L’ancien président de la République – Jacques Chirac – vient de mourir…
Son bilan politique est dans la continuité de celui de tous les chefs d’État et de gouvernement français depuis la Libération.
Héritage de la politique coloniale criminelle réactivée en Afrique du Nord dès le 8 mai 1945 avec les bombardements de Setif, de Gelma et Kherrata, en Indochine et au Vietnam ensuite, en Afrique sub-saharienne, à Madagascar et ailleurs.
Politique néocoloniale ensuite au cours de la présidence de Jacques Chirac vis à vis des anciennes colonies françaises.
Politique de droite toujours vis à vis de la classe ouvrière française, vis à vis des populations les plus pauvres, vis à vis des travailleurs émigrés et leurs familles (souvenons-nous de ses déclarations racistes sur « le bruit et l’odeur »).
Politique d’exclusion sociale et politique de tous les laissés pour compte de la société française. Répression des manifestations et assassinat policier de Malik Oussékine.
Enfin, il était l’auteur de malversations financières multiples.
Mais, parce que nous sommes des Juifs antisionistes, nous nous souvenons qu’il a aide le grand dirigeant palestinien Yasser Arafat ; qu’il avait manifesté son désaccord au cours d’une visite d’État en Israël sur l’impossibilité qu’il lui était imposée de rencontrer la population palestinienne de Jérusalem.
Parce que nous sommes des Juifs français, survivants des crimes de Vichy, nous conservons à son égard une dette immense pour avoir reconnu – en juillet 1995 au cours de la cérémonie au Vel d’Hiv – le rôle central et la responsabilité de la France dans l’arrestation, la déportation et la destruction des Juifs de France, la mort de 76.000 d’entre eux dont, plus de 11.500 enfants.
Reconnaissance historique qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait voulu faire – y compris François Mitterrand – ami du criminel René Bousquet, celui qui avait livré les enfants Juifs de France aux nazis fin juin 1942.
Confirmant ainsi les observations de Raul Hilberg affirmant que « les Français firent encore mieux que les Allemands en matière de spécialisation des services administratifs affectés à l’entreprise de destruction des Juifs de France » et que « la liste des Français qui occupèrent des postes clés dans l’appareil de destruction est d’une longueur impressionnante ».
Cette mémoire est la nôtre, il nous appartient de la nommer. Aujourd’hui surtout, où nous sommes à nouveau témoins de propos et des dérives criminels à l’encontre des migrants africains particulièrement, à l’encontre des exilés et demandeurs d’asile en général, en tout point comparables aux propos et aux dérives du gouvernement français de Vichy dénoncés par Jacques Chirac en juillet 1995.
La Mémoire, celle que nous portons, nécessite ce rappel, nonobstant les lourdes responsabilités qui sont les siennes dans tous les dossiers politiques évoqués.
La Coordination nationale de l’UJFP
Le 2 octobre 2019