Dans la région d’Al-Zawaida, plus précisément dans l’école préparatoire communale pour réfugiés d’Al-Zawaida, plus de 350 familles ont trouvé refuge dans cette école en cours de construction, s’abritant entre ses murs des bombardements, du froid et de la pluie.
La plupart de ces familles ont quitté les régions de Nuseirat et de l’est de Bureij. Les habitants du nord-ouest de Nuseirat, ainsi que des camps de Bureij et de Maghazi, ont été informés qu’ils devaient se diriger vers la région de Deir al-Balah.
Les habitants du nord-ouest de Nuseirat ont évacué, mais les habitants de l’est de Bureij et de Maghazy n’ont pas respecté cet avertissement, de sorte que l’occupation a commencé à bombarder la zone à l’est de Bureij le 24 décembre au soir et a continué jusqu’au matin du 25 décembre à bombarder les zones orientales du camp de Bureij d’une manière insensée, ce qui a entraîné le déplacement des habitants qui se sont réfugiés dans la zone Al-Zawaida, plus précisément vers cette école et quelques rues attenantes, à la recherche de sécurité.
Ces familles n’ont pas dormi ni mangé pendant deux jours. J’ai parlé à de nombreuses familles pendant leur déplacement et pendant les bombardements. Pendant deux jours, personne ne s’est soucié de ces familles et ni l’UNRWA ni aucune autre institution ne leur a fourni de nourriture ou d’aide.
Cette école est entièrement remplie de réfugiés et, pendant que j’y étais, certaines familles sont venues à l’école et n’ont pas trouvé de place dans les salles de classe, si bien qu’elles ont préféré s’installer dans la cour de l’école plutôt que de rester dans la rue.
Personne ne peut imaginer à quel point les conditions de vie des déplacés qui se trouvent dans cette école et dans les environs sont mauvaises. Il n’y a ni eau, ni électricité, ni rien pour dormir. Ils ont quitté leur maison à la hâte et n’ont rien pu emporter avec eux.
Certaines familles ont pu apporter ce qu’elles pouvaient, mais la plupart des réfugiés sont partis sans rien.
La bande de Gaza peut maintenant être décrite, si on la compare aux pays voisins ou à ce qu’elle était avant le 7 octobre, comme une zone qui est devenue hors du cadre de la civilisation.
La plupart des maisons, des magasins, des écoles, des hôpitaux, des laboratoires et des lieux de culte ont été entièrement ou partiellement détruits. On voit des décombres partout, et la plupart des rues sont fermées par les débris des maisons.
Les eaux usées sont partout, et pour parler franc dans toutes les rues, ce qui a conduit à la propagation d’épidémies. Les enfants marchent dans les rues sans chaussures, dans les eaux usées, car il n’y a pas d’endroit propre où ils peuvent marcher.
Les charrettes tirées par des animaux sont omniprésentes et ont remplacé les voitures, devenant le principal moyen de transport et d’acheminement des marchandises.
L’électricité est presque inexistante, sauf dans certaines maisons équipées de panneaux solaires. Ce sont les rares maisons qui ont survécu aux bombardements ou qui n’ont pas été endommagées par les éclats d’obus.
De même, l’accès à l’internet est quasiment inexistant, sauf par le biais de cartes SIM électroniques achetées à l’étranger, en envoyant des codes qui sont téléchargés sur les réseaux israéliens disponibles. Il faut pour cela qu’il y ait de l’électricité pour recharger le téléphone, et ces réseaux sont disponibles dans des zones très élevées, de sorte qu’il est possible de capter le réseau et de surfer en ligne par leur intermédiaire.
En bref, la bande de Gaza est revenue des décennies en arrière et devra être reconstruite pendant au moins dix ans, pour qu’elle redevienne ce qu’elle était avant le 7 octobre.
Sur le plan humain, tous les habitants de la bande de Gaza ont besoin d’une reconstruction psychologique, en particulier les enfants et les femmes. Voici un petit résumé de la situation dans la bande de Gaza.
Aujourd’hui, mercredi 27 décembre, 950 repas ont été distribués aux réfugiés de l’école préparatoire commune d’Al-Zawaida et aux tentes situées autour du mur de l’école.
La veille de la distribution, l’équipe de travail a procédé au recensement de ces réfugiés, et les repas ont été distribués en fonction des listes enregistrées.
La distribution de ces repas a bénéficié à 392 familles, soit 2 069 personnes.
Les responsables de cette école ont remercié pour ce don qui a permis à ces réfugiés de tenir bon, en espérant que cette institution continuera à donner.