À Bruxelles, conférence de Michèle Sibony : « Les Juifs de France, Israël et la République »

Organisée par l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB).

Avec Michèle Sibony, de l’Union juive française pour la paix (UJFP, Paris)

La communauté juive de France est, de très loin, la plus nombreuse d’Europe. Elle est aussi celle qui, à travers ses instances dites représentatives, constitue le plus ferme soutien au gouvernement d’extrême droite au pouvoir en Israël.

Mais il y a un troisième acteur dans ce jeu : la République française. Celle-ci développe un tropisme pro-israélien poussé au-delà de tout ce qui peut s’observer dans les autres démocraties européennes. De François Hollande, affichant sa complicité avec Netanyahou et son épouse dans des agapes privées complaisamment filmées, à Emmanuel Macron, invitant le Premier ministre israélien à la commémoration de la rafle de Vel d’hiv’ où il n’avait rien à faire et lui servant du « cher Bibi », cette proximité semble plus indécente que jamais.

Au moins, les autres dirigeants européens font mine de conserver une position équidistante entre les protagonistes. Comment expliquer cette double singularité ? Pour Michèle Sibony, il faut remonter au logiciel pervers qui présida, en 1789, à l’émancipation des Juifs par la Révolution française. Ceux-ci furent, selon les circonstances, considérés comme des Français juifs invités à privatiser leurs différences ou comme une minorité envisagée collectivement à travers son lien indéfectible avec son « autre patrie ». Cette assimilation postulée entre les Juifs de France et l’État d’Israël est au moins autant le résultat d’une assignation républicaine que de la propagande israélienne.

avec le soutien de Bruxelles-Laïque

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