Abu Amir par téléphone – 4 décembre – 10:50

Ce qu’il nous a dit par téléphone :

1) Israël est en train de réussir ce qu’il a déjà fait dans le nord et Gaza-ville : les tanks séparent la zone médiane (Nusseirat.. Burej… Deir el Balah…) du reste du territoire.

Il crée la séparation d’avec Khan Younès, par bombardements puis arrivée des blindés.

On va arriver à quatre zones : Nord Gaza Ville ; Zone centre ; Khan Younès et Rafah.

On peut penser qu’ensuite ils sépareront Khan Younès de Rafah.

Dans l’horreur, il y a maintenant cette gradation : le pire est le nord, puis la zone médiane, puis Khan Younès, puis enfin Rafah, où Abu Amir pense qu’on peut à peu près vivre (aux bombardements près bien sûr).

2) l’état des marchés : les prix doublent. Les intermédiaires sont en cause, le gouvernement a essayé d’agir, mais c’est impossible, les marchandises arrivent dans les lieux de vente à ces prix, impossible d’attraper les responsables.

Exemple : hier Abu Amir a pu acheter deux lots de chaussures à 30 ILS la paire, aujourd’hui elles sont vendues entre 50 et 60 ILS. Il faut comprendre que tout vient de Rafah et Khan Younis, donc par circuits très fragiles et pouvant s’interrompre à, tout moment.

Abu Amir a donc pu acheter 250 paires de chaussures au prix d’hier. Aujourd’hui, en concertation avec les deux directeurs (d’écoles-abris pour déplacés), il va distribuer dans deux écoles.

Il a pu aussi se procurer 30 ensembles chauds, il n’y en avait pas davantage, alors qu’il a « ratissé » Burej et Deir al Balah. Il n’a maintenant plus d’essence. Le dilemme est le suivant : il y a un médecin parmi les déplacés dans sa maison, prendre sa voiture pour tenter de se ravitailler pour distribuer dans les écoles ? On était pour l’essence dans les prix suivants : 500 ILS pour 12 litres, mais maintenant on n’en trouve plus.

Distribution d’aujourd’hui. Entre les deux écoles, cela va concerner 430 familles, pour lesquelles il va aussi essayer de confectionner des repas.

Abu Amir répète que pour les enfants la pénurie est extrême, en médicaments et couches (on ne trouve plus de couches que pour les nouveau-nés).

3) Abu Amir réussit à récupérer l’argent que nous envoyons ; parfois c’est un véritable travail d’équilibriste !

4) Enfin, Abu Amir certifie : le meilleur de ce que nous avons fait jusqu’ici, ce sont les tentes. C’est de loin l’aide la plus nécessaire.


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