Pendant plus de 3 nuits, dans de nombreuses villes françaises, un large mouvement de protestation sans précédents depuis 2005 a brutalement émergé en réaction au meurtre par un policier d’un adolescent de 17 ans, « ayant refusé d’obtempérer », et, plus généralement, en protestation contre les violences policières racistes répétées et révélées ces dernières années par de nombreux intellectuels et militants.
Les violences policières, couvertes par leur hiérarchie, se succèdent à un rythme effréné depuis la marche blanche du 29 juin en l’honneur de Nahel et les réactions, certes violentes, mais politiques des adolescents, abandonnés par l’État.
La police française :
– tire à bout portant sur des jeunes – rejoignant des amis ou sortant de leur travail etc..- et ayant le malheur de rencontrer sur leur chemin une « milice policière » qui sans autre forme de procès leur hurle « casse toi », tout en tirant et blessant gravement, alors que les jeunes ont « obtempéré ».
– tabasse à l’issue de la marche pacifique en souvenir d’Adama Traoré.
C’est clair : la police de Darmanin est maintenant formée à tuer et à commettre des crimes racistes en toute impunité : les jeunes français et françaises racisé.e.s des quartiers populaires ne sont plus que des objets et des cibles à ses yeux, comme dans les clubs de tir où elle s’entraîne habituellement. Ce n’est pas étonnant ; le racisme d’État prospère et l’aggravation qu’on peut constater est liée à l’infiltration de l’extrême droite, à laquelle Macron confie la survie de son système social.
C’est l’État français et son gouvernement qui sont responsables de ces crimes et de ces violences, dans sa dérive de plus en plus répressive, autoritaire et même fascisante et ce, même s’ils le dénient. Déni que la police soit raciste, que les violences soient institutionnelles, que des ordres de réprimer soient donnés.
Non la mort de Nahel n’est pas un accident isolé, elle est le résultat d’une politique concertée qui vise à délégitimer toute protestation en l’assimilant à de la délinquance, voire du « terrorisme » !
Honte aux hommes et femmes politiques qui, dans les médias, renvoient la responsabilité du mouvement de protestation aux parents des jeunes et les menacent de leur retirer les quelques aides dont ils disposent « s’ils ne tiennent pas leurs enfants ».
Cet événement tragique révèle la situation intérieure désastreuse d’une nation dont le présent reste profondément marqué par un passé colonial que les illusions perdues des quelques paroles creuses de Macron ne permettent pas de dépasser.
Ce mouvement de protestation embrasant de nombreuses villes, doit être compris comme un appel urgent à la dignité, à l’égalité et à la justice, pour que les nombreuses victimes du racisme ne soient pas mort-e-s pour rien… L’appel aux marches citoyennes des partis, des syndicats et des associations, marque une solidarité politique avec ces exigences, et ce mouvement unitaire ne doit pas retomber, l’UJFP en est partie prenante.
Ces valeurs de dignité, d’égalité et de justice sont aussi celles que l’UJFP partage sans distinction avec toutes les victimes du racisme structurel. En France, être noir ou issu de l’immigration coloniale ne devrait pas être une condamnation à mort !
Nous sommes en deuil et en colère et nous ne lâcherons rien. L’UJFP ne peut pas oublier la période de Vichy pendant laquelle le gouvernement collaborationniste de Pétain et les policiers d’alors ont « fait le boulot », comme ceux d’aujourd’hui, qui tuent, tabassent et n’ont pas d’états d’âme.
Pour que justice soit rendue après le meurtre de Nahel, contre toutes les formes de répression policière portant atteinte à la libre expression, à la dignité et à la vie humaine, l’UJFP exprime sa solidarité avec le combat des populations racisées des quartiers populaires et plus largement avec le combat de tous les dominés : notre engagement dans la lutte contre le racisme et la violence d’État en France comme ailleurs dans le monde est plus que jamais légitime et nécessaire.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 11 juillet 2023