’ont pas été en reste. Abbas s’est donc piteusement excusé. – NDLR]].