APPEL A DONS POUR LE PROJET DE JARDIN D’ENFANTS FRANCOPHONE A GAZA

Par Laurent Baudoin (Centre pastoral Saint-Merry).

Ce projet de jardin d’enfants s’inscrit dans le cadre de la résistance non-violente qui se déploie dans la société civile palestinienne, notamment à Gaza, malgré les nombreux obstacles et la répression israélienne.

soutien-psychologique-aux-enfants-de-gaza-400x225.jpg

Ziad Medoukh, directeur du département de français de l’université al-Aqsa à Gaza en est l’un des plus fervents partisans depuis des années. Et lorsque le Centre pastoral St-Merry, en réponse à la crise humanitaire de l’été 2017 – une des conséquences du blocus israélien et de la meurtrière offensive militaire de 2014 – a proposé son aide au département de français, Ziad et ses étudiants, s’appuyant sur les principes gandhiens de la résistance non-violente – qui incluent la prise en main de leur destin par les citoyens, l’immersion de tous dans la vie sociale, la recherche de l’autosuffisance économique, la priorité donnée à l’éducation et à la culture – ont proposé de l’associer à la création d’un jardin d’enfants francophone mixte, laïc et indépendant de toute influence politique ou religieuse.

Ces jeunes diplômés, garçons et filles, ambitionnent de former une génération d’enfants ouverte aux autres et sur le monde, qui garde espoir dans l’avenir, cultive l’esprit de non-violence et pratique la solidarité sociale et intergénérationnelle. Appelés à gérer eux-mêmes ce « jardin français », ils bénéficieront d’une formation préalable adéquate et des conseils permanents de professionnels.

St-Merry a accepté de soutenir ce projet humaniste. Les premiers dons ont permis d’ouvrir une session de formation des futurs animateurs du jardin. Pour financer la première année de lancement (le jardin ayant vocation à s’autofinancer les années suivantes), un concert de solidarité a été donné le 2 mars.

Pour aider à la réalisation de ce projet humaniste, qui fait le choix de la vie contre la résignation et la capitulation auxquelles l’occupant voudrait contraindre les Gazaouis, nous faisons appel à la générosité de toutes celles et de tous ceux qui croient en la résistance non-violente par la culture et l’éducation.

– Témoignez de votre solidarité en faisant un don par chèque (qui bénéficiera de la déduction fiscale de 66 % de l’impôt sur le revenu – un reçu fiscal vous sera envoyé). Pour la marche à suivre, contactez-moi sur : baudoin-laurent@wanadoo.fr.
– De plus, si vous avez dans vos archives des petits livres d’initiation au français pour enfants (dessins, bandes dessinées, contes, méthode d’apprentissage des chiffres et des lettres, etc.), contactez-moi car le jardin d’enfants est très demandeur de ce matériel pédagogique évidemment introuvable à Gaza.

Dans le discours qu’il aurait dû prononcer à Bombay – si les Israéliens l’avaient autorisé à sortir de Gaza pour recevoir le Prix international de la Fondation gandhienne Jamnalal Bajaj – Ziad Medoukh décrit ainsi son cheminement vers la résistance non-violente (texte lu en introduction au concert du 2 mars à St-Merry) :

« La non-violence a commencé pour moi quand j’étais jeune. J’ai quitté mon école et je voulais lancer des pierres contre les soldats israéliens qui se trouvaient dans ma ville et qui répondaient par des balles réelles.

Mais soudain la pierre est tombée de ma main, et j’ai commencé à réfléchir à d’autres moyens pour résister contre les occupants de notre terre. J’ai trouvé la solution dans la non-violence et les principes de Gandhi. J’ai décidé de consacrer ma vie à résister par l’éducation, la culture, la non-violence et le travail auprès des jeunes. Pour moi Gandhi est une valeur, une sagesse, un exemple et Gaza est une cause juste, une vie, un espoir. 

J’ai appris de Gandhi le respect de l’autre, même si cet autre est mon ennemi.
J’ai appris de Gandhi l’amour de l’autre, même si cet autre me répond par la haine.
J’ai appris de Gandhi la patience quelles que soient les difficultés.
J’ai appris de Gandhi que la non-violence est une solution efficace et stratégique pour lutter et pour résister. 
 
Je forme une future génération ouverte sur le monde, et je diffuse les principes de la non-violence via mes cours, mes conférences, mes articles en Palestine et à l’extérieur, et surtout mes actions sur le terrain, avec les paysans, les familles, les ouvriers, les pêcheurs, les jeunes et les enfants.

Quand je vois le sourire des enfants de Gaza lors des séances de soutien psychologique créées en 2014 après l’offensive israélienne, je suis encouragé à poursuivre mon combat non-violent.

Quand je vois le moral qui monte des jeunes de Gaza à travers les activités proposées, je garde espoir dans l’avenir.

Quand je vois la satisfaction des familles et des paysans lors de nos activités de bénévolat, je veux poursuivre la lutte non-violente selon les principes de Gandhi. »

    Tous les dossiers