ANGOT ET GIESBERT, CHIENS DE GARDE DU SIONISME

C‘était dans « On n’est pas couché » du 3 novembre dernier, une émission qui, ayant accordé à Éric Zemmour une tribune incomparable, s’érige depuis quelques années en promoteur du racisme et en tribunal contre ses invités, avec des juges colériques et caractériels, campés sur le pouvoir du media qu’ils occupent, on se souvient de l’épisode Angot-Rousseau, et de bien d’autres.

Le thème, cette fois, est la pièce de Salomé Lelouch « Justice », qui montre avec simplicité le fonctionnement d’une justice de classe, comme l’indique Christine Angot, sobrement avec justesse et une gentillesse presqu’inquiétante. Même Laurent Ruquier respire à la fin de sa tirade. Mais c’est pour mieux tirer !

Elle somme alors Océan, l’un des acteurs de cette pièce, présent sur le plateau de l’émission, de s’expliquer sur une phrase de sa tribune courageuse en soutien à Houria Bouteldja : « Elle interroge l’extermination des Juifs d’Europe et son instrumentalisation par le projet sioniste depuis le monde colonisé ». Si Océan avait eu son propre texte de mai 2016 sous les yeux, il aurait pu juste poursuivre la lecture de son paragraphe et la discussion était close : « Car la violence rationalisée et industrialisée envers une catégorie de population, c’est bien une invention du colonialisme européen. Et, oui, il y a, en France, un monde colonisé, dont les Juifs ont été historiquement (et encore aujourd’hui sous des formes renouvelées) les victimes. Et ce livre est bien une tentative de réconciliation et d’organisation d’une lutte politique commune ». Mais c’est là tout le vice de l’attaque surprise et sur une phrase.

Christine Angot retient ses tremblements dit-elle, Franz-Olivier Giesbert aussi devant une phrase « aussi monstrueuse ». Le mot « instrumentalisation » que je n’arrive même pas à prononcer, soupire-t-elle, semble une découverte pour ces « Juges ».

Alors pour les faux innocents et les ignares, il nous faut rappeler que l’instrumentalisation de la Shoah est une histoire largement documentée et informée par les historiens et chercheurs les plus avertis et notamment les historiens israéliens, comme Idith Zertal, Tom Seguev, Shlomo Sand, Ilan Pappe, Abraham Burg ou Saul Friedlander. Mais l’ignorance crasse de ces petits juges « de guerre » n’a d’équivalent que leur mauvaise foi.

Car il faut bien le souligner, en réalité nous assistons là précisément à une instrumentalisation du judéocide : ce qu’il s’agit de défendre c’est l’État d’Israël et ses crimes dont pas un mot ne sera dit (hormis celui qu’essaye vainement de prononcer Océan), en utilisant le judéocide. Le mot extermination que Christine Angot et Franz-Olivier Giesbert répètent en roulant des yeux terrorisés sert ici à annuler celui d’instrumentalisation. Condamner l’instrumentalisation de l’extermination reviendrait à nier ou effacer l’extermination. Franz-Olivier Giesbert enfonce le clou en évoquant le négationiste Faurisson. Le vrai procès est celui du soutien à Houria Bouteldja diabolisée elle aussi pour avoir tenté de démonter cette instrumentalisation, mais est-ce permis quand on est indigène ?

Le vrai procès est celui de tous ceux qui osent braver l’interdit et soutenir la Palestine publiquement. Il est interdit d’attaquer le sionisme ou l’État d’Israël. C’est ce que dit Macron et c’est ce que répètent en cœur ces chiens de garde du sionisme.

Eux qui n’ont jamais eu un mot pour l’écrasement de Gaza sous les bombes, et encore aujourd’hui, pour les enfants prisonniers et les tortures infligées aux Palestiniens, n’ont de leçon d’humanité à donner à personne du haut de leur tribunal inquisiteur. Océan a tenté une parole juste de défense d’un livre et d’une amie hystériquement attaqués pour ces mêmes raisons. Lui qui introduisait sa tribune ainsi « cette tribune ne s’adresse pas aux identitaires républicains en crise actuelle de psychose, obsédés par la soi-disant « islamisation de la France », mais à ceux pour qui être de gauche ne se résume pas à faire passer l’entre soi Blancs-bien-pensants pour de l’universalisme, et sont prêts à observer depuis une autre place que la leur ».

Nous sommes de son côté et de tous ceux qui aujourd’hui, non seulement ne nient pas le judéocide, mais refusent son instrumentalisation au service de crimes de guerres commis en Palestine.

Le Bureau national de l’UJFP, le 7 novembre 2018