Les récentes (et indécentes) déclarations de Benjamin Netanyahu devant les représentants du Congrès juif mondial font prendre la mesure de l’état de déliquescence atteint par le régime sioniste.
En Israël jusqu’au début des années soixante, les Juifs rescapés des camps d’extermination étaient nommés avec dérision « sabon » (ceux qui s’étaient laissés transformer en savon par les Nazis). Ces Juifs « diasporiques » faisaient honte à l’époque et l’on valorisait l’image du nouveau Juif, grand fort blond, aux yeux bleus, presque « aryen » .
Ce n’est qu’à partir des années soixante avec le procès Eichman qu’Israël décide d’utiliser le génocide juif comme garant de sa position de victime en danger permanent d’extermination. Ce qui lui permet d’effacer, de nier, à la fois les crimes commis depuis 48 et avant, et les véritables victimes du sionisme, les Palestiniens.
Aujourd’hui c’est l’escalade de la violence d’un régime qui est en train d’arriver au bout de sa logique destructrice, qui enferme, expulse, détruit, bombarde, qu’il nous faut contempler. C’est une situation où la jeunesse palestinienne est arrivée au bout de son désespoir, et la « démocratie » israélienne a donné un permis officiel de tuer à bout portant tout-e Palestinien-ne « suspect-e » dans la rue.
Dans un tel contexte les propos de Benjamin Netanyahu prennent toute leur mesure : ce sont les Palestiniens qui sont les Nazis nous dit-il.
Ces propos sont à la fois négationnistes, car il s’agit bien de nier les responsabilités du régime nazi dans le judéocide et révisionnistes puisqu’ils réécrivent l’histoire. Propos cyniquement opportunistes, ils n’ont plus rien à voir avec l’histoire ou la mémoire des disparus ici manipulée sans masque.
Que les représentants du Congrès juif mondial n’aient pas bronché à ces propos, que les organisations sionistes de par le monde n’aient dit mot, que le CRIF français se soit tu, sans parler du silence des gouvernements occidentaux, est un véritable scandale, au regard de l’histoire des Juifs européens, et au regard de la réalité de la violence exercée contre le peuple palestinien.
Netanyahu vient aussi de déclarer : « On m’a demandé si nous allons vivre éternellement par l’épée, c’est oui »
L’avenir que ce régime à bout de souffle offre à son peuple est bien sombre.
Le Bureau national de l’UJFP, le 28 octobre 2015