Avec le Dr. Abdelfattah Abusrour.
Abdelfattah Abusrour est Palestinien ; il est fondateur et directeur du Centre Culturel et Artistique Alrowwad, situé dans le camp de réfugiés d’Aïda à Bethléem, en Cisjordanie occupée.
Le nom d’AL ROWWAD ( les pionniers) est celui du centre culturel et social situé dans le camp de réfugiés d’AIDA, proche de Bethléem Symbole du refus de l’assistanat, il offre aux habitants du camp et des alentours des formations artistiques et techniques, une animation en particulier pour les jeunes et les femmes et participe au développement économique local.
Al Rowwad met en œuvre le concept de « belle résistance ». Une approche fondée sur la culture, la création, et l’absence de compromis politique.
Rencontre avec son fondateur et directeur, Abdelfattah Abusrur, qui sera à Lyon le 20 juin 2019.
En quinze ans, ce centre culturel est devenu une véritable institution dans les territoires palestiniens occupés et au-delà. Des partenaires, souvent constitués en associations d’amis, soutiennent et relaient le projet en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis. Dans son bureau au premier étage du local, stores baissés, entre des murs où se côtoient un grand écran TV et un portrait de Mahmoud Darwich, Abdelfattah Abusrur est le fondateur et directeur de la Société Al Rowwad pour la Culture et le Théâtre. Docteur en génie biologique et médical, passionné de théâtre, il a lancé ce projet en 1998, au sein du camp de réfugiés d’Aida, où il est lui-même né en 1963. Pour répondre à une urgence. « Dans un camp comme Aida où il n’y a plus d’espace, où le héros est celui qui porte le fusil et où le grand rêve est de mourir pour la Palestine, il fallait inventer un lieu où rester vivant. En résistant sans aucun compromis, mais en offrant d’autres possibilités aux enfants que celles d’aller se faire sauter dans un bus. »
Ainsi a pris corps ce concept de « belle résistance » (beautiful non-violent resistance) que Abdelfattah Abusrur inscrit dans l’histoire du mouvement national : « Notre peuple a toujours choisi majoritairement de résister sans armes. Même dans les structures de l’OLP, seules 15% des activités relevaient de la lutte armée. Les 85 % restant étaient dédiées à l’éducation, l’action sociale, la culture. Nous avons une vieille histoire de résistance pacifique contre l’occupant qui remonte même à la fin du XIXe. »