Antisémitisme : quand les défenseurs de la politique israélienne entretiennent la confusion des genres

Le numéro 2 du Front National, Louis Aliot, vient d’aller en Israël. Il a visité les colonies de Shilo et Eli. Il prépare le prochain voyage en Israël de Marine Le Pen qui a déjà rencontré l’ambassadeur d’Israël à l’ONU. Membre de la direction du CRIF, Gilles-William Goldnadel ne nie pas plusieurs rencontres avec les dirigeants du Front National.

Déjà en 2010, les principaux dirigeants de l’extrême droite raciste européenne (l’Autrichien Heinz-Christian Strache, le Néerlandais Geert Wilders, le Flamand Filip de Winter …) s’étaient rendus en Israël et avaient visité Yad Vashem, le musée de la Shoah. Ces dirigeants affirment entretenir d’excellentes relations avec Israël, leur ennemi étant le Sans Papier, l’immigré, l’Arabe, le musulman, le Rom … Leur cause commune est particulièrement l’islamophobie.

Avant eux, les chrétiens sionistes américains évangélistes, qui sont de véritables antisémites se servant des juifs israéliens pour leurs conceptions religieuses, ont apporté une aide financière et politique décisive pour la colonisation des territoires occupés. Un de leurs représentants, le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis Newt Gingrich, vient de reprendre à son compte les théories négationnistes très en vogue en Israël expliquant que le peuple palestinien n’existe pas.

À aucun moment, ceux qui crient sans arrêt à l’antisémitisme n’ont condamné ces nostalgiques du fascisme. Leur ennemi est et reste plus que jamais l’antisioniste qualifié automatiquement d’antisémite.
Dans une interview de Michel Wieviorka dans la revue de décembre 2011 du CNRS, nous pouvons lire ce passage dont il est difficile de discerner s’il y a lieu de l’attribuer à Michel Wieviorka ou au journaliste qui l’interviewe, mais qui de toutes façons appelle notre commentaire : « Quant à l’antisémitisme classique, qui tient les Juifs pour une race et les perçoit comme une menace pour la religion chrétienne, il est très affaibli en France . La haine des Juifs a pris de nouvelles formes comme l’antisionisme qui, dans sa version la plus extrême, prône la destruction pure et simple de l’État d’Israël, en l’accusant d’être le représentant de l’Occident dominateur, hégémonique, arrogant, exploiteur, impérialiste, et d’humilier l’Orient. »

Il existe certes des antisémites qui s’abritent derrière l’antisionisme, et l’UJFP a toujours été vigilante à les démasquer et à les combattre, mais ce propos a surtout pour finalité de s’ajouter à des campagnes particulièrement haineuses contre Stéphane Hessel, Edgar Morin, Charles Enderlin. Il explique aussi que des défenseurs acharnés de la politique israélienne comme Arno Klarsfeld soient enrôlés aujourd’hui dans la politique xénophobe du gouvernement français contre les Roms et les Sans Papiers et dans sa politique islamophobe.

L’UJFP rejette cette confusion absolue. Elle dénonce toute tentative de réhabilitation des nostalgiques du fascisme. Elle dénie le droit à ceux qui soutiennent une politique que le tribunal Russell vient de qualifier de politique d’apartheid, de parler de l’antisémitisme. Elle réaffirme que juif, sioniste et israélien sont des identités différentes et que ceux qui entretiennent ces confusions font le jeu du racisme.

Bureau National de l’UJFP le 18-12-2011

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