Blocage de l’asile pour Gaza : l’anti-antisémitisme d’État, arme de répression raciste

Olivier Lek Laferriere Blocage de l’asile pour Gaza : l’anti-antisémitisme d’État, arme de répression raciste

Au cœur du génocide et d’une famine organisée, la France veut expulser une étudiante venue de Gaza et bloque toute évacuation. Prétextant des posts antijuifs, elle instrumentalise la lutte contre l’antisémitisme pour punir collectivement les Palestinien·ne·s, tout en tolérant les génocidaires. Cet anti-antisémitisme d’État n’est qu’un instrument de répression raciste et met les Juif·ves en danger.

Non content d’avoir fait exclure de Sciences Po Lille Nour Atallah, une étudiante palestinienne de Gaza, et d’avoir annoncé son expulsion hors du territoire français (vers où ?), le gouvernement déclare désormais bloquer toute évacuation de Gaza vers la France, en plein génocide, en pleine famine organisée.

Il invoque pour cela des captures d’écran circulant sur les réseaux sociaux, issues d’un compte attribué à cette étudiante, qui auraient repartagé des contenus violemment antijuifs.

Le double standard est flagrant. La France laisse le chef génocidaire Netanyahou parcourir son territoire. Kupfer-Naouri, qui a physiquement participé au génocide, circule librement — tout comme les soldats français engagés volontairement dans l’armée génocidaire, dont le porte-parole est lui-même invité dans les médias, ou Haïm Korsia, qui a appelé à « finir le boulot à Gaza », etc.

Celles et ceux qui restent indifférent·e·s ou silencieux·ses face à tous ces actes contribuant au génocide en cours, mais qui se parent de vertu dès qu’il s’agit de réprimer des Palestinien·ne·s ou leurs soutiens pour des mots, aussi graves soient-ils : leur racisme est à vomir.

Une fois de plus, l’anti-antisémitisme d’État sert à punir collectivement les Palestinien·ne·s, comme il sert de stigmatisation collective permanente des Arabes et des Musulman·e·s.

Ce n’est pas une lutte antiraciste, mais un instrument de répression et de contrôle raciste.

Alors que le gouvernement, et tout le spectre politique et médiatique qui l’entoure, masque, tolère, protège et propage lui-même l’antisémitisme blanc, il se sert des Juif·ves pour légitimer l’ordre raciste et sa violence d’État contre les Noir·es/Arabes/Musulman·e·s.

Cette place faite aux Juif·ves fait partie intégrante de la configuration actuelle du régime raciste. Si nous ne sommes pas la cible principale de la violence d’État, ce rôle nous met en danger. Instrumentaliser les Juif·ves contre les autres minorités racisées est aussi une forme de racisme antijuif.