Bilal al-Saadi, président du Freedom Theatre, a été arrêté dimanche 11 septembre par l’armée israélienne au checkpoint Zaatar, alors qu’il rentrait à Jénine en compagnie de Mustafa Sheta, le directeur du théâtre, après avoir participé à Ramallah à l’assemblée générale du réseau des arts vivants de Palestine.
Aucune explication n’a été donnée ni à lui, ni à Mustafa Sheta qui était avec lui, ni à sa famille. Nous savons qu’il va être traduit mardi devant un tribunal militaire et qu’il sera sans doute placé en détention administrative sans accusation ni procès, pour 3 ou 4 mois renouvelables sans justification.
Bilal subit ainsi le sort de milliers de Palestiniens arrêtés sans raison, par cet État qui se moque du droit international et du respect des personnes. Israël excelle dans la tactique d’intimidation et de répression ouverte qu’il pratique à longueur de temps en toute impunité.
Le Freedom Theatre a été créé en 2006 par Juliano Mer Khamis, Zakaria Zubeidi et quelques autres. Juliano a été assassiné en 2011 devant le théâtre et ni l’État d’apartheid israélien, prompt à tuer, emprisonner, torturer, démolir les maisons, ni l’Autorité Palestinienne n’ont fait diligence pour mener l’enquête ; cet assassinat n’a jamais été élucidé. Zakaria Zubeidi, après de multiples arrestations est encore aujourd’hui en prison. Bilal al-Saadi, président du Conseil du théâtre, est avec le Freedom Theatre depuis sa création en 2006. Alors qu’il ne constitue évidemment pas une menace pour la sécurité d’Israël, son arrestation s’inscrit dans la tentative acharnée, mais vaine, d’Israël, de faire taire les voix palestiniennes et d’écraser leur culture.
L’UJFP, solidaire de la résistance palestinienne, dénonce énergiquement cette arrestation et, plus largement, le système inique de la détention arbitraire qui fait planer une menace constante sur les Palestiniens et qui écarte des milliers d’entre eux de leur famille et de leurs activités pendant des mois, voire des années.
Les prisonniers politiques palestiniens n’ont de cesse de protester contre ce système de la détention administrative (que subit Salah Hamouri notamment) qui ne cesse de traquer les Palestiniens (le nombre des détenus administratifs serait passé d’environ 500 à environ 700). Les prisonniers attendent des campagnes de la solidarité internationale pour qu’y soit mis fin. Pendant ce temps, ladite communauté internationale laisse agir Israël, État voyou qui se croit tout permis.
Aujourd’hui, non seulement nous déclarons notre soutien total à Bilal al-Saadi et à toutes celles et ceux qui ont à souffrir de la répression de l’apartheid, mais aussi nous appelons à une campagne internationale contre la détention administrative et à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens.
Vive la résistance culturelle des artistes palestiniens.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 13 septembre 2022