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Qui est Ali ?
Ali est né dans le camp de réfugié·es de Balata, à la bordure de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. Sa famille y avait trouvé refuge lors de son expulsion forcée en 1948 de la ville de Jaffa dont elle est originaire. Comme la famille d’Ali, sur les plus de 900 000 Palestinien·nes qui peuplaient la Palestine, entre 750 000 et 800 000 d’entre elles et eux ont été expulsé·es de leurs terres au cours de la Nakba et ont trouvé refuge dans des camps en Cisjordanie, à Gaza, au Liban, en Jordanie, en Syrie, en Égypte ou se sont exilé·es ailleurs à travers le monde.
Alors qu’il n’a que 14 ans, Ali est témoin de l’assassinat de son petit frère de 8 ans, abattu sous ses yeux d’une balle en plein cœur tirée par un soldat de l’armée israélienne. C’est un véritable traumatisme pour sa famille, ses proches et la communauté du camp de Balata. À 16 ans, il est arrêté une première fois lors d’un raid de l’armée d’occupation au domicile familial. Il est incarcéré pendant un an, sans inculpation ni procès, en détention administrative, avant d’être condamné à quatre ans de prison pour « jets de pierres », une accusation courante portée par Israël contre les enfants palestiniens, dont plus de 450 sont actuellement incarcérés dans ses prisons. Il passe quatre ans dans la prison de Hasharon, où étaient incarcéré·es à l’époque, des enfants et femmes palestinien·nes. Par la suite, il sera incarcéré à trois reprises sans jugement ni inculpation pour des périodes de 12, 14 et 9 mois. À chaque fois il a été remis en liberté sans qu’aucune accusation ne lui soit formulée. Lors de sa troisième arrestation, son père décède des suites d’un AVC après avoir reçu de fausses nouvelles disant qu’Ali était mort en prison. Les services israéliens ont délibérément repoussé la libération d’Ali, l’empêchant ainsi d’assister à l’enterrement de son père, une pratique courante au sein de l’administration pénitentiaire israélienne.
En 2014, Ali subit un nouvel exil, 66 ans après le départ forcé de sa famille lors de la Nakba de 1948. Cette année-là, il est expulsé de son pays par l’État israélien.
En 2016, il est arrêté en Italie, dans la ville de Bari, sur accusation d’Israël. Mais le juge ordonne sa libération après plusieurs jours d’incarcération car les accusations formulées par Israël n’étaient pas liées à des activités sur le sol italien. Il est immédiatement transféré dans un centre de rétention pour migrants, pendant six mois. Grâce à l’intervention d’avocats, de l’ambassade palestinienne en Italie et d’organisations de défense des droits des réfugiés, le gouvernement italien ordonne sa libération en lui présentant des excuses, et en lui accordant le statut de réfugié en Italie, ainsi qu’une compensation financière — mais Ali refuse tout cela et décide de quitter le pays pour s’installer ailleurs.
Après ce passage en Italie, il décide de s’installer en France, où il obtient un titre de réfugié. Depuis, il a occupé différents emplois, n’a fait l’objet d’aucune condamnation de la part de la justice française, et s’est efforcé de reconstruire sa vie malgré la douleur de l’exil et l’éloignement de sa famille. Avec sa compagne, ils fondent une famille et élèvent plusieurs jeunes enfants ensemble. Entourés et aimés par leurs amis, certains membres de leur famille et leur voisinage, ils ont construit leur vie en France.
Que s’est-il passé ?
Le 28 mai 2024 au petit matin, la police française fait irruption dans le domicile familial, enfonce la porte de l’appartement, dégrade la voiture de la compagne d’Ali, retourne l’appartement, y compris les chambres des enfants. Sa compagne et lui sont brutalement arrêté·es sous les yeux de leurs jeunes enfants terrorisés par la présence d’hommes cagoulés et armés dans leur foyer. Une perquisition violente qui a traumatisé l’ensemble de la famille et leur voisinage et les a marqués durablement. Sa compagne est emmenée de nombreuses heures en garde à vue, les policiers la menacent de l’incarcérer, de perdre la garde des enfants, et tout cela alors qu’elle ne fera l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Depuis son arrestation le 28 mai 2024, Ali est incarcéré en détention provisoire en l’attente d’un procès. Pour quelle raison ? Parce que les autorités israéliennes ont transmis des accusations contre Ali aux autorités françaises.
Depuis son arrivée, Ali bénéficie du statut de réfugié, la France lui a accordé l’asile, lui assurant ainsi protection contre la répression de l’État israélien. Mais en dépit de ses engagements dans la protection des réfugié·es, de la situation catastrophique en Palestine, du génocide en cours à Gaza, de l’accélération dramatique de la colonisation et des violences commises en Cisjordanie par l’armée israélienne et les milices de colons, largement documentés par l’ONU et de nombreuses organisations internationales reconnues (Human Rights Watch, Amnesty International, B’Tselem, etc.), la France a choisi de donner suite aux accusations israéliennes.
Où en est la situation judiciaire d’Ali ?
Il est actuellement incarcéré au sein de la maison d’arrêt d’Osny, dans le Val d’Oise, et a été détenu pendant quatre mois au quartier d’évaluation de la radicalisation de Vendin le Vieil, un quartier de haute sécurité qui suscite inquiétudes et questionnements déontologiques sur les possibilités réelles de respect des droits fondamentaux des personnes qui y sont détenues. Sa première demande de liberté conditionnelle a été refusée, et ses avocats ont lancé une procédure de nullité en cour d’appel, mais la cour s’est estimée ne pas être en mesure de juger la demande. Nous allons donc nous pourvoir en cassation pour demander que cette procédure soit jugée illégale au regard du droit international.
Son titre de réfugié lui a été retiré au motif qu’il représenterait une menace pour la sécurité intérieure, alors même qu’il n’a pas été jugé et que le droit français garanti la présomption d’innocence à toute personne. Une procédure d’appel auprès de la cour du droit d’asile (CNDA) est en cours mais nous nous doutons qu’elle ne donnera probablement pas de réponse tant que la procédure contre Ali est en cours.
Comment va sa famille ?
Quelques semaines après l’incarcération d’Ali, sa compagne a été diagnostiquée d’un cancer très agressif qui s’est régionalisé en quelques semaines seulement. Le médecin qui a effectué le diagnostic a expliqué que le déclenchement du cancer était probablement dû à un stress important. Sa compagne avait alors perdu le sommeil, se réveillait en sursaut chaque nuit et était dans un état de stress majeur depuis l’effraction de leur intimité familiale et la violence de l’arrestation d’Ali. Depuis, elle doit suivre un traitement hebdomadaire voire quotidien particulièrement lourd et invalidant, dont la réussite ne peut être garantie. Les enfants ont également développé d’autres formes de stress suite à la perquisition et leurs résultats scolaires ont été durablement impactés. Un réseau de solidarité s’est constitué autour de la famille pour leur assurer un soutien au quotidien, mais la situation reste difficile, financièrement et moralement.
Que demandons-nous ?
Nous demandons la remise en liberté immédiate d’Ali et l’abandon des charges qui sont portées contre lui au nom des engagements français à protéger les réfugié·es des persécutions des États qu’ils et elles fuient.
De nombreux rapports et témoignages dénoncent l’utilisation systématique de la torture par les autorités israéliennes. Par le biais de la torture, l’Etat colonial israélien arrache de force de faux aveux aux prisonnier·es palestinien·nes et les pousse régulièrement à signer de faux témoignages rédigés en hébreu, une langue que la majorité des Palestinien·nes ne maîtrise pas. Le recours systématique et généralisé de la torture constitue un crime contre l’humanité. Depuis plus de 6 mois, la Cisjordanie est la cible d’une offensive particulièrement violente et meurtrière de la part des milices de colons installés sur les territoires occupés. Dans les prisons coloniales, les Palestinien·nes subissent la famine, la torture, les violences physiques et sexuelles et l’absence de soin. Ces mauvais traitements volontaires et systématiques ont causé la mort de 73 prisonniers depuis le 7 octobre 2023.
Nous demandons à la justice française de garantir son titre de réfugié à Ali et de le protéger contre tout projet d’expulsion ou d’extradition et de ne pas donner suite aux accusations formulées contre lui par cet Etat.
Comment pouvez-vous nous aider ?
Jusqu’à présent, nous ne souhaitions pas rendre publique la situation d’Ali, pour préserver le bon traitement du dossier et des différentes requêtes adressées aux autorités judiciaires par ses avocats. Mais aujourd’hui, devant l’urgence et la gravité de la situation, il nous paraît essentiel de rendre publique l’injustice dont lui et sa famille sont victimes. Nous souhaitons que cette affaire soit traitée en toute transparence, comme c’est le cas dans tout État de droit, et nous estimons que les citoyen·nes ont le droit d’être informé·es et de se soucier de la mise en œuvre et du respect du droit international ici en France.
Un comité pour la libération d’Ali s’est donc constitué et nous avons besoin de votre aide :
- Signez la pétition, partagez-là, parlez-en autour de vous, interpellez vos élu·es afin qu’ensemble nous défendions Ali et sa famille, et plus largement les principes de justice essentiels auxquels nous tenons !
- Écrivez à Ali et à sa famille en nous transmettant vos messages à cette adresse mail pour leur communiquer votre soutien dans cette épreuve : liberezali@proton.me
- Faites un don, quel que soit son montant, pour participer aux frais de justice des différentes procédures en cours ! (écrivez nous par mail ou sur nos réseaux pour les infos pratiques)
Liberté pour Ali et tous·tes les prisonnier·es palestinien·nes !
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