Quelques jours avant la tenue de la conférence d’Annapolis, le Congrès rabbinique central (CRC), qui représente des rabbins orthodoxes aux États-Unis et au Canada, a émis une déclaration sur les négociations de paix. Cette instance regroupe plus de 150 synagogues orthodoxes en Amérique du Nord. Le 30 novembre 2007, après avoir dit qu’il n’a pas pour habitude de faire des déclarations politiques, le CRC a fait référence au caractère exceptionnel des circonstances : « Lorsque la vérité est déformée, surtout par ceux qui prétendent parler au nom de la Torah » (allusion au courant dominant dans le rabbinat), « le CRC est obligé de préciser les choses ».
Entrant dans le vif du sujet, les rabbins orthodoxes contestent des déclarations faites par certaines organisations politiques et religieuses juives qui, elles, prétendent que « rendre des parties de la terre sainte, en particulier Jérusalem, pour assurer la paix », serait interdit. « Ceci n’est tout simplement pas vrai » affirme le CRC, qui rappelle que ce qui est interdit par la Torah, c’est « l’établissement d’un État juif avant l’arrivée du Messie. Les juifs sont en exil à travers le monde, où ils doivent vivre en paix et en harmonie et faire preuve de loyauté envers les pays de résidence dans lesquels ils vivent. Les principes de la Torah proclament également que la vie humaine est la cause la plus sacrée. Des concessions territoriales qui ont pour objectif de sauvegarder les vies et d’éviter des souffrances humaines ne sont pas seulement autorisées par la Torah, mais exigées par elle. » Les rabbins concluent : « Des centaines de milliers de juifs orthodoxes en Amérique et ailleurs, qui sont fidèles à l’enseignement religieux du Talmud et des sages, s’opposent à la proclamation d’un État souverain et s’opposent aux politiques expansionnistes du gouvernement israélien. Que toute l’humanité soit digne d’une véritable rédemption lorsque ‘de leurs glaives, ils forgeront des hoyaux’ et la gloire de Dieu remplira le monde. » En tant qu’association laïque, l’UJFP répond « Amen ».
