La Campagne BDS France s’est associée à plusieurs organisations pour demander entre autres l’annulation du concert de l’Israel Philharmonic Orchestra prévu le 6 novembre à la Philharmonie de Paris.
Le 6 novembre, la Philharmonie de Paris accueille le chef d’orchestre Lahav Shani et l’Orchestre philharmonique d’Israël (IPO) — ambassadeur culturel de l’État sioniste. Ce concert ne peut être considéré comme un simple événement artistique : il constitue un acte de normalisation de l’État colonial et génocidaire.
Un contexte que nul ne peut ignorer
Depuis janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) ont reconnu que les crimes commis à Gaza par l’armée israélienne constituent des crimes génocidaires envers le peuple palestinien. Alors que l’État sioniste vient de rompre le fragile cessez-le-feu, les bombes continuent de tomber sur Gaza, et la colonisation continue sur tout le territoire palestinien.
Un orchestre au service de la propagande sioniste
Le secrétaire général de l’IPO, Yair Mashiach, déclarait le 21 mai 2025 : “L’Orchestre philharmonique d’Israël est l’orchestre national de l’État d’Israël et son ambassadeur culturel dans le monde.” Cette affirmation place clairement l’IPO dans le cadre de la politique qui vise à redorer l’image d’un État illégitime et génocidaire.
Maintenir ce concert revient à soutenir l’impunité d’Israël face au droit international et à instrumentaliser la musique classique, à la fois comme art et comme industrie, pour occulter une politique qui, depuis 75 ans, occupe et vole les terres palestiniennes et massacre son peuple.
Quand d’autres institutions agissent
En septembre 2025, le Festival de Gand (Belgique) a annulé un concert dirigé par Lahav Shani, en raison de ses liens directs avec l’État sioniste. Cette décision courageuse a provoqué une levée de boucliers médiatique et des accusations infondées d’antisémitisme — une stratégie classique de disqualification. Nous saluons le festival de Gand pour son courage : la Philharmonie de Paris doit aujourd’hui faire preuve du même sens des responsabilités.
Le deux poids – deux mesures
En 2022, la Philharmonie de Paris avait annulé les concerts de l’Orchestre du Théâtre Mariinsky et de Valery Gergiev, en solidarité avec le peuple ukrainien. Pourquoi cette solidarité ne s’appliquerait-elle pas aujourd’hui aux Palestinien·nes ?
Réponse de la Philharmonie de Paris
Dans sa réponse à une lettre ouverte des artistes et publics de musique classique, la Philharmonie de Paris tente de présenter le concert comme un simple événement artistique, et réfute que sa tenue contribue à normaliser les relations avec l’État sioniste. En minimisant l’implication financière de cet État et en occultant le rôle de l’Israeli Philharmonic Orchestra comme ambassadeur culturel, la Philharmonie cautionne une politique participant à effacer les enjeux de colonisation et d’apartheid.
Comble de l’hypocrisie, elle ose mettre sur le même plan un représentant de l’État israélien et des artistes palestiniens réduits au silence par l’occupation.
Nous demandons :
- L’annulation du concert de l’Israel Philharmonic Orchestra prévu le 6 novembre 2025 à la Philharmonie de Paris ;
- L’annulation des concerts de l’IPO partout en Europe : le 1er novembre à Essen, le 2 à Francfort-sur-le-Main, le 3 à Hambourg, le 5 à Cologne, et le 11 à Munich ;
- L’annulation du concert du Rotterdam Philharmonic Orchestra dirigé par Lahav Shani le 30 novembre 2025 à la Philharmonie de Paris ;
- L’annulation du concert du Jerusalem Quartet, le 16 janvier 2026 à la Philharmonie de Paris, dont les liens avec l’armée israélienne sont documentés.
Signataires :
- Artistes pour la Palestine
- Campagne BDS France
- SNAM Île-de-France
- Solidaires Sud Culture
- Tsedek !
- UJFP
- Urgence Palestine

